[Battle-minute]Deuxième édition (sondage)

  • Auteur de la discussion DeletedUser19733
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Quel texte préférez-vous?

  • Texte 1

    Votes: 2 14,3%
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    Votes: 4 28,6%
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    Votes: 2 14,3%
  • Texte 4

    Votes: 6 42,9%

  • Total de votants
    14
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

DeletedUser19733

Guest
Bonjour,

Pour le troisième jours consécutifs, nous ouvrons un sondage pour l'élection du gagnant de la battle minute. Nos quatres participants: Wervel, Daistyas, Yueen et Athéna Parthenos avait 2h pour écrire sur: Je suis assez unique.

Voici leurs oeuvres:
Texte 1: Daistyas

[SPR]

Adam Hess se leva, se doucha, s’habilla, mangea. Il prit le bus numéro sept, il se rendit en classe. Il travailla, bavarda, déjeuna, dragua Anna, rêva. Il écrivit, il réfléchit, il déguerpit. Rentré chez lui, il goûta, joua, travailla (un peu), rêva d'Anna, se doucha, se coucha, rêva d'Anna.

Sa mère le réveilla, il se leva, urina, s'habilla, mangea. Il finit ses devoirs avant d'aller à l'école. Il arriva en retard. La place à côté d'Anna était prise. Il s'assit ailleurs. Il bouda, pensa, rêva d'Anna, se renferma, se jura d'aller voir Anna, somnola, mangea, invita Anna. Elle accepta. Il la verrait le lendemain chez lui. Ses parents ne seraient pas là. Il travailla, pensa, planifia, rêva, rentra, goûta, joua, rêva d'Anna, se doucha, se coucha, rêva de demain.

Demain vint, il ne retint pas son entrain. Il s'habilla, se lava, se parfuma, imagina. Elle vint. Ils parlèrent, plaisantèrent, et se plurent. Il s'amusèrent, et burent de la vodka. Un verre, puis deux verres, puis trois verres, puis quatre verres, puis cinq verres, puis six verres, puis sept verres. Saouler, ébrécher, émécher, dans un lit douiller. Ils se rapprochèrent, se caressèrent, s'envoyèrent en l'air.

La tête sur l'oreiller ils se confièrent. Adam avoua que c'était sa première fois. Anna avoua qu'elle était orpheline. Née sous X elle ne connaissait pas ses parents biologiques.

Ils eurent leur BAC, ils continuèrent leurs études, ils emménagèrent ensemble, ils décrochèrent des diplômes, ils trouvèrent un emploi. Puis ils eurent un enfant: Nathanaël. Dans la foulée ils se réjouirent, se fiancèrent, s'épousèrent.

La curiosité gagna Anna. Ses origines l’obsédèrent. Elle fondait une famille. C'était étrange.

Avec Adam ils se renseignèrent, bataillèrent, luttèrent, perdirent espoir, reprirent le combat, cherchèrent, questionnèrent, jouèrent de leurs relations, payèrent pour des faveurs et au final découvrirent la vérité.

Anna Hess était la fille de Brunilda Hess. Brunilda Hess était la mère d'Adam Hess. Anna Hess était l'épouse d'Adam Hess. Anna Hess était la sœur d'Adam Hess. Nathanaël Hess était le fils d'Adam et Anna Hess.

Adam et Anna furent bouleversés, leurs regards se firent distants, leurs caresses se firent hésitantes, leurs étreintes s’espacèrent, ils ne se supportèrent plus, ils divorcèrent.

Nathanaël sut, dut vivre avec. Il surpassa l'épreuve. Il décrocha des diplômes, il devint sociologue, il se maria, il eut deux enfant, ils s'épanouit.

Un jour il rédigea un article de sociologie, et dans cet article une phrase devint célèbre. Une parole qui passa à la postérité et marqua les esprits: «Ma mère est ma tante, hélas je ne suis qu'assez unique».

[/SPR]

Texte 2: Yueen
[SPR]Tandis que je tombais, ma vie toute entière s'était mise à défiler devant mes yeux.

