Histoire de la Ligue de Délos

Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

DeletedUser

Guest
Bonjour à tous, ces quelques récits ont été inspirés par l'alliance dans laquelle je me trouve sur le serveur Alpha : la Ligue de Délos. Ainsi de nombreux joueurs voient leur nom se retrouver dans ces écrits.
Pour commencer, je vous renvoie vers la présentation de l'alliance où vous trouverez le RP introductif : Cliquez ici.

Et voici sans tarder, la suite de l'histoire :




ps : N'hésitez pas à commenter/critiquer/noter ou autre, ça fait toujours plaisir.
pps : Soyez indulgents tout de même, je ne suis pas vraiment un littéraire dans l'âme ;)

Rimboo arrivait sur l'île de Délos accompagné de Hrod. La pluie martelait le sol à une cadence qui aurait fait fuir n'importe quelle personne n'ayant pas les motivations de ces deux hommes. L'histoire devait commencer à s'écrire aujourd'hui.
« -Hrod mon ami, nous allons devoir faire vite, et nous allons devoir faire bien. Les perses ne manqueront pas de nous attaquer à nouveau. Et je crains que ce ne soit pas le seul danger, finalement peu de grecs ont accepté de se joindre à nous à l'heure actuelle, il reviendra à nous de changer cela. Je m'occuperai du recrutement. Pour ta part il faudrait que tu gères nos troupes, ceux qui nous ont déjà rejoint.
-Je m'assurerait que leur engagement est total, fait moi confiance pour ça, répondit Hrod, fidèle à lui même. »
Rimboo s'approcha du temple. Identique à lui-même depuis sa construction le temps semblait ne pas avoir d'emprise sur lui. Sans doute la volonté des dieux. A quelques mètres à l'ouest du temple se dressait une dizaine de tentes richement décorées. Chacune d'elles appartenaient à un des chefs de polis ou d'île ayant choisi de se rallier à la Ligue. Presque tous étaient convaincus que c'était la meilleure solution pour le peuple Grec, et que ceux qui n'étaient pas d'accord devraient en payer les conséquences.
Une flotte d'une trentaine de navires mouillait dans le port de l'île alors que des centaines d'autres formaient un blocus autour de l'île empêchant quiconque n'y étant pas autorisé à pénétrer sur l'île. Les navires de Naxos, redoutables par leur rapidité et leur précision régnaient en seuls maîtres sur tout l'archipel Égéen au sud de Délos comprenant les célèbres Cyclades.

A des centaines de kilomètres de cela, les Polémarques Athéniens discutaient encore de l'avenir de la Ligue et du soutien qu'ils devaient lui apporter. Malgré le vote favorable à sa création tous n'étaient pas convaincus que c'était la solution ultime à la prospérité du peuple Grec.
« -Ça ne marchera jamais. C'est un grosse erreur que nous avons fait! annonça un vieil homme frisant les quatre-vingts ans. Nous devons absolument prévoir un plan de secours et tout mettre en œuvre pour pouvoir nous battre si jamais la Ligue échoue!
-C'est là l'erreur à ne pas faire Dexos. répondit calmement le Stratège ayant soutenu fermement Rimboo lors de la précédente assemblée. Nous devons lui offrir tout le soutien nécessaire à la réussite de cette entreprise! Si nous nous contentons de demi-mesures alors c'est certain que la Ligue échouera. Et dans ce cas n'importe quel plan de secours sera lui aussi voué à l'échec! Comprend bien mon ami que Rimboo est l'Homme de la situation. Il a déjà bien plus réussi que nous alors qu'il commence à peine à écrire l'histoire de la Ligue. Les Polis sont de plus en plus nombreuses à le rejoindre. On en compte déjà douze dans l'Etat Major de la Ligue, et vingt-six ayant mis ses hommes et ses moyens à son service! C'est de l'inédit.
-Tous ne les rejoindront pas. Il y aura de la résistance. La Grèce a besoin de tout sauf d'un déchirement intérieur plus profond encore que celui existant déjà. Les Oracles ont prédit de nombreuses guerres à venir sur notre territoire. Et je suis persuadé que c'est la Ligue qui va les apporter. Enfin la décision est prise et nous ne pouvons plus faire marche arrière. Je te suivrai quoique tu décides, en souvenir de notre collaboration passée. Mais je reste persuadé que c'est une erreur.
-L'avenir nous le dira. La Ligue est déjà en route pour Théra. »

