Les Alyzées

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... A la croisée des Vents :
Une dénomination qui en appelle aux voyages et qui nous ramène inéluctablement en arrière.
D’où venons nous ???… Portés par ces vents, où irons nous ?

… Un panneau délabré avec cette vieille inscription gravée dans le bois,
usée par les âges et les bourrasques de la mer, chantait de son grincement sempiternel
au sommet de la petite dune qui bordait la plage ou s’échoua le frêle esquif …
La silhouette encapuchonnée débarqua finalement à terre…
Le premier pas.. La première empreinte dans le sable…
La plus importante...

Dans une cuvette naturelle formée par le paysage se trouvait ce qui devait ressembler
à une cité aux contours encore flous...
Mais d’où partaient et résonnaient ces vents qui en parcouraient chaque recoins ???
Donnant une sorte de musicalité étrange à l’ensemble et faisant de l’endroit une place
loin d’être silencieuse…

Des voix spectrales rapportées du fin fond des âges,
preuve que la place était encore empreinte de combats épiques et lointains,
se mêlaient aux conversations de la ville fourmilière qui se mettait déjà en branle
et cette pleine effervescence donnait l’impression que cette ville ne dormirait jamais,
ayant toujours quelque légende ou récit à raconter…

En tendant l’oreille, il changea d’épaule sa besace à la lanière entortillée et remis son capuchon.
... Il en avait vu des sacs négligés et négligents...
Et de ces démarches poussives et épuisées, de ces barbes de huit à vingt jours
qui traduisait un corps mou sur deux jambes
et traînant la patte qui étalait sa fatigue et sa paresse.
Réduit à rien d’autre que la marche en direction de la place publique.
Réduit à rien au point de n’avoir plus connaissance des limites.

Le Voyageur ordonna à ses muscles endoloris par la longue route de continuer leurs efforts.
Rien ne saurait entraver la liberté de mouvement surprenante dont il jouissait à présent pour
franchir les derniers repères qui l’ attiraient inexorablement vers cette ville.

En s’arrêtant sur le bord de la place publique, un petit vent se leva et fit tourbillonner
de minuscules typhons de poussière, au ras du sol le sortant de sa douce rêverie.
Il les crossa du bout de ses sandalettes, dispersant de fines particules qui scintillaient dans
la lumière du jour naissant…

« C’est l’affaire de quelques pas, et cela n’existera plus…
Comme nous probablement nous dans quelques temps, quand nous serons redevenus poussière
et reprendrons notre éternelle route … …Alors qu’autant en emporte les vents !!!
Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va.
Moi, c’est ici et maintenant…. A La croisée des Vents Sifflants.

" Après tout le Pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer .. Le réaliste ajuste ses voiles….
»

Fort de cette dernière résolution , La silhouette encapuchonnée se mit à siffloter un vieil air de marins...
Appris sur les ports de passage … Comme pour conjurer le sort avant de rentrer en ville…


 
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Aylena

Le retour en ville procurait à la jeune femme, un sentiment de soulagement...
Passer les portes aussi pitoyables soient-elles, constituait une petite victoire :
être en vie, et surtout indemne…. Indemne...si l'on excepte les plaies aux mains,
la peau à vif d'avoir travaillé encore, et encore, et encore...

Sur ses joues poussiéreuses, des sillons...tracés par la sueur à chercher, creuser,
et transporter tout ce qui lui était possible: pierre , bois et argent, nourriture…
Les balbutiements nécessaire à un projet de longue Haleine …

Le retour en ville après cette journée de dur labeur procurait à Aleyna un sentiment
d'appréhension aussi :

Qui serait encore en vie, bientôt? Qui serait prochainement blessé ?
Qui verrions-nous, malheureusement, disparaître ???


Alors qu’un crépuscule rouge sang irradiait l'horizon de Grépolis, signe que la journée avait dû
être rude et orageuse au delà des mers lointaines, sonnant le glas d'une journée à laquelle
succèderait inéluctablement le calme relatif de la nuit, Aylena promena son regard sur la Cité.