J'allais mourir, m'effacer, disparaitre totalement. Mon existence ne serait jamais plus qu'un mythe si tant est qu'elle eut un jour comptée. Les autres m'effaceraient bientôt de leur mémoire, me chassant tel un souvenir trop lourd à porter.
Cette certitude montait en moi comme un ras-de marée et achevait d'effacer tout espoir de retrouver celui pour qui j'avais jusqu'alors tant cheminé. Son regard brulant perçait une dernière fois mes pensées qui s'affolaient tandis que la réalité disparaissait autour de moi dans un rouge aveuglant.
Je me remémorais ma longue vie, et ma volonté sans faille qui avait guidé chacune de mes actions.
Mon exceptionnelle longévité m'avait permis de côtoyer les champs de bataille, mais aussi les hommes les plus braves. Nombre d'entre eux m'avaient ouvert leurs cœurs, mais je ne sais par quelle étonnante malédiction, ils s'assombrissaient lorsque je faisais de même.
Il fallait dire que l'amour profond me guidait inlassablement vers un seul et unique être, et même si mes compagnons d'aventure ne me le faisaient pas entendre de manière directe, je sentais en eux monter une jalousie sourde et implacable envers mon bien-aimé.

J'essayais pourtant de leur paraitre agréable en leur enseignant les prodiges que j'étais capable d'accomplir. La magie était innée en moi, et me permettait non seulement de rester dans un état alerte et vif, mais aussi de concéder certaines de mes qualités à mes amis et protecteurs.
Cependant, si la vieillesse ne semblait gagner leur corps, elle affectait malgré tout leur esprit qui semblait se flétrir et pourrir, rendant mes amis les plus joyeux taciturnes et solitaires. Je souffrais de cette situation, mais ne pouvais m'en excuser. Mes frères et sœurs n'avaient jamais provoqué autant de désordre autour d'eux, et pourtant leur existence était tout aussi exceptionnelle que la mienne. Pourtant, rien dans notre lignage ne me prédestinait à tant de malheurs, mais l'ombre du destin semblait avoir frappé le jour où mon bien-aimé s'était penché sur moi.

Ma naissance et les premières années de ma vie m'avaient permis de côtoyer celui-ci et j'avais pour lui l'amour inconditionnel que l'on porte à une âme sœur. Cependant, par un tragique concours de circonstance, cet être que j'adorais plus que tout et qui ne cessait de hanter mes pensées m'avait été arraché par la force, de la manière la plus vile et la plus brutale qui soit. La suite des évènements me permis cependant de me venger à mon tour de cette infamie lorsque j'abandonnais celui qui avait commis cet acte impardonnable à une mort certaine. Pour ma propre sécurité, je décidais de me retirer du monde, priant pour que mon seigneur et maitre vienne à mon secours.

Les années passèrent et ma volonté si elle ne faiblissait pas était cependant mise à rude épreuve. Mais au moment où je m'y attendais le moins, ma retraite fut découverte. Passé la première crainte, je décidais de me montrer au grand jour et de suivre la route de mon sauveteur. Malheureusement, ce retour à la réalité fut d'une brutalité peu commune. Ma beauté, mon charme et l'éclat de tout mon être révélé soudainement au soleil que j'avais fuit depuis si longtemps provoqua entre les deux personnages qui m'avaient porté secours une dispute mortelle. Le cœur chagrin, je suivis le survivant. A nouveau, des semaines puis des mois et pour finir des années s'écoulèrent paisiblement, et au fond de moi l'espoir semblait avoir disparu, comme étouffé par la tranquillité de mon existence.

Mon compagnon devenait de plus en plus renfermé. Il nous isola de la compagnie des autres, ne cessant de répéter que je lui appartenais désormais. Pouvez-vous imaginer plus grande peine?
Un jour, alors que ma vie ne semblait plus faite que des ténèbres du cœur de mon ami, ténèbres que je tentais pourtant chaque jour de dissiper par de douces paroles, je sentis vibrer en mois l'écho d'une présence familière et réconfortante. Mon bien-aimé était en vie, je pouvais le sentir partout, dans l'eau qui ruisselait le long des pierres, dans la terre dont les entrailles grondaient, et plus encore dans l'air qui semblait porter jusqu'à moi la mélodie de sa voix.