Les contours de l'île étaient désormais visible pour la vigie du navire du Roi de Salamine. « Théra en vue mon Roi! ».
Ajax avança jusqu'à la proue du navire et fit un signal lumineux aux navires le suivant. Tous virèrent de bord et jetèrent l'ancre à quelques minutes de là pour faire disparaître l'île de leur champ de vision.
Sept navires étaient ainsi cachés au yeux des gardes de Théra. Leur dirigeant avait refusé l'offre généreuse de Rimboo trois semaines plus tôt. Il serait le premier à comprendre que la Ligue était la seule solution pour les Grecs. Avec ou sans son leader, les habitants de Théra rejoindraient vite la coalition Délosienne.
« -Éteignez toutes les torches, remontez l'ancre et sortez les rames! beugla Ajax, nous avancerons dès que le soleil aura fini de disparaître sous les eaux. »
Les sept navires, toutes voiles tombées filèrent dans un silence de mort en direction du côté non habité de l'île. Seul quelques avant postes qui ne devraient pas apporter une grande résistance étaient chargés de la protéger d'éventuels envahisseurs. La bataille serait courte pensa Ajax. Le Cauchemar Noir, le navire de Rimboo fut le premier à mettre ses chaloupes à la mer. Les soldats étaient tous des vétérans bien entraînés, qui combattaient avec leur Leader depuis de nombreuses années. Ils n'en étaient pas à leur première bataille mais malgré cela, la tension était palpable. Pour la première fois depuis la bataille de Délos ils devraient combattre aux côtés d'autres grecs. Et cette perspective était nouvelle pour eux, bien que certains la trouvaient plutôt agréable ils ne savaient pas comment ils se battraient et surtout s'ils pouvaient leur faire confiance. Rimboo avait cependant dit qu'il leur confierait sa vie si besoin était, et cela suffisait aux guerriers pour faire de même sans poser d'avantage de questions.
La première chaloupe s'échoua sur le rivage et Rimboo sauta de l'embarcation. Bien a l'abri derrière un amas rocheux, l'ennemi ne semblait pas avoir encore repéré les chaloupes. Il fallait cependant agir vite car Théra disposait de quelques catapultes et si elles se trouvaient sur ce rivage il y aurait forcément des pertes avant même que les hommes ne touchent le sol. Ajax et Hrod rejoignirent Rimboo peu de temps après. Avec eux se trouvaient les Chefs Ninou, Zedicus et Wizz, parmis les premiers à avoir répondu à l'appel de la Ligue.
« -Très bien, tout se déroule comme prévu pour l'instant, les troupes ont commencé à se regrouper derrière les dunes et nous allons donner l'ordre d'attaquer d'ici quelques minutes. De toutes façons nous ne pourrons pas cacher beaucoup plus de monde la plage n'est pas si grande. Il vaut mieux attaquer maintenant et profiter de l'effet de surprise.
-Mes forces d'élite sont toutes là, continua Hrod. A nous seuls nous pouvons nous occuper de la tour de garde que nous avions repérer à l'est de cette position. Ils n'auront pas le temps de donner l'alerte.
-Je viens avec toi, mes trente hommes là bas sont des guerriers aguerris nous te serons utile. ajouta Zedicus en montrant des troupes parées de tuniques rouges à l'abris des dunes.
-C'est d'accord, repris Rimboo. Hrod et Zedicus, prenez la tour de garde. Ninou et Ajax, suivez les jusqu'à la plaine puis avancez directement vers la ville principale. Vous vous occuperez des patrouilles et nous attendrez à bonne distance des murailles. Si tout se passe bien une petite surprise les attend!
Ajax questionna Rimboo du regard mais celui ci se contenta d'esquisser un sourire et partit en compagnie de Brocart et Spartan qui venaient d'arriver. Leur mission, plus dangereuse était de prendre le fort gardant la moitié Ouest de l'île. Sa garnison était plus nombreuse, deux à trois cents hommes selon les informations de l'espion envoyé par Rimboo. Le petit groupe se sépara alors et chacun récupéra ses soldats massés derrière les dunes.
Hrod et Zedicus atteignirent leur objectif après trente minutes de marche. La tour était en fait plus grosse que prévue. Deux bâtiments étaient reliés au pied de la tour et on pouvait voir plusieurs feux de camps. En tout une cinquantaine de soldats pouvaient y être hébergés. Avec l'aide de Zedicus qui finalement était la bienvenue, Hrod disposait de 105 hommes. D'un geste de la main les archers derrière lui abattirent 12 hommes autour du premier feu de camp ainsi que les 3 sentinelles en haut de la tour. Il fallait maintenant faire vite avant que quelqu'un d'autre n'allume le feu d'alarme.
Prenant trente homme avec lui et laissant le reste à Zedicus Hrod se rua en direction de la tour. Des soldats qui finissaient à peine d'enfiler leur armure sortaient déjà des baraquements épée au fourreau. Hrod était si près qu'il vit la panique dans les yeux du premier soldat avant même qu'il ne puisse poser la main sur son épée. Il lui trancha alors la gorge d'un geste fluide et continua sa route laissant ses soldats s'occuper des autres qui avaient alors dégainés leurs armes. Hrod emprunta l'escalier circulaire qui montait le long du bâtiment, suivant un groupe de quatre hommes torches à la main. Il tira le premier, un peu plus lent que les autres, d'un coup sec derrière sa tunique et le jeta par dessus la rambarde, le soldat vint s'écraser sur le toit du premier baraquement, son hurlement couvert pas les bruits de la bataille se déroulant plus bas.
Zedicus avait réussi à couvrir toutes les issues des bâtiments et ses troupes, organisées avec brio découpaient les quelques fous qui osaient sortir de leurs quartiers. Quant il n'y eu plus d'ennemis dehors, il s'engouffra dans le bâtiment, dégainant une longue dague en lieu et place de son épée trop encombrante pour un combat en intérieur. Son bouclier rond le gênait mais il ne pouvait couvrir son côté gauche tout en avançant sans l'utiliser, il fallait faire avec.
Alors qu'ils plongeait sa dague dans le corps d'un soldat dans la chambre à sa droite, il sentit un poids s'écraser violemment sur son flanc gauche. Il leva son bouclier par réflexe et s'adossa au mur pour voir qui lui faisait face. Le corps d'un ennemi s'affalait à ses pieds, crachant son sang et se tenant encore l'abdomen à la recherche de l'épée qui l'avait transpercé.
Le soldat à la tunique rouge qui venait de retirer son arme de son adversaire l'essuya sur son uniforme et regarda Zedicus.
« -Vous allez bien Seigneur?
-Heu, oui comment es-tu rentré, je croyais mener l'assaut...
-La fenêtre était ouverte, répondit simplement le jeune homme. J'ai pensé que ça serait dommage de ne pas en profiter. Et ils ne sont pas très coriaces, j'espère qu'il y aura plus de challenge quand on atteindra la ville! »
Zedicus s'emparant d'une torche dans la chambre voisine reconnu un soldat de son unité, qu'il avait personnellement recruté deux ans plus tôt. Un des plus jeunes qu'il avait pris pour l'expédition, jugeant ses capacités et sa technique intéressantes. Il ne cessait en effet de l'impressionner.
« -Bien, en avant! conclu Zedicus, nous devons rattraper les autres, au pied de la tour. J'espère que Hrod va bien... » ajouta-t-il pour lui même,


Le Chef de Paros n'allait pas si bien que ça. La course poursuite dans les escaliers dont les marches étaient beaucoup plus hautes que larges n'avaient rien d'une promenade de santé, et il était capital qu'il rattrape les deux derniers soldats avant qu'ils n'atteignent le sommet. Le précédent l'avait ralenti et il avait été obligé d'enjamber son cadavre pour continuer.
Le sommet n'était plus qu'à deux mètres de sa tête et les deux soldats atteignaient les dernières marches. Dès qu'il fut assez haut, Hrod pris appui sur le sol de la tour et se hissa à côté du bûcher qui n'attendait qu'à être allumé. Il enfonça sa lame dans le corps du soldat le plus proche qui regardait le haut des marches attendant le guerrier qu'il ne pourrait jamais voir arriver. Il voulu crier mais seul un gargouillis noyé dans le sang s'échappa de ses lèvres.
Le dernier fini de verser l'huile sur le bûcher et cria :
« -C'est bon, passe moi la torche!
-Tiens attrape! » entendit-il répondre juste avant que le poing de Hrod s'écrase sur son nez, le projetant hors de la plateforme.
Zedicus entendit un hurlement au dessus de lui et placa son bouclier en protection par dessus sa tête alors que le corps de la dernière sentinelle traversait la charpente pour finir sur le guerrier.
« -Mais qu'est-ce qu'ils ont aujourd'hui... » grommela-t-il.



