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De milliers de tourments la voilà agitée
Cette nuit douce, au parfum d’agonie
L’océan se gonfle, assiégeant la cité
Et s’en vient le beau jour et la fin d’une vie
Cette nuit douce, au parfum d’agonie
L’océan se gonfle, assiégeant la cité
Et s’en vient le beau jour et la fin d’une vie
Mon très cher frère,
Jamais encore nous ne connûmes péril aussi grand. Pardonne donc cette écriture peu familière, un compagnon d’arme se charge de rédiger ma missive, et laisse-moi te conter du mieux que je le pourrai le déroulement tumultueux de cette nuit.
Comme tu le sais, j’ai été récemment dépêché sur une des cités de notre seigneur afin d’y établir une base défensive stable. Ainsi, alors que je vaquais à mes occupations quotidiennes, un espion fut déclaré sur la place publique.
Celui-ci prétendait avoir été envoyé par ordre du puissant Albafica, ce dernier souhaitant s’approprier notre dernière conquête.
Tu comprendras que préférant ôter de nos esprits une nouvelle si effroyable, nous prîmes cela à la légère et pendîmes le malheureux.
Par précaution, notre grand prêtre décida tout de même de réclamer assistance auprès de la divine Athéna afin d’être assuré des intentions de l’ennemi.
Le hibou envoyé à notre rencontre ne rapportant pas trace de convois de colonisation, nous décidâmes de préparer au mieux l’arrivée de ces impertinents sur notre sol sacré.
Mais je t’en conjure, crois-moi lorsque je te dis avec sincérité que si les Dieux avaient été plus magnanimes à notre égard, et qu’ils nous avaient mis en garde, jamais nous ne nous serions délectés d’une victoire qui n’était pas encore arrivée.
Et dans son infinie sagesse, Athéna la puissante, observant avec pitié nos hommes se réjouir d’une bataille qu’ils espéraient rapide à mener, transmit à notre prêtre des informations qui allaient certainement nous perdre.
Une deuxième offensive, puis une troisième fondaient désormais sur nous. Notre bonne fortune avait tourné, prier le tout puissant Zeus nous paraissait être la seule issue à ce qui semblait se mouvoir en un véritable carnage.
Jamais mon cher frère, jamais je n’ai vu pareille excitation. La peur s’était engouffrée dans la cité, se mêlant à l’air que nous respirions et les armes défilaient dans les ruelles, chacune d’elle annonçant la fin prochaine d’un père de famille ou d’un amant bienveillant.
Je n'avais encore jamais eu à combattre.
Te souviens-tu de l’euphorie qui s’était auparavant emparée de tout le continent après les impressionnantes victoires de notre seigneur ? Te souviens-tu, mon frère, de ces soirées passées à déguster sans retenue le vin apporté des régions nouvellement capturées par notre empire ?
Je croyais cela éternel, je croyais la vie douce avec nous et la fortune nous accompagnant. Mais cette sensation, ce que nous appelons la peur sans même la comprendre véritablement, nous a agrippés avec une telle vigueur que les héros eux-mêmes n’auraient pu s’empêcher de fondre en larmes.
La nuit fut très longue. Des missives étaient dépêchées jusqu’aux confins de nos terres, des paysans étaient appelés à se battre, des alliés étaient mobilisés et tous se préparaient à engager la bataille sitôt les premiers rayons du soleil apparus à l’horizon.
Je ne me sens plus la force de continuer ce récit bien longtemps mon frère.
Laisse-moi cependant te décrire ce qui fut certainement la raison de notre victoire.
Je te parle de l’horizon.
Oh, merveilleux horizon aux couleurs mordorées, c’était un spectacle qui valait en réalité toutes les batailles !
Le soleil, encore bien timide, laissait s’échapper des traits de lumière délicats perçant les nuages pour éclairer les ténèbres. Le soleil, cet archer flamboyant, couvrait de sa pâle lueur les mâts des navires ennemis venus nous affronter.
Et crois-moi lorsque je te dis, mon frère, qu’à la vue des premières embarcations, nous avons ri.
C’était un rire franc, un rire joyeux. Jamais je n’avais laissé éclater mon bonheur ainsi, et cela se propageait telle une épidémie décimant nos rangs.
Nous étions devenus fous, ivres en réalité. Ivres après avoir bu à satiété cette liqueur que l’on nomme ardeur, cette liqueur venue des cieux, accordée par les Dieux aux mortels impuissants.
Poséidon lui-même alla jusqu’à nous venir en aide. Nous nous sentions invincibles, ces combats désespérés étaient d’une nature à élever la passion et la fureur au rang des plus puissantes vertus.
Jamais victoire, mon frère, n’aura été remportée avec un tel éclat. Chacun de nos mouvements, du simple cillement au bras lancé avec fracas, était empli de rage.
Il nous fallait encore achever notre ennemi jeté à terre, et l'affrontement qui mit fin à cette guerre nous permit à tous d'admirer avec plaisir le navire de colonisation brûlant, laissant place à une véritable boule de feu qui rivalisait aisément avec ce que l'on peut voir dans les profondeurs des forges d'Héphaïstos lui-même.
La bataille finale a été terrible.
Il ne serait guère étonnant que nos propres enfants, le jour où ils auront troqué leur somptueuse chevelure pour une toison aussi blanche que la laine de nos moutons, puissent encore sentir les relents de sanie s’élevant au-dessus du champ de bataille.
Mais me voilà épuisé, tu apprendras bien vite les détails de cette histoire lorsque la capitale en fera sa principale préoccupation.
Je te laisse désormais, et je ne reviendrai pas.
Conserve donc en mémoire ce vers millénaire : Et s’en vient le beau jour et la fin d’une vie
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Qu'il me soit ici permis de remercier l'indéfectible soutien et la présence inébranlable et chaleureuse de tous les membres de nôtre belle famille, l'esprit de l'eau, grâce auxquels une aussi mémorable bataille à pu être gagnée si vaillamment.
Merci pour la rapidité de vôtre réaction, en dépit des heures indues. Merci pour la quantité impressionnante de renforts, et merci pour vôtre soutien dans la reconstruction de mes troupes. Nulle armée ne s'est vue ressuscitée aussi vite après si sanglante bataille. Et nulle victoire n'a jamais été, pour moi, aussi belle.
Un grand merci également à Mourt, nôtre diplomate, pour ce RP magnifique.
Et, enfin, tous mes hommages à Albafica, qui m'a fait l'honneur de m'offrir ce combat magnifique, cette nuit blanche en or, ces instants de palpitation à chaque nouvelle attaque, et à qui je souhaite une rapide reconstruction.
Merci aussi pour ton fair-play, ton message, et pour l'espion que tu as envoyé nourrir mes requins en fin de combat
Shiva Love, Fondateur de L'Esprit de l'Eau
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