Malgré toute l'affection que je portais à mon actuel compagnon, je ne pouvais cesser de le percevoir comme un geôlier qui m'attirait toujours plus profondément à lui et qui bientôt me priverait de toute volonté propre. Aussi, un jour qu'il dormait paisiblement à mes côtés, je pris la fuite.

Je ne saurais dire combien de temps cette course folle dura, mon corps tout entier projeté en avant dans la recherche vaine d'un échappatoire semblait proche de se rompre à chaque instant. Cependant, alors que je m'immobilisais enfin, craignant que mon stratagème ne soit découvert, je vis que se tenait devant moi un curieux personnage qui n'allait pas sans me rappeler le compagnon que je venais tout juste de fuir. Son cœur cependant semblait plus pur, plus prompt à partager avec moi une relation amicale, à me soutenir et à me protéger sans jamais manifester un attachement qui aurait été inconvenant. Il décida donc de m'adopter à son tour et pris soin de moi.

La voix de mon bien-aimé continuait à palpiter en moi. Mais elle était faible et trop lointaine pour que je puisse alors espérer le revoir. Je pris donc le parti de suivre mon nouvel ami et de mener à ses côtés une vie plus douce que celle qui m'avait jusque là été offerte.
Celui-ci avait été un grand voyageur dans sa jeunesse, et comptait désormais profiter du restant de ses années pour s'établir tranquillement. Mes capacités exceptionnelles et mon charme irrésistible le mettaient cependant mal à l'aise, sa douce nature ne l'ayant pas habitué à souhaiter posséder autre chose que sa propre destiné. Je mettais donc mes talents uniques au service de son seul bien être et étouffait en moi les protestations de mon cœur qui me soufflait encore une fois que les choses ne pouvaient rester ainsi.

Si mes années dans notre douce chaumière me parurent agréables, elles me semblaient cependant monotones et solitaires. Ayant compris l'intérêt unique que ma simple existence me conférait et réalisant à quel point la douceur de notre relation privilégiée viendrait à être menacée s'il ne restait pas discret, mon compagnon me laissait souvent avec pour seule compagnie que le doux crépitement du feu de bois qui emplissait sa demeure. C'était à peine si nous échangions quelques mots et quelques pensées. Mon esprit tout entier se désolait des affres dans lesquels mes proches semblaient me plonger, soit pas un excès de délicatesse à mon égard, soit par une totale indifférence qui pourtant me semblait feinte.
Un soir cependant, une fête immense battait son plein au dehors, et mon ami m'y emmena, à l'abri des regards indiscret. Là, il célébra notre union, brève mais intense. Cet acte solennel déclencha en moi un regain de passion non pas pour celui qui pour la première fois me possédait depuis tant d'années mais pour mon bien-aimé qui seul comptait pour moi. Il me sembla ce soir-là que sa voix était plus forte et plus émue. Je sentais venir le moment de nos retrouvailles, mais mon ami ne le permettrait pas.

Celui-ci m'abandonnait cependant entre les mains de l'un de ses proches et partit. Notre séparation bien que brève semblait être douloureuse et je lui fus gré de ne pas m'embarrasser de discours inutiles. Nos cœurs ne pourraient jamais être proches à nouveau sous peine de le voir se flétrir comme tous ceux que j'avais déjà brisé par ma simple existence.

Il m'apparait à cet instant précis, alors que ma mort se rapproche, que ma vie semblait n'être qu'une simple vie sédentaire, banale et presque risible. Cette simple pensée m'irrite compte tenu de qui j'étais, de ce que j'ai traversé. Fort heureusement, mon nouveau et dernier compagnon m'a montré que jusqu'au bout mon existence était porteuse de sens.