Les contours du fort apparaissaient pour la première fois aux yeux de Rimboo trois heures après leur départ de la plage. Bien que très ancien il demeurait particulièrement imposant et un assaut direct n'était certainement pas la solution. Fort heureusement Rimboo avait été bien renseigné et il savait déjà comment s'y prendre.
Il fit un signe à Wizz et aux 4 hommes qui l'accompagnaient. Aucun ne portait d'armure. Seul un foulard noir cachait leurs visages et ils ne portaient qu'une tunique courte sombre. Pour garder un maximum d'aisance dans leurs mouvements leur attirail se terminait par un pantalon, noir également, leur descendant jusqu'aux chevilles.
Ainsi vêtus, il ne leur fallu que quelques mètres pour se fondre complètement dans l'obscurité devant les yeux satisfaits de Rimboo. Leur mission était brêve mais était capitale pour la réussite du reste de la bataille du fort. Rimboo, Brocart, Spartan et leurs soldats respectifs attendraient à bonne distance de la porte que le signal soit donné. Dix minutes plus tard, Wizz et ses quatre alliés atteignaient la façade nord du fort, tournant le dos au rivage. C'était sensé être la moins surveillée mais ils ne pourraient pas éviter les habituelles rondes des sentinelles. Ils ne perdirent pas de temps, dès que les deux sentinelles en haut de la muraille eurent dépassé leurs positions, ils lancèrent leurs grappins, et commencèrent leur ascension. Ce n'était pas là leur premier essai et Wizz ne fut pas étonné de la rapidité de la manœuvre. Les grappins étaient enroulés dans du linge épais pour ne pas sonner l'alerte en heurtant le mur et chacun des cinq avait accroché un créneau du premier coup.
Ils atteignirent le sommet en quelques secondes et se séparèrent en deux groupes. Deux des soldats se dirigèrent vers le coin opposé à la porte d'entrée tandis que Wizz et les deux autres suivirent les deux sentinelles qui les avaient dépassés il y a deux minutes. Il fallait maintenant faire preuve de coordination, et au cas où ça tournerait mal, il faudrait agir vite sans réfléchir. Wizz pris son arc dans sa main gauche et encocha une flèche. Ses acolytes l'imitèrent immédiatement et visèrent les deux sentinelles qui avaient fait une halte à quelques mètres à peine du virage.
Wizz attendait.
Le signal tardait, ce n'était pas normal.
Alors que les sentinelles commençaient à repartir, Wizz tendis plus fort sa corde et tendis l'oreille. Un hululement discret se fit entendre derrière lui. Il cambra son côté gauche et décocha la flèche qui se ficha directement entre les omoplates du sentinelle le plus proche. Le deuxième tomba sur le premier sans émettre autre chose qu'un râle étouffé. Un son clair correspondant au choc d'une épée contre la pierre retentit. Le temps sembla s'arrêter et Wizz retint son souffle. Plus rien ne bougeait.
« -Chef … ? » murmura le guerrier à sa gauche.
Wizz mit un doigt sur ses lèvres et à peine ce mouvement terminé l'épée glissa, comme attirée par le vide et tomba dans la cour du fort, allant s'écraser sur le toit de la caserne.
« -Merde, on fonce! » dit Wizz en tirant une autre flèche en direction de la porte, à peine visible de là où il se trouvait.
Les 3 soldats furent rapidement rejoints par leurs deux amis qui avaient fait leur part du travail sans faute, c'est à dire neutraliser la garde patrouillant sur les murs à l'ouest et assurer les arrières de Wizz. Ils s'élancèrent alors en direction de la porte alors que les soldats commençaient à sortir de la caserne. L'alerte venait d'être donnée par un des guerriers surveillant la porte. Wizz avait réussi à l'abattre mais le mal était fait. Il fallait maintenant terminer le boulot où tout ça n'aurait servit à rien, et ils n'auraient aucune chance de quitter ces murs vivants.

Rimboo entendit le son d'une cloche et des cris en provenance du fort.
« -C'était pas ça le signal... dit-il dans sa barbe.
-C'est à dire? répondit Brocart.
-C'est à dire qu'ils ont besoin d'aide, et vite. On fonce! » finit il par lancer aux trois cents soldats qui étaient cachés, allongés sur le sol attendant patiemment un ordre quelconque.
Ils n'auraient pas particulièrement l'avantage du nombre puisque l'ennemi serait presque aussi nombreux qu'eux. Et ils n'avaient pas l'avantage du terrain pour des raisons évidentes. Seul l'effet de surprise et l'expérience allaient en leur faveur. Et ce premier élément allait très vite leur faire défaut. Les portes étaient visibles, mais semblaient bien fermées. « Trop tard » se dit Rimboo. Il fallait avoir confiance.
Cette confiance faillit lui coûter cher. Alors qu'ils avançaient vers les murs, des flèches filèrent dans les rang de Rimboo et quelques soldats, pas assez rapides pour lever leur bouclier tombèrent. « Aller Wizz, c'est maintenant où jamais » cria Rimboo qui arrivait à cinquante mètre des portes.
Wizz entendit un cri au delà de la muraille mais fut incapable de l'identifier. Peu importait sa mission était claire et il devait réussir. L'épée à la main il fallait cependant qu'il se débarrasse des trois hommes qui barraient la route au mécanisme permettant l'ouverture de la porte.
Le premier, sans états d'âme se rua sur Wizz en hurlant. Calme, ce dernier esquiva, feinta et piqua sa lame vers le sol, tranchant le mollet de son assaillant. En se relevant il dessina une profonde entaille sur toute la hauteur de son adversaire qui hurla de douleur avant de s'écrouler. Wizz releva la tête et para un deuxième coup d'épée de son bouclier. Il décrocha un revers du plat de sa lame qui vint s'affaler sur le côté du deuxième guerrier lui arrachant un grognement. D'un tour de la main il écarta l'épée encore en contact avec son bouclier et plongea la sienne directement dans l'abdomen de l'homme lui faisant face.
Le temps pressait, il entendait des flèches siffler par dessus les murailles.
Le troisième homme ne lui poserait pas de problème, la dague plantée entre ses yeux ne lui permettrait surement pas de se relever. L'homme qui l'avait lancé dépassa Wizz et alla tirer la corde retenant la herse tandis que Wizz commença à ouvrir les portes. Aidé par un autre guerrier cette opération ne dura pas très longtemps et les ennemis n'eurent pas le temps de les en empêcher. Il fallait maintenant tenir cette position le temps que Rimboo lui envoie du renfort. Ça n'allait pas être facile.

