Orion 6B
Milicien
Je m'exclame et je clame à la face de ces dames
Que c'est moi l'esclave du conclave des mots crus
Mots tout nus sortis de ma peau noire où se moire
Ce garçon bienvenu, blanc de peur, rouge chaleur...
Il pleure son désir qui se meurt et ses maux en horreur
Devant la terreur du labeur de l'écrit il s'écrie et il crie
A mon oeil amoureux: vois-tu? Je n'y arrive plus
Je vais bientôt tomber comme Tshombé
Qu'attends-tu Katanga pour chanter avec moi
Que lomingo c'est bolingo et danser avec moi
Sur cet air de Mangwana le ndombolo du Gondwana
Et n'oublie pas sur ton front ton bandant bandana...
Corentin mon amour corps entier scarifié
Tu marchais à l'envers sacrifié par la foule et la houle
De mes frères noirs sous le couvert sombre
Des flamboyants d'ivoire où je fus contraint de voir
Ton corps tombé...
Et tu as vacillé tu as pris dans ta main le serpent coloré
Au crochet envenimé par la haine jalousie de ton corps mordoré
Tu es mort doré près du fromager par les formes âgées
Qui t'étripent et te ripent ta chemise égayée
Gai tu n'es plus le sourire envolé et ton oeil tout voilé
Cheveux de sang collés et ton corps en tremblé apeuré
Lômumba effaré devant la balle tirée tout à l'arbre attaché
Tata Dzambé! Je me suis approché à ton oreille j'ai supplié
Toloba lingala mon ami adoré et tu as murmuré:
C'est à toi désormais cette romance endiablée
Continue de chanter de danser pour moi l'inanimé
Qui m'en vais reposer dans la beauté sacrée
Des choses espacées...
Et plus rien désormais n'est sorti de sa bouche ses lèvres
Noires à présent et mon seul ami blanc ami
Ô! Sa main dans ma main où ses doigts s'abandonnent...
Est passée dans mon corps l'inanité des mots chuintés
Chuchotés qui bourdonnent et fredonnent et me donnent
Cet air effaré qu'aujourd'hui vous voyez sur mon front tatoué
De coeurs furieux moi l'enfant soldat qui m'en vais
Injurieux insoucieux intraitable invivable inconsolable
Inconsolable...
J'ai erré, toute l'Afrique traversé, mes habits déchiré
Pour tout oublier oublier ce berceau de mon âme envolée
La violence endurée les paroles insultées les regards injectés
Les arbres arrachés les indigos violets les prières insensées...
En Méditerranée maintenant installé sur mon île réchauffé
Par un soleil aimé caressé dorloté moi, vieux bébé remmailloté
Dans un lange échancré loin de la fange des marigots brûlés
Où sans cesse je voyais son visage exténué
Dans tous les deltas et les sombres mangroves et la pourriture des villes
Nauséabondes et ensablées les sachets pour survivre
Ses yeux verts des livres pour moi délivrés de sa fureur de vivre
Ses lèvres noires qui me sourient me poursuivent de Kin à Brazzaville...
Dans mes nuages s'effondrent des Brésils
Où jamais avec toi je n'irai plus jamais
Moi l'enfant noir toi le garçon de couleurs
Rouge de colère, rose d'émotion, vert de peur,
Blanc dans ton linceul de lierre hier tombé sous la douleur
Tu es enfin entré en moi pénétré l'anfractuosité qui te libère
Pour toujours de tes mots inachevés inassouvis inaccomplis
Car pour toi et pour moi désormais j'écris je crie je graffite
Et je pose la prose dont tu rêvais te vêtir tout à fait
Ta peau de bronze qui me troublait et me trouble toujours
Le soir par moments échappés sous ma plume mots allongés
Sous le duvet des bougies incendiaires de ce qui fut de l'or:
Notre enfer joyeux...
Que c'est moi l'esclave du conclave des mots crus
Mots tout nus sortis de ma peau noire où se moire
Ce garçon bienvenu, blanc de peur, rouge chaleur...
Il pleure son désir qui se meurt et ses maux en horreur
Devant la terreur du labeur de l'écrit il s'écrie et il crie
A mon oeil amoureux: vois-tu? Je n'y arrive plus
Je vais bientôt tomber comme Tshombé
Qu'attends-tu Katanga pour chanter avec moi
Que lomingo c'est bolingo et danser avec moi
Sur cet air de Mangwana le ndombolo du Gondwana
Et n'oublie pas sur ton front ton bandant bandana...
Corentin mon amour corps entier scarifié
Tu marchais à l'envers sacrifié par la foule et la houle
De mes frères noirs sous le couvert sombre
Des flamboyants d'ivoire où je fus contraint de voir
Ton corps tombé...
Et tu as vacillé tu as pris dans ta main le serpent coloré
Au crochet envenimé par la haine jalousie de ton corps mordoré
Tu es mort doré près du fromager par les formes âgées
Qui t'étripent et te ripent ta chemise égayée
Gai tu n'es plus le sourire envolé et ton oeil tout voilé
Cheveux de sang collés et ton corps en tremblé apeuré
Lômumba effaré devant la balle tirée tout à l'arbre attaché
Tata Dzambé! Je me suis approché à ton oreille j'ai supplié
Toloba lingala mon ami adoré et tu as murmuré:
C'est à toi désormais cette romance endiablée
Continue de chanter de danser pour moi l'inanimé
Qui m'en vais reposer dans la beauté sacrée
Des choses espacées...
Et plus rien désormais n'est sorti de sa bouche ses lèvres
Noires à présent et mon seul ami blanc ami
Ô! Sa main dans ma main où ses doigts s'abandonnent...
Est passée dans mon corps l'inanité des mots chuintés
Chuchotés qui bourdonnent et fredonnent et me donnent
Cet air effaré qu'aujourd'hui vous voyez sur mon front tatoué
De coeurs furieux moi l'enfant soldat qui m'en vais
Injurieux insoucieux intraitable invivable inconsolable
Inconsolable...
J'ai erré, toute l'Afrique traversé, mes habits déchiré
Pour tout oublier oublier ce berceau de mon âme envolée
La violence endurée les paroles insultées les regards injectés
Les arbres arrachés les indigos violets les prières insensées...
En Méditerranée maintenant installé sur mon île réchauffé
Par un soleil aimé caressé dorloté moi, vieux bébé remmailloté
Dans un lange échancré loin de la fange des marigots brûlés
Où sans cesse je voyais son visage exténué
Dans tous les deltas et les sombres mangroves et la pourriture des villes
Nauséabondes et ensablées les sachets pour survivre
Ses yeux verts des livres pour moi délivrés de sa fureur de vivre
Ses lèvres noires qui me sourient me poursuivent de Kin à Brazzaville...
Dans mes nuages s'effondrent des Brésils
Où jamais avec toi je n'irai plus jamais
Moi l'enfant noir toi le garçon de couleurs
Rouge de colère, rose d'émotion, vert de peur,
Blanc dans ton linceul de lierre hier tombé sous la douleur
Tu es enfin entré en moi pénétré l'anfractuosité qui te libère
Pour toujours de tes mots inachevés inassouvis inaccomplis
Car pour toi et pour moi désormais j'écris je crie je graffite
Et je pose la prose dont tu rêvais te vêtir tout à fait
Ta peau de bronze qui me troublait et me trouble toujours
Le soir par moments échappés sous ma plume mots allongés
Sous le duvet des bougies incendiaires de ce qui fut de l'or:
Notre enfer joyeux...