Il advint qu'à peine les présentations faites entre lui et moi, la vie telle que nous l'avions connue changea radicalement. Nos pensées, nos envies, diamétralement opposées, semblaient prévenir son cœur des ravages que j'aurais pu y causer. Cependant, l'injonction de mon tendre amour s'était faite plus forte, et la chance voulut que mon nouvel ami décida de répondre au souhait le plus cher à mon cœur. Son cheminement laborieux me conduisait chaque jour qui passait plus près encore de celui que je convoitais. Je décidais donc d'abreuver mon protecteur de tous mes soins les plus délicats afin de m'assurer de sa loyauté la plus totale. Hélas, ses proches ne voyaient pas notre relation d'un œil bienveillant, et bientôt j'eus le sentiment d'être indésirable quoi que nécessaire à l'avancée du groupe que nous formions.

Mon union avec lui fut bien plus rapide que ce que ne me l'aurait laissé penser la candeur qui émanait de lui. Plus d'une fois, il échappa aux envoyés de mon bien-aimé, soumettant ma volonté à la sienne. La fureur et la soif de vengeance montaient en moi. Je crus réussir quand le hasard amena nos pas sur la route de celui qui fut jadis mon troisième compagnon et que j'avais fuit durant son sommeil. Cependant, le temps qui s'était écoulé n'avait en rien arrangé sa folie. Jusqu'au bout il me voulut pour lui et lui seul. Ceci eu pour conséquence dramatique de conduire à ma perte au moment même où je pensais l'heure de mes retrouvailles avec le maitre de mon cœur arrivée.

Les mains poisseuses et livides de ce traitre entourent mon frêle corps, tentant de faire rempart face à la mort certaine qui viendra nous cueillir dans quelques secondes. Du haut du pic escarpé, je vois Frodon se détourner de moi et rejoindre Sam qui l'attend à l'entrée de la caverne. Gollum affiche pour la première fois depuis notre rencontre un air réjoui, d'extase pure.
Le cri de Sauron qui résonne en moi m'est intolérable, et lorsque mon corps cylindrique tombe dans la lave, les lettres de feu gravées sur moi me rappellent pour la toute dernière fois de ma longue, trop longue vie qui je suis. L'anneau unique.[/SPR]

Texte 3: Athéna Parthenos
[SPR]Assis à la terrasse d’un café à la façade minable, je conversais paisiblement avec une amie, tout en sirotant un lait cassis, ma foi, fort passable. Notre discussion était on ne peut plus badine et nous abordions à peu près tous les sujets que nos cerveaux fertiles imaginaient. C’était dans ce contexte frivole que je vins à confesser à celle qui me tenait agréablement compagnie, ce qui me faisait perpétuellement horreur : j’exécrais de tout mon être, de toute mon âme, la banalité.

Je regardais avec une ostensible irritation tous ces moutons de Panurge qui se complaisaient dans leur vie médiocre. Comment pouvaient-ils se satisfaire d’une existence aussi terne et aussi grise ? Avec une toute aussi ostensible satisfaction, je me plaisais à dire que moi, oui, moi, j’avais une vie différente, meilleure, incomparable ; j’étais unique, et par effet de miroir, mon entourage – celui qui me tenait à coeur –, l’était également.

C’est en voyant un homme, en costume cravate, courir vers la plus proche bouche de métro – vraisemblablement en retard pour l’une de ces insipides réunions d’entreprise – que je fis part de tout mon mépris pour les gens du commun :

« Tu vois, Julie, chaque jour, je me félicite d’être ce que je suis et de ne pas être comme tous ces vulgaires personnages qui croient que leur vie a un sens, un but, une finalité, alors qu’elle n’est que trivialité et superfétation. Je cherche à rompre toute monotonie et toute répétitivité ; je ne cherche pas à travailler pour amasser un vulgaire pactole, pour m’acheter de vulgaires objets technologiques – et futiles -, non, je suis bien au-dessus de tout cela. Je hais ce conformisme moderne et industriel.

