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Ce soir là, après avoir rempli ses devoirs de gouvernant, notre stratège me fit quérir, sans que l'on me précisa l'objet de cette convocation. Que pouvez vouloir le chef de la nation gogolienne à l'humble homme de lettres que j'étais, qu'est-ce qui me valait cet honneur? A la fois intrigué et confiant, car c'était un homme juste et je n'avais commis aucun crime contre l'état,je me rendis donc sur le champ dans ses appartements privés.
Je le trouvais sur sa terrasse qui dominait la capitale maritime. Debout, une coupe de vin à la main, il jetait un regard sombre sur l'horizon crépusculaire. Sentant ma présence, il m'invitât du geste à me servir à boire. Nous restâmes ensuite un long moment silencieux, j'étais émerveillé par le soleil couchant qui inondait le ciel d'un flot de couleurs chaudes. Mais lui, le guerrier, l'homme d'état à quoi pensait-il?
Discrètement, je le scrutais du coin de l'oeil, son visage aux traits fins mais endurcis, caractéristique de l'héritage gogollien dans lequel s'étaient harmonieusement mêlés le sang hellène et le sang sarmate, ne laissait à présent transparaître aucune émotion. J'étais tel Thésée face au Sphinx. Un sourire ironique mais amical vint alors illuminait sa face:
- "Alors Etarcos, qu'est-ce qui au matin a quatre pattes, deux à midi et trois le soir?
- Il me semble qu'il s'agit de l'Homme, Leo."
J'avais répondu spontanément, mais j'avais du mal à cacher ma surprise, c'était comme si cet homme lisait dans mes pensées.
- "Devinette des plus simples pour un érudit comme toi...Tu te demandes certainement pourquoi je t'ai fait venir?", j'opinais de la tête, "En premier lieu parce qu'il me plaît de m'entretenir avec des gogoliens tel que toi, juste pour philosopher, palabrer", insista-t-il sur un ton un peu moqueur pour me rappeler qu'il était avant tout un homme d'action."Car si Gogolia ne doit jamais renier son héritage martial, elle doit aussi apprendre des Athéniens si elle veut rayonner. Ceci dit tu es aussi là pour rapporter le message suivant. Je veux que ton éloquence le porte jusqu'aux confins de la Mer Egée!".
Il marqua un long silence, me poignardant à présent d'un regard féroce et froid. Bientôt, un rictus carnassier chassa les derniers vestiges d'humanité de son visage. C'était comme si un loup des steppes avait soudainement pris possession de son corps. Il aboya alors: " Ante, petit roi ilotier, tu t'es permis de m'insulter vulgairement, de me lancer à la figure et sans raison un " ta gueule connard". Certainement te crois-tu impunément à l'abri derrière tes châteaux de sable, protégé par la vaste étendue bleue qui te sépare de moi. Mais détrompe- toi, viendra le jour où tu connaîtras la nuit éternelle; Je mettrais à bas tes remparts, brûlerais tes cités, reduirais ta populace en esclavage. Puis, pour finir je boirais ton sang, mutilerais ton corps, et te priverais de la monnaie pour le passeur. Tu seras condamné à errer sur terre jusqu'à la fin des temps, jamais tu ne traverseras le Styx!".
Puis aussi soudainement, le faciès du prédateur disparut, j'avais de nouveau un visage humain face à moi. Il me sourit alors chaleureusement et me posant une main amicale sur l'épaule, il ajouta avec humour, parodiant un célèbre pharaon," Cela est dit, que cela soit écrit et s'accomplisse!".
Enfin, après avoir lui-même remplit à nouveau ma coupe de vin, il enchaîna sur un ton philosophique, comme si de rien n'était:"Etarcos, crois tu que l'homme est la mesure de toute chose?". Et ce n'est qu'après avoir longuement méditer sur ce sujet, que nous nous séparâmes, enivrés de vin et de connaissances.
Etarcos, Chroniques gogoliennes.
Je le trouvais sur sa terrasse qui dominait la capitale maritime. Debout, une coupe de vin à la main, il jetait un regard sombre sur l'horizon crépusculaire. Sentant ma présence, il m'invitât du geste à me servir à boire. Nous restâmes ensuite un long moment silencieux, j'étais émerveillé par le soleil couchant qui inondait le ciel d'un flot de couleurs chaudes. Mais lui, le guerrier, l'homme d'état à quoi pensait-il?
Discrètement, je le scrutais du coin de l'oeil, son visage aux traits fins mais endurcis, caractéristique de l'héritage gogollien dans lequel s'étaient harmonieusement mêlés le sang hellène et le sang sarmate, ne laissait à présent transparaître aucune émotion. J'étais tel Thésée face au Sphinx. Un sourire ironique mais amical vint alors illuminait sa face:
- "Alors Etarcos, qu'est-ce qui au matin a quatre pattes, deux à midi et trois le soir?
- Il me semble qu'il s'agit de l'Homme, Leo."
J'avais répondu spontanément, mais j'avais du mal à cacher ma surprise, c'était comme si cet homme lisait dans mes pensées.
- "Devinette des plus simples pour un érudit comme toi...Tu te demandes certainement pourquoi je t'ai fait venir?", j'opinais de la tête, "En premier lieu parce qu'il me plaît de m'entretenir avec des gogoliens tel que toi, juste pour philosopher, palabrer", insista-t-il sur un ton un peu moqueur pour me rappeler qu'il était avant tout un homme d'action."Car si Gogolia ne doit jamais renier son héritage martial, elle doit aussi apprendre des Athéniens si elle veut rayonner. Ceci dit tu es aussi là pour rapporter le message suivant. Je veux que ton éloquence le porte jusqu'aux confins de la Mer Egée!".
Il marqua un long silence, me poignardant à présent d'un regard féroce et froid. Bientôt, un rictus carnassier chassa les derniers vestiges d'humanité de son visage. C'était comme si un loup des steppes avait soudainement pris possession de son corps. Il aboya alors: " Ante, petit roi ilotier, tu t'es permis de m'insulter vulgairement, de me lancer à la figure et sans raison un " ta gueule connard". Certainement te crois-tu impunément à l'abri derrière tes châteaux de sable, protégé par la vaste étendue bleue qui te sépare de moi. Mais détrompe- toi, viendra le jour où tu connaîtras la nuit éternelle; Je mettrais à bas tes remparts, brûlerais tes cités, reduirais ta populace en esclavage. Puis, pour finir je boirais ton sang, mutilerais ton corps, et te priverais de la monnaie pour le passeur. Tu seras condamné à errer sur terre jusqu'à la fin des temps, jamais tu ne traverseras le Styx!".
Puis aussi soudainement, le faciès du prédateur disparut, j'avais de nouveau un visage humain face à moi. Il me sourit alors chaleureusement et me posant une main amicale sur l'épaule, il ajouta avec humour, parodiant un célèbre pharaon," Cela est dit, que cela soit écrit et s'accomplisse!".
Enfin, après avoir lui-même remplit à nouveau ma coupe de vin, il enchaîna sur un ton philosophique, comme si de rien n'était:"Etarcos, crois tu que l'homme est la mesure de toute chose?". Et ce n'est qu'après avoir longuement méditer sur ce sujet, que nous nous séparâmes, enivrés de vin et de connaissances.
Etarcos, Chroniques gogoliennes.
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