La porte s'ouvrit enfin alors que Rimboo pouvait presque la toucher du bout du bras. Il attendit que quelques hommes l'eurent rejoint et s'engouffra dans le fort afin d'éviter d'avoir plus de perte en bas des murs. La bataille ne serait pas facile, pas besoin d'un handicap supplémentaire se dit-il. Il vit que les soldats étaient regroupés en deux groupes dans la cour. Le premier se ruait sur les murs où devait encore se trouver Wizz, les autres adoptaient la formation de bataille que leur donnait leur capitaine, posté vaillamment loin de tout danger à une balustrade du bastion central. Une flèche fila en sa direction mais le rata de quelques centimètres.
« -Hmf. Pas loin » fit Spartan juste derrière l'oreille de Rimboo.
Le capitaine beugla encore quelques ordres et retourna à ses quartier s'équiper. Il revint portant un casque doré et une armure lourde qui semblait lui peser sur les épaules, le tassant d'une dizaine de centimètres. Rimboo fit un signe à ses troupes et appela Brocart à ses côtés.
« -Va aider Wizz, je m'occupe du reste avec Spartan »
Brocart hocha la tête et pris ses hommes avec lui pour gagner le haut des murs avant qu'il ne soit trop tard.
Rimboo s'avança.
Les archers ennemis tirèrent en face d'eux mais ils purent lever leur bouclier. Pendant ce temps les archers de Rimboo devaient tenir en respect les ennemis sur les murs pour ne pas souffrir de pertes par derrière en attendant que Brocart ne s'occupe des archers. Ils avançaient lentement mais ne déploraient que cinq morts depuis leur entrée dans le fort. Leur technique était pour le moment sans faille.
La tortue formée par Rimboo à l'improviste arriva à quinze mètres des troupes ennemis quant il entendit crier :
« C'est bon t'es tout seul mon gars, fonce! »
Brocart venait en effet de rejoindre Wizz et les derniers hommes sur les murs étaient taillés en pièces par leurs ennemis en noir. Les archers restant purent arroser une dernière fois les troupes ennemis dans la cour, qui durent lever leur bouclier.
Rimboo n'attendait rien de plus.
Le Consul de la Ligue chargea immédiatement et décrivit un coup remontant avec sa lame, tranchant l'ennemi jusqu'à sa mâchoire. Il écarta le deuxième d'un coup de bouclier bien placé et lança tout son poids vers la gauche.
La technique mise en œuvre constituait simplement à porter la majeure partie de l'assaut sur le flanc gauche, créant un déséquilibre dans la formation adverse et permettant finalement de l'encercler.
Une fois encore cette technique marcha à merveille.
Spartan faisait des ravages. Son cimeterre décrivait des cercles autour de lui et rien ne semblait pouvoir l'arrêter. Du haut de ses deux mètres il dominait ses adversaires qui ne semblaient pas croire un seul instant pouvoir abattre le colosse. A lui seul il força l'ennemi à se tasser vers la droite de la formation et permit à Rimboo de terminer son travail. Ses troupes commençaient déjà à entourer l'ennemi et forma un arc de cercle dirigé vers le bastion.
Un bruit à glacer le sang retentit alors derrière Rimboo qui se retourna. Un rocher aussi haut qu'un homme, et aussi large qu'un taureau pesait de tout son poids sur les cinq soldats le précédant. Les catapultes avaient été déployées.
Rimboo parla alors à l'oreille de son capitaine qui força ses troupes à se coller au bastion abandonnant le plan précédent, tandis que Rimboo, rejoint par Brocart se rua près du mur Sud. Le capitaine menaçait ses propres soldats de son épée, leur criant de faire plus vite. Rimboo l'appela alors.
« -Je suis là, tu as perdu, rend toi s'il te reste un tant soit peu de raison! »
Le capitaine le regarda et sembla réfléchir, mais il se saisit de l'arc du soldat à sa droite et encocha une flèche. Rimboo leva son bouclier et vit la pointe de la flèche s'arrêter à quelques centimètres de son oeil droit. « Je lui aurai proposé au moins » se dit-il.
Le capitaine ennemi encochait déjà une autre flèche quand Wizz lui lança la dernière de ses dague. Elle se planta dans le poitrail de sa cible, restant dressée là tel un étendard.
Rimboo chargea.
Le capitaine au casque doré regarde son torse, pris la dague par la garde et la retira. Le bout était rouge mais elle n'avait pas été enfoncée très profondément. Il sourit et tira son épée juste à temps pour parer l'attaque violente lancée par Rimboo.
Le combat domina les autres qui se demandaient s'ils devaient regarder l'issue de ce duel ou bien s'ils devaient continuer à se battre comme si de rien n'était. Rimboo enchaînait les coups aussi vite qu'il pouvait mais le capitaine les para un par un, et contre-attaqua. Sa vitesse était moindre mais chacun des coups qu'il portait semblait enfoncer Rimboo un peu plus dans le sol. Ce dernier avait jugé trop vite son adversaire qui était plus imposant de près que de loin devant son bastion. Finalement, il profita d'un coup plus violent pour se baisser sur ses jambes, accompagnant le mouvement de l'épée de son opposant, et fit tourner son corps pour lui asséner un coup de pied au genou. Celui ci tourna et son propriétaire se retrouva penché sur le côté alors que Rimboo lui coupait le tendon d'Achille.
Le casque doré heurta le sol, un son strident sortant de l'ouverture. Ce son s'arrêta net alors que le casque accueillait l'épée du dirigeant de Naxos.
Il regarda les derniers ennemis, à côté des catapultes et leva son épée rouge de sang, brillant sous les lumières des torches. Il les toisa du regard et fit un signe du menton. Les épées tombèrent, suivis instantanément par les boucliers et les genoux de leurs propriétaires posant leurs mains derrière leurs têtes en signe de reddition.
« -Quoi déjà? Aller levez vous bande de pleutres! Couards! Toi, reprend ton épée aller!! »
Rimboo se retourna et sourit en voyant Spartan essayer de déposer une épée dans la main d'un ennemi qui tremblait de tous ses membres.
« C'est fini mon ami, du calme. Maintenant nous allons expliquer la situation à nos compagnons ici présent, et rejoindre Hrod, Ajax et Ninou qui doivent déjà s'impatienter! »