- C’est vrai que cet anti-conformisme te sied bien, répondit tranquillement mon amie. Puis, elle ajouta avec un sourire malicieux :

« Je dirais même que tu es assez unique. Comme tout le monde, en fait. »[/SPR]

Texte 4: Wervel
[SPR]"Personne ne remarque les soldats durant les bals."

Cette réflexion vint d'elle même à l'esprit du ministre Frélau en vidant son verre de vin de palme. La musique enjouée de l'orchestre envahissait toute la salle, transportant les couples de danses en danses. Agréable sans être oppressante, elle était aussi capable divertir les spectateurs du bal, lesquels attendaient avec patience et bonne manière que vienne leur tour de danser ou plus simplement que la soirée se termine. Et les minces voiles de soies n'offrant qu'un maigre barrage sur les larges fenêtres, la musique diffusait sa douce mélopée jusque dans la nuit douce et sombre d'alentour.
Frélau épousseta le haut de sa veste et prit un nouveau verre. Il venait de finir une discussion avec son épouse et il était heureux de pouvoir réhydrater sa gorge. Cieux que les femmes pouvaient être bavardes. Il laissa une nouvelle gorgée de vin de palme se glisser en lui, puis reporta son attention sur les soldats.
Disposés efficacement autour de la salle, ils étaient tous bien droits, si disciplinés, si sobres dans leurs uniformes. Si pleins d'ennui, en fait. Bien sûr que personne ne remarquait les soldats, ils se ressemblaient tous. Même couleurs d'habits, même mine neutre, même arme cérémonieusement rangée contre leur bras immobile. On était bien loin de la diversité et du raffinement de la cour.
Pour s'en convaincre, il suffisait à Frélau de prendre l'exemple qui lui paraissait le plus flagrant : lui-même. Richement vêtu par un couturier qu'il avait su déniché hors de la capitale, ses distinctions étalées sur sa poitrine et un coiffure parfaitement taillée, seul un aveugle l'aurait confondu avec un autre. Et encore son parfum était suffisamment distinct de l'air ambiant pour le différencier des autres. Bref, le ministre Frélau était unique.
Et c'est ainsi rasséréné sur son caractère unique que le ministre quitta la salle, passa sans sourciller devant les deux soldats qui gardaient l'accès à la terrasse et respira l'air frais.

- Monsieur le ministre ?

Frélau se retourna et se trouva face à un singulier personnage. Ce n'était pas un soldat, ni même un membre de la cour. Le ministre le contempla de la tête aux pieds. Ou plutôt "au pied", car si le pied gauche était bien à sa place, c'était une jambe de bois qui tenait lieu et place de la jambe droite.

- Voilà qui n'est pas courant, ne pût-il s'empêcher de souffler.
- Oui je suis assez unique en mon genre, glissa l'autre pour toute réponse.
- Et nous connaissons-nous ?
- Pas vraiment, je me nomme...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une crosse vint s'abattre sur sa tempe. Frélau regarda tétanisé son interlocuteur s'écroulait, laissant place à un des soldats en uniforme. Celui-ci continua son avancée et réitéra son geste, achevant d'assommer sa victime. Ce n'est qu'une fois sûr d'avoir mis l'autre hors combat qu'il se tourna vers un Frélau médusé.

- Tout va-t-il bien, monsieur le ministre ?

A ces mots, celui-ci sembla reprendre ces esprits.

- Mais enfin que venez-vous de faire, avez-vous perdu l'esprit ?
- Cet homme s'est introduit dans cette soirée et a heureusement été identifié rapidement.
- Et de qui s'agit-il au juste ?
- Raphaël de Candre, articula soigneusement le soldat tandis que cinq autres hommes en uniformes venait ramasser l'inconscient. Accusé de troubles contre l'empire et recherché dans plusieurs archipels pour divers délits. Le juge sera content de le voir demain.

Deux hommes avait relevé leur prisonnier et le groupe attendait en rang. Le soldat quitta le ministre et écarta les plis des vêtements du dénommé Raphaël, révélant une décoloration de la peau, couleur de lait, sur sa poitrine.