L’ébauche de ce qui allait bientôt devenir le Grand Sénat, les premières fermes et la scierie
étaient en bonne voie. Les survivants du jour se retrouvaient au campement du village de tentes.
Certains souriaient, d'autres semblaient angoissés quant à la rumeur qui enflait concernant
des Hoplites ennemis aperçu au détour d'un Bosquet...
Mais tous usaient de la seule chose que le destin avait consentit à leur laisser : la Vie…

Harassée par la fatigue, Aylena se dirigea vers un couchage de paille …
Aux vents d’angoisse de ses pensées quant à un avenir proche incertain, elle préféra s’abandonner
à celui régulier, calme et porteur d’espoir de la respiration d’une petite fille qui dormait là…
Elle se blottit contre elle pour finir par se laisser emporter au loin dans ses pensées par le son
du ressac de la mer proche…
 
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La Plume dans le Vent...

Dans l’attente de l’attribution des rôles officiels, prédestinés à chacun pour la bonne marche de la Cité,
une certaine fébrilité commençait à ébranler le tout. A tous les regarder, on ne savait pas bien encore
qui faisait quoi précisément :

… Les soldats ??
Ils jouaient aux commerçants ambulants monnayant une forme de « paix » toute relative
contre des ressources aux paysans de l’île,

.. Les fermiers ???
Tantôt bûcherons, mineurs, ou simple ouvrier selon le chantier du Jour ordonné par le Haut Conseil ;

… Les paysans ??
Increvables à courir comme s’ils s’entraînaient pour le marathon à porter d’un bout à l’autre de L’île,
les formes de politesse convenues et contenues dans des messages en parchemins
édictés par le Haut Sénat…

Dans toute cette agitation, le seul citoyen justement qui semblait à l’aise dans son rôle était Akhillás,
l’un des Sages de la cité, gentiment surnommé « Plume D’Acier »...

Un air bienveillant malgré des traits rudes polis par le vent des Alyzées, sous une longue barbe grise.
Tous les Messages passaient par Lui, ou son École. Car Écrire c'était dès lors une façon de créer;
c'était également reproduire et diffuser. Une formation longue et rigoureuse était requise
pour la maîtrise de cette technique ou de l'art d'écrire, ceci expliquant son grand âge.
Il fallait aussi préparer l'avenir… Former des successeurs.

"Plume D’Acier» en avait connu des batailles , des victoires, des défaites...
Au service du Sénat, il s’attelait à sa tâche tout le Jour et même parfois la nuit selon l’urgence du Message :
Tantôt pour les comptes et toutes sortes de relevés ; pour rédiger les lois, sceller les traités et les pactes,
les ordres de recrutement pour l’armée, et enfin pour la prose et la poésie…
Rien de Tels que les Mots Justes pour décliner les nombreuses invitations d’Alliances trop Hâtives
à se donner le Faux semblant de la Sécurité…

Un des Jeux Favoris des enfants était de le regarder écrire à l’entrée de son échoppe attenante au Sénat,
et de deviner le destinataire du prochain message… Tellement il était là, à se déambuler d’un bout à l’autre
de sa tente, gesticulant , « vociférant » à voix basse, jouant la scène, tel un dramaturge…

Sa plume devenant alors, une épée Légendaire, une coupelle de Vin...
Ou même parfois, un Éclair divin de Zeus Lui Même !!

Traversant la Place, Aleyna se dirigea vers lui, serrant la main de la petite Thétis, la fillette
avec qui elle s’était liée d’amitié les nuits précédentes...
Devenant Comme Une Grande Sœur, le temps d'un instant.

« O Grand Sage , je requiers ton aide pour un service...
Thétis que Voici, s’est perdue lors d’une promenade sur notre île. Le soir couchant, elle préféré le confort
et la sécurité de Notre Cité aux dangers de La Forêt…

Pourrais tu transmettre par tes Mots à ses parents restés au village de Gavstry,
la bonne nouvelle que leur Fillette est ici avec nous, en sécurité ?


« Ma belle Enfant… Sois Rassurée.. Le message sera envoyé …. » Lui Répondit-il…
« Et pourquoi ne pas la Laisser à Mes Côtés pendant que tu t’attelles à tes occupations ?
Il vaut mieux gâcher sa jeunesse à s’instruire que de n'en rien faire du tout, après tout … »


Les sourires conjugués de Thétis et d’Aylena donnèrent à « Plume D’Acier » la confirmation attendue…




...
 
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-Le chant de La Garde-

"L'esprit bien plus vif que celui d'un demi soûlard à l'haleine chargée d’une
boisson forte à la feuille de menthe et d’anis, un archer se tenait au haut
de la muraille en construction. Les quelques jours de Protection des Dieux de