Quelques heures plus tard les trois quarts des troupes Délosiennes déployées pour l'opération étaient massées dans un bois à quelques centaines de mètres des remparts, le quart restant gardant la plage et les navires au cas où un repli éclair s'imposerait. Le jour n'était pas encore levé mais ça ne tarderait plus. Les étoiles étaient déjà bien moins visibles que lors de la bataille du fort.
Dans une clairière, Rimboo discutait avec ses généraux.
« -Le fort est nettoyé, j'ai laissé une garde suffisante au cas où des patrouilles s'y aventuraient, mais avec la neutralisation de la tour de garde par Hrod et Zedicus, les seuls soldats restant devraient se trouver à l'intérieur de la ville.
Si tout se passe bien, Mirco, le chef de Théra ignore encore tout des évênements. Kahors l'a bien connu. Il ne l'aimait pas, ce n'est pas un homme de parole selon lui. En vérité ça m'arrange bien qu'il ai refusé notre proposition je ne confierai pas la moitié d'un cheval sous sa protection il serait capable de le laisser s'enfuir...
-Ou de le revendre pour un meilleur prix que toi, fit Ajax en riant, j'ai entendu dire qu'il était très persuasif une épée dans la main. Bref, trêve de plaisanterie. Les patrouilles ont été éliminées quelques temps avant votre arrivée. S'ils ne sont pas au courant ça ne tardera pas. Il faut attaquer maintenant. Allons-nous faire comme au fort pour ouvrir les portes?
-Non c'est trop risqué, et presque impossible... les portes sont très lourdes et donnent sur une grande étendue dépourvue de verdure. Nous ne pourrions avancer à moins de cinq cent mètres sans être repérés et des archers nous attendraient avec un grand sourire crois moi... Non j'ai la surprise dont je te parlai. Ils vont être dégoutés.
-Et elle arrive quand ta surprise? Le coup du cheval de Troie ne marche plus depuis quelques années je te rappelle. Et un demi-cheval ne marchera pas non plus à mon humble avis...
-Elles contournent actuellement la forêt. Elles seront bientôt là, nous allons aller à leur rencontre, souffla Rimboo en souriant.
-Elles? questionna Ninou.
-Tu te souviens quand j'avais dit que Théra disposait de quelques catapultes? Eh bien maintenant c'est nous qui en disposons. Ils n'auraient pas dû en laisser au fort!
-Excellent, repris Ajax. Vu l'épaisseur de leur mur face à la forêt quelques coups bien placés suffiront à faire une brèche suffisante pour laisser passer nos troupes. Nous sèmeront la panique dans la ville. Les plans de la cité nous révèlent trois positions à maîtriser au plus tôt. Nous allons encore devoir nous séparer. Le camp d'entraînement avec la caserne se trouve contre ce même mur. Avec un peu de chance nous pourrons même le toucher avec nos catapultes avant d'entrer. Il faudra ensuite se diviser en deux groupes, un fera route vers le port militaire et l'autre se dirigera vers le Palais où réside Mirco et sa "garde royale". J'ai encore du mal à le considérer comme un roi, ça me fait mal au cœur, dit-il en faisant la grimace.
-Eh bien il ne restera pas roi longtemps fait moi confiance. J'aimerai m'en occuper personnellement. Bref, allons passer le mot aux soldats, nous partons pour la lisière du bois retrouver les catapultes et leur escorte. Wizz et Spartan doivent déjà nous attendre. Il faudra éviter au maximum les pertes civiles, nous ne sommes pas là pour massacrer des innocents mais pour allier toute la Grèce. Un massacre ne nous aiderai pas, c'est compris? demanda Rimboo avec insistance.
-Hmm, c'est à Spartan qu'il faut dire ça grommela Hrod.
-Ne t'inquiète pas pour lui, répondit Brocart en riant, il est un peu brute sur les bords mais est assez intelligent pour se maîtriser crois moi!
Les catapultes étaient déjà en train d'être chargées lorsqu'Ajax les vit. Elles étaient au nombre de 8, et étaient accompagnées d'un équipage inconnu du roi de Salamine. Rimboo lui expliqua plus tard qu'il acceptait tous ceux qui avaient choisi librement de le rejoindre. Et que de toute façon il valait mieux des personnes qui avaient l'habitude de ces engins pour les manier.
Une fois les machines chargées, on les fit avancer à une distance suffisante pour atteindre les remparts à coup sur et un officier en armure couleur émeraude baissa son bras donnant l'ordre de relâcher les bras des catapultes. Cinq rochers sur les huit atteignirent le mur d’enceinte en différends points et sur toute sa hauteur, les trois autres s’écrasèrent à l’intérieur de la ville où retentit un cri strident. L’alarme fut donnée à peine quelques secondes après cette première salve, tandis que les servants s’affairaient déjà à recharger les catapultes. Fort de ses deux bras gros comme des troncs d’arbre, Spartan monta avec l’aide d’un seul autre homme des pierres dans deux des catapultes les plus proches. Le mur était déjà effrité et un pan des créneaux s’était écroulé dans l’herbe du côté extérieur de la ville. La deuxième salve ne fut pas aussi précise, un rocher s’écrasa avant même d’atteindre le mur tandis que la moitié des coups étaient partis trop loin. Ajax espérait qu’au moins la caserne serait touchée avant qu’elle ne soit entièrement vide. Le mur ne souffrit pas d’avantage de cette salve que de la première mais le répit fut de courte durée. Alors que les archers se massaient sur les murs d’enceinte, la troisième salve vint frapper le mur sur toute sa hauteur et un pan entier se détacha, laissant apercevoir la cité.
« -Mirco ne s’attendait surement pas à une attaque terrestre. Ces murs n’ont pas dû être reconsolidés depuis des lustres, expliqua Ajax aux soldats à côté de lui.
-Tant mieux pour nous, répliqua l’un deux. On y va quand ?
-On attend l’ordre de Rimboo, ça ne devrait plus tarder. »
En effet deux minutes à peine après qu’il prononça ces paroles, Rimboo donna l’ordre d’attaquer. Les troupes suivant toutes leurs dirigeants respectifs, eux même sous les ordres de Rimboo, l’armée de Délos s’avançait à vive allure en direction de la section de mur à Terre.
Ajax appela son officier dirigeant ses archers.
« Arkadeus, je veux que tu prennes tes hommes et que tu couvres l’entrée dans la cité. Les archers sur les murs ne vont pas nous faciliter la tâche et nous devrons déjà jouer des pieds et des mains pour passer par-dessus les débris du mur. Nous n’aurons pas besoin d’une barrière de flèches enflammées en plus. »
Obéissant, l’officier fit un geste à ses hommes qui se détachèrent du gros des troupes pour s’occuper des soldats ennemis en haut des murailles, à gauche de l’ouverture.
Brocart avait fait de même de son côté et ses archers s’occuperaient de la droite du mur.
Ninou fut le premier à faire entrer ses hommes dans l’enceinte de la cité. Devant lui un énorme rocher propulsé par les catapultes était adossé à une maison en face du mur. Il prit une poignée de soldats avec lui et se plaça derrière ce rocher. La caserne se trouvait un peu plus loin le long du mur et Ninou était bien décidé à l’atteindre en premier. L’action lui manquait et il raffolait du combat de rue. Il fit un signe à Ajax qui venait de franchir l’ouverture, Rimboo à ses côtés. Les deux hommes tranchaient dans le tas des épéistes qui arrivaient de la droite. Ninou contourna la maison contre laquelle reposait le rocher, emmenant ses hommes avec lui. Il estima que suivre le chemin le long du mur serait plus dangereux et surtout plus long que de passer par les ruelles. Il avait prit le temps de mémoriser le plan de la cité et il savait à quelle distance se trouver la caserne.
Ninou espérait qu’elle brûlerait bien.