- Voilà à quoi on reconnait le gens de son espèce. Une confrérie qui agit dans l'ombre, mais que l'empire saura exterminé. (il se tourna vers ses compagnons) Emmenons-le.

Il fit mine de rejoindre le rang pour mener le petit convoi, Frélau l'interpella.

- Une seconde ! Où allez-vous comme ça ?

Le soldat se retourna avec une mine interrogative.

- Eh bien, nous escortons cet homme à la garnison, monsieur.
- Et si je voulais que vous restiez ?
- Monsieur ?
- Par l'Empereur, je ne sais ni d'où vous venez, ni comment vous êtes parvenu à faire cela. J'aurais simplement aimé... enfin...

Le ministre cherchait ses mots, tout en dévisageant le soldat. Malgré l'obscurité de la nuit, il discerna des traits jeunes, un regard vif... En fait, plus il le regardait, plus il grappillait de détails, détachant son visage des autres soldats restés anonymes.

- Et si je souhaitais vous prendre à mon service ? Vous offrir une promotion ?

Le soldat sembla se détendre, sourit et retourna dans le rang.

- Si ce n'est que cela, monsieur le ministre, je ne vous ferais pas perdre votre temps.
- Vous refusez ?
- Je refuse.
- Pourquoi ?
- Parce que c'est ce que je veux.
- Vous préférez rester un simple soldat ?
- S'il doit en être ainsi, monsieur..., soupira le soldat en faisant signe à ses camarades, En avant.
- Êtes-vous conscient que cette opportunité ne se reproduira certainement jamais...
- Tout à fait certain.

Et ce fut sur ces mots que la petite troupe laissa là le ministre Frélau, dépité et en pleine incompréhension. Et cette incompréhension, ce non-sens qu'il n'arrivait pas à comprendre, il ne pu résister à l'envie de la crier à pleine voix à l'adresse de ce soldat dont il ne connaissait pas le nom mais qu'il n'oublierai jamais.

- Mais pourquoi se complaire dans cet uniforme ? Pourquoi vous fondre dans la masse quand vous pourriez la supplanter ? Quand vous pourriez être unique ?
Il n'eut aucune réponse.

Ou il n'en eut aucune qu'il puisse entendre. Car ce n'est qu'au détour d'une rue sombre, quand le soldat délogea une pellicule de poussière de sa poitrine, frottant là où, sous le velours de la veste et la douceur de la chemise, se trouvait une décoloration couleur de lait sur la peau, qu'il murmura :

- Mais unique, je le suis déjà bien assez.[/SPR]
 

DeletedUser

Guest
Je vote le 3 ^^. C'est très difficile à départager, mais là c'est au moins pour remercier Athéna d'avoir tenu jusqu'au bout pour rendre un texte. C'était super les amis.
 

DeletedUser28613

Guest
J'ai voté le texte 4 que j'ai trouvé bien écrit, agréable à lire, qui approche le sujet avec une apparente simplicité et qui finalement traite au mieux le thème. J'ai vraiment aimé tous vos textes et je sais jamais commenter vos créations qui sont toutes super ^^'
 

DeletedUser22852

Guest
Tout d'abord, cette battle est un régale, j'ai eu pour le coup des adversaires de qualité et je pense que l'on a livré une très bonne battle.
J'ai voté le texte 2, déjà car il fallait bien voter pour l'un des textes^^ Mais aussi car c'est pour moi le texte qui a le mieux réussi l'exercice, tu nous as pondu bien des lignes Yueen, la chute je l'ai juste adoré. C'était pour moi le meilleur angle trouvé, et c'était au final assez original je trouve comme approche. Bref, bravo.

Mais toutes mes félicitations à Wervel et Athéna également, comme dis ci dessus vous avez tous été des rivaux de grande qualité.
 

DeletedUser

Guest
En tout cas Bravo a tous pour la participation et pour la qualité des textes que nous pouvons lire.