La route lui pris plus de temps que prévu. Dans chaque rue, à chaque carrefour un nouveau combat débutait. Les hommes n’étaient pas très bien entraînés mais ils parvenaient tout de même à ralentir le petit groupe emmené par le conseiller de Rimboo. Celui-ci, au moins aussi adroit avec une lame qu’avec les mots, maniait avec agilité un sabre à l’allure orientale qu’il avait ramené de Perse après la dernière guerre. Sa mission n’avait pas été couronnée de succès et constituait son seul et unique échec. Il en avait cependant gardé cette arme, désormais fétiche pour le jeune conseiller. Ce sabre recourbé au bout présentait des motifs étranges et illisibles sur tout le long de sa lame, formant des symboles tribaux semblant danser telles des flammes se reflétant dans un miroir en acier. Il tira sa lame du corps de son adversaire qui s’était révélé très éphémère et gagna le prochain carrefour. Il ne restait plus que deux rues à traverser avant d’arriver à l’entrée de la caserne. Il entendait des combats derrière lui, contre le mur d’enceinte. Tout allait bien il avait réussi à prendre de l’avance.
Il sourit.
Ce sourire retomba vite lorsqu’il vit déboucher sur sa gauche, en provenance du mur, une cinquantaine de soldats au moins. Ninou ne disposait que de trente hommes. Enfin vingt-six maintenant, dont quelques blessés légers. Ça allait être rude.
Il s’engagea dans le combat dès que ses archers eurent tiré leurs premières flèches. Son bouclier lui permit d’avancer sans en prendre une seule et il jeta son poids en avant en même temps que ses alliés. Il sentit la première ligne ennemie s’affaler. Il bloqua un bras dépassant sous lui avec son pied et enfonça le bout de sa lame dans le torse qui lui était relié. D’un coup sec il brisa la mâchoire du soldat suivant et releva la tête. Le groupe ennemi semblait déjà avoir bien diminué, il avait sans doute sous-estimé l’efficacité de ses propres archers. Sans se déconcentrer un seul instant il continua à trancher dans le tas, sa lame ne s’arrêtant ni au contact des armures légères ni des os qui se laissaient découper avec une étonnante complicité. Sans avoir pu tenir de compte exact, il estima cependant avoir abattu six de ses ennemis à lui seul.
Arrivant au bout de la rue par laquelle ils étaient arrivés, Ninou vit Ajax faire signe de cesser le feu à ses archers. Le rétrécissement des lignes ennemies venait sans doute de l’aide apportée par le roi de Salamine. Le jeune conseiller se dit qu’il n’arriverait finalement pas le premier, mais que son initiative aura évitée – au prix d’une dizaine de vies – à Ajax et Rimboo d’être pris en tenaille par les ennemis désirant les encercler. La caserne n’était plus qu’à une rue des assaillants qui s’étaient regroupés avant de donner l’assaut. Ajax et Ninou s’arrangeaient pour adopter une formation adaptée et pour déterminer une stratégie optimale au nettoiement du bâtiment.
L’assaut fut donné.
Les troupes se séparèrent en deux colonnes, chacune suivant un des leaders et se dirigèrent aux deux extrémités de la caserne. L’objectif était de remonter le bâtiment des deux côtés jusqu’à son centre où se situait ce qui semblait être une cantine. Ajax avançait, son épée dans la main droite et son bouclier au bras gauche. Personne pour l’instant.
Une quinzaine de mètres après avoir pénétré dans le bâtiment, Ajax et Rimboo débouchèrent dans une grande pièce circulaire occupée par plusieurs dizaines de soldats ennemis en formation de combat. Ils durent lever leurs bouclier pour se protéger des flèches ennemies et reculèrent vers les dortoirs qu’ils venaient de dépasser.
Wizz les rejoint l’instant d’après.
« -Comment va-t-on avancer ? demanda Ajax qui commençait à s’inquiéter.
-On pourrait attendre Ninou qui finira bien par venir s’il ne nous voit pas arriver à la cantine, mais il pourrait très bien souffrir du même problème, je pense qu’il va falloir passer coûte que coûte, réfléchit Rimboo à voix haute.
-Ou sinon on profite de leur cécité pour en tuer un maximum, proposa Wizz avec un large sourire.
-Leur cécité ? Je ne crois pas que les aveugles sont admis dans l’armée, même à Théra…
-Bah, on peut aussi bien devenir aveugle non ?
-Bon sang mais à quoi tu penses ? s’énerva Ajax.
-Du calme, du calme ! J’ai sur moi plusieurs petits sacs de poudre. Mettez y le feu et lancez les au milieu de la pièce. Un lourd nuage noir se déploiera et vous pourrez tirer à feu nourri tout en restant à l’abri derrière des boucliers. Zéro pertes et cent pour cent d’efficacité assurée !
Wizz jubilait. Rimboo accepta la proposition du dirigeant de Chios qui lui faisait penser au parfait assassin. Il faudrait qu’il lui parle sérieusement après la bataille. S’ils en sortaient vivants tout du moins.
On accrocha les sacs de poudre à des flèches dont le bout fut enflammé et on tira sur l’ennemi qui n’avait pas bougé. Les flèches se plantèrent comme prévu sur les boucliers et une fumée dense commença à se répandre faisant tousser et jurer les soldats thériens. Profitant de la pagaille semée par l'homme aux multiples talents, les archers Délosiens tirèrent deux salves avant de laisser les épéistes prendre la relève. Avant d'avancer ceux-ci avaient pris soin, sur conseil de Wizz, de se couvrir le visage d'un tissu et d'éviter au maximum de respirer la fumée qui pouvait aussi causer hallucinations et évanouissements en cas d'exposition trop directe et prolongée … Rimboo tira sa lourde épée et mena l'assaut, immédiatement suivi par Ajax et Brocart comme à leur habitude. La bataille fut rapide et bien qu'ils ne voyaient pas plus loin qu'une longueur de bras, ils estimèrent que l'arrêt des jurons et des toussotements signifiait qu'ils étaient venu à bout des hommes leur barrant la route. Sans s'attarder plus longtemps, les Délosiens dépassèrent le nuage de fumée qui commençait déjà à se dissiper et arrivèrent dans un nouveau couloir.
« -Diable, cette caserne est plus grande dedans que dehors c'est impossible, jura Brocart.
-Nous n'avons pas fait tant de chemin que ça, lui rappela Rimboo. L'ennemi nous ralenti quand même un peu ne soyons pas prétentieux au point de négliger la gène qu'ils nous occasionnent.
-Ah oui l'ennemi, c'est vrai. »
Brocart souriait. Ces batailles lui rappelaient de nombreuses autres passées dont une grande parties avaient été partagées avec le dirigeant de la Ligue en Perse il y a quelques années de cela. Ils ne rencontrèrent que peu de résistance durant le reste de la traversée des couloirs et ils finirent effectivement par déboucher sur la cantine. Les soldats vérifièrent que l'endroit était vide et après en avoir obtenu l'autorisation, ils s'accordèrent quelques minutes de répit. Certains ayant trouvé les réserve sortirent même quelques assiettes et avalèrent un peu de viande froide, sans doute cuite la veille au soir. Des dizaines de grandes tables étaient alignées dans cette pièce sans fenêtres, elle pouvait accueillir deux mille hommes sans problèmes, sans compter les officiers dont les tables étaient séparés des simples soldats. Toute la garnison n'était donc pas là, la défense du port et du palais avaient surement été renforcées quelques semaines auparavant après le rejet de la proposition d'Athènes par Mirco. Le plus gros était probablement encore à venir. Le Sénat serait très difficile à prendre entièrement étant donné les dizaines de couloirs et de passages inconnus des Délosiens que la garde Royale ne manquerait pas d'utiliser à son avantage. Rimboo mènerait l'assaut. En compagnie d'Ajax, de Spartan le Géant au Cimeterre et de l'Assassin de Chios. Wizz lui serait sûrement encore utile. Brocart lui, mènerait l'assaut sur le port accompagné par les inséparables Hrod et Zedicus, ainsi que Ninou si les trois hommes qui devaient bientôt les rejoindre dans la grande pièce survivaient à leur mission actuelle.
Rien n'était moins sûr.

Ninou se tenait le côté. Il n'avait pas pu voir ce qui l'avait touché, Hrod l'ayant tiré à part lui expliqua qu'une flèche lui avait transpercé le flanc droit, sous l'aisselle là où l'armure présentait toujours un espace découvert pour permettre de bouger le bras. Hrod refusait d'enlever la flèche prétextant que le flot de sang risquait d'être trop important pour être stoppé en pleine bataille s'il faisait ça. Ninou fit confiance, non sans rechigner à l'homme de valeur de Rimboo. L'instructeur, comme les chefs ayant rallié la Ligue aimaient l'appeler en raison de son rôle au sein de l'alliance, reposa la tête de Ninou contre le sol certain qu'il s'en sortirai s'ils pouvaient venir à bout de ces ennemis là.
Fort heureusement Spartan était avec eux et à sa seule vue les ennemis avait abandonné la position qu'ils étaient en train de gagner sur les Délosiens emmenés par Ninou pour se retrancher derrière des barricades de fortune élevées en travers de la salle suivante. Zedicus vint trouver Hrod :
« -Que faisons nous maintenant? Je suis un excellent bretteur mais dans ce genre de combat je passe plus de temps à sauver ma peau qu'à nous faire avancer. Je n'ai pas la place d'exercer mon art dans ces couloirs trop étroits...
-Je ne sais pas trop. Peut être que Rimboo pourra venir nous aider, seuls nous auront du mal à passer, les pertes sont importantes et nous ne pouvons pas laisser Ninou derrière. De toutes façons ses soldats lui accordent trop d'importante je suis sûr qu'ils le porteraient à bout de bras au dessus de leur tête tout en sautant le barrage ennemi s'ils estimaient que c'était la seule façon de le faire sortir de là. Je vais le faire sortir par là où nous sommes entrés, escorté par quelques hommes. Des médecins sont encore dans le bois au camp rudimentaire que nous avions établi dans la clairière. Il y sera conduit au plus vite. Quant à nous … eh bien je ne vois pas trente-six solutions. Il va falloir charger, et prier. Surtout prier vu leur nombre.
-C'est si terrible que ça?
-Vois par toi même, ils sont derrière le prochain tournant, au milieu de la salle se dressent leurs défenses. »
Spartan n'eut pas besoin d'aller jusque là pour entendre le brouhaha qui venait de la salle. Ils étaient encore au moins une centaine, peut être cent-cinquante dans le pire des cas.
Les Délosiens se préparèrent au combat. Leur expérience leur donnerait un avantage sur l'ennemi mais celui-ci aurait du mal à compenser le nombre. Zedicus et Hrod s'apprêtaient à donner l'ordre de la charge lorsqu'une voix retentit :
« -Écoutez moi avant de faire quelque chose que vous allez regretter.
Le brouhaha s'éteint rapidement, puis repris aussi vite qu'il avait cessé. Zedicus et Hrod s'approchèrent de l'entrée de la grande pièce suivis par leurs soldats prêts à se battre au moment où on le leur commanderait.
-Écoutez moi! repris la voix, avec plus de force et d'assurance cette fois. Je ne me répèterait pas. Regardez devant vous, et derrière vous vous êtes cernés. Je vois que vous êtes menés par des officiers intelligents puisque vous avez vaillamment combattu. Mais c'est terminé, vous pouvez vous rendre, et choisir de vous battre pour moi j'accepterai tous les volontaires dans mon armée. Dans l'armée grecque!
-Ta cause est noble Seigneur Rimboo de Naxos, mais nous ne pouvons servir qu'un seul roi et il s'agit de Mirco, répondit un gradé au milieu du groupe avant d'être foudroyé du regard par ce qui semblait être un général, au vu de ses décorations.
-Mirco est un fou qui refuse de voir ce qui est bon pour son propre peuple, il préfèrerait vous laisser mourir devant lui un par un plutôt que d'accepter mon offre généreuse, tout ça pour ne pas avoir l'impression de me donner ce que je souhaite. Son égo n'a d'égal que sa folie qui va le pousser dans très peu de temps vers la mort qui l'attend depuis si longtemps. Rejoignez moi et vous vivrez. Vos familles seront épargnées et vous pourrez retourner à vos occupations. Tout ce que je vous demande, c'est de répondre présent à mon appel lorsque je vous le demanderai. Ce jour viendra. En attendant, ceux qui souhaitent me suivre dans mes campagnes seront les bienvenus dès que nous aurons trouvé quelqu'un d'autre à mettre sur le trône de Théra. Qu'en dites vous?
Pas un mot ne sortit de la bouche du groupe qui sentait maintenant le souffle de ses ennemis dans son cou. Hrod et Zedicus avaient fini d'encercler leurs positions tandis que Rimboo se tenait en face d'eux épée pointée dans leur direction.
-Je vous ai posé une question! repris l'Homme de délos. Qui commande ici, qui parlera en votre nom? Rejoignez moi je ne vous le redemanderai pas à nouveau!
Quelques secondes à peine s'écoulèrent, mais semblant s'accrocher à la corde du temps elles parurent durer une éternité, quand une voix puissante s'arracha au silence de plomb qui avait empli la salle après l'appel de l'homme à l'armure argentée, le général qui avait fait taire l'autre gradé quelques minutes plus tôt se leva et regarda Rimboo :
-Je me nomme Cihan et je mène ces hommes. En leur nom j'accepte ta proposition Seigneur, et te jure fidélité. Je mènerait les missions qui te semblent justes en ton nom. Mais j'ai pour cela une condition.
-Je t'écoute.
-Nous ne nous battrons pas contre nos frères. Et aucun mal ne doit être fait à nos familles.
-Vous pouvez nous attendre dehors si tel est votre souhait, mais les batailles dans les rues seront inévitables. Nous ne tuons pas les innocents, ne brûlons pas les maisons des civils et les laissons en paix. Mais si tu veux à tout prix éviter les accidents je te conseille de participer à la prise de la ville avec nous. Au moins assure la sécurité dans les rues. Je ne vous demanderai pas de combattre contre les autres thériens si tel est votre souhait.
Pour être reconnus, vous porterez un linge rouge que vous accrocherez à votre bras droit le temps que la ville soit prise. Servez vous des draps des lits. Cela vous évitera d'être tué par les Délosiens dont vous faites maintenant partis. Je saurai te rappeler ton serment si jamais ta mémoire venait à faillir Cihan, dit Rimboo avant de tourner le dos au général de l'armée de Mirco.
-Je ferai selon vos souhaits Seigneur.