Texte 1 : texte intéressant, je le trouve un peu redondant par sa profusion de verbe mais c'est un parti pris et tu t'en sors très bien !
Une seule chose m'as frappé à la lecture c'est la phrase après la beuverie : saoulés, ébréchés, éméchés, dans un lit douillet.

Texte 2 : :eek: Sacré pavé en 2 heure ! Un texte que j'ai trouvé assez monotone jusqu’à la chute qui fais prendre tout son sens et sa sève au texte.
En tout cas Bravo !

Texte 3 : Celui que j'ai le moins apprécié...
L'écriture est bonne et le texte se laisse très bien lire c'est le contenu qui pêche un peu.

Texte 4 : Mon vote, une très bonne écriture !
Wervel qu'est ce que tu fais là ?!? Quand est ce que tu nous pond une saga de Fantasy qu'on puisse se délecter de ton Univers ?

Encore une fois un très grand Bravo à tout les participants et j’espère pouvoir vous relire très bientôt. :)
 

DeletedUser11937

Guest
Tout d'abord, cette battle est un régale, j'ai eu pour le coup des adversaires de qualité et je pense que l'on a livré une très bonne battle.
J'ai voté le texte 2, déjà car il fallait bien voter pour l'un des textes^^ Mais aussi car c'est pour moi le texte qui a le mieux réussi l'exercice, tu nous as pondu bien des lignes Yueen, la chute je l'ai juste adoré. C'était pour moi le meilleur angle trouvé, et c'était au final assez original je trouve comme approche. Bref, bravo.

Mais toutes mes félicitations à Wervel et Athéna également, comme dis ci dessus vous avez tous été des rivaux de grande qualité.
bravo a tous :)
pareil, jvote pour le 2
 

DeletedUser

Guest
Wervel qu'est ce que tu fais là ?!? Quand est ce que tu nous pond une saga de Fantasy qu'on puisse se délecter de ton Univers ?
C'est prévu ^^, en fait tous les textes que je sors en ce moment font partis d'un background général sur un univers perso. Donc ça fait travailler à la fois ma plume et mon univers :-D
 

DeletedUser16174

Guest
Bon, franchement, j'ai voté pour Wervel mais j'aurais très bien pu voter pour Yueen parce que ce sont mes deux textes préférés. J'ai bien aimé celui de Daistyas, surtout sur la forme, en fait (alternance répétition et unicité).

Bravo à vous tous. ;)
 

DeletedUser18441

Guest
A voté pour le 4. Je voulais le 6 mais j'ai fail... :x
 

DeletedUser

Guest
Texte 1, le frère qui épouse sa soeur sans le savoir, hmm hmm. Je ne vois pas en quoi cela fait de l'enfant quelqu'un de spécialement unique ? Je suis sûr qu'il y a pas mal d'enfants nés de ce genre de relations incestueuses.

Texte 2, c'est bien joué, et bien écrit, surtout en deux heures. Un peu monotone oui au début, c'est dommage, il faut un peu s'accrocher pour lire, mais on n'est pas déçu.

Texte 3, même si je comprends le message, je ne suis pas très fan non plus. Très cliché même si la réponse à la fin est bien renvoyée. Ce sont ceux qui se prétendent différents qui ne se rendent pas compte qu'ils sont tous pareils... et pourtant unique.

Texte 4, je n'étais pas fan de la fantasy dans cette battle, et encore moins de cette immixtion de ton propre univers à tout bout de champ, mais c'est finalement bien écrit et bien trouvé. Je n'ai pas trop compris pourquoi le ministre voulait à tout prix s'attacher les services du soldat par contre. Ça donnait l'impression qu'il avait eu un coup de foudre.

J'ai hésité entre le 2, pour la performance de l'écriture en 2h, et le 4 pour l'histoire. Difficile de départager.
 

DeletedUser42533

Guest
Bonjour,
la discussion étant inactive depuis plus de 6 Mois, je ferme et j'archive ~
Bonne journée.
Elie
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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