Hrod n'en revenait pas. Cet homme avait véritablement gagné quelque chose à Délos. Le guerrier plein d'assurance parlait d'une voix puissante et semblait capable de convaincre les plus sceptiques que l'eau dans la mer n'était que la réflexion du ciel et que ses navires volaient sur ces images si jamais il en avait le besoin. C'était définitivement l'Homme de la situation. D'un style complètement différend d'Ajax dont les paroles mielleuses et l'esprit affuté avait déjà fait leurs preuves, cette puissance naturelle qui émergeait du Roi Sceptique converti par l'île seize ans plus tôt n'en était pas moins efficace.
Ninou fut allongé sur une des tables de la cantine et un médecin présent dans les rangs d'Ajax s'occupait déjà de son bras. Selon lui la cicatrice ne l'empêcherait pas de combattre à nouveau rapidement et il tiendrait à nouveau une épée dans quelques semaines s'il se tenait tranquille.
Rimboo donna ses dernières consignes aux deux groupes chargés respectivement du port et du palais et ils se séparèrent au bout de la rue menant à la caserne, prenant deux directions opposées. Les hommes de Cihan avaient déjà commencé à jouer le rôle de garde de la cité et faisaient passer le message de Rimboo aux soldats qui se rendaient dans les rues. La ville redevenait paisible alors que le soleil continuait à monter dans le ciel, insensible aux sorts des hommes.
Le calme avant la tempête.
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
Double-poste fait vite avant qu'un modérateur le vois .
Sinon ton texte est agréable à lire .
Sinon pas mal de fautes .
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
Je ne peux pas supprimer les messages déjà postés... Je dois remettre tout dans le premier message?
Oui les fautes malheureusement, je me relis à chaque fois mais j'en laisse toujours passer...
 

DeletedUser7903

Guest
Le quadruple post est fusionné ... attention la prochaine fois ;-).
 

DeletedUser22941

Guest
o.o Superbe récit A-Jax :)

En revanche j'aimerai vraiment connaitre ce Rimboo, il a l'air tellement extraordinaire :D:D:D:D
 

DeletedUser

Guest
Bof pas tant que ça tu sais.... les facilités de la narration arrangent bien le personnage ;)
 

DeletedUser

Guest
Sujet inactif je ferme n_n

Me contacter par Mp pour une réouverture :p
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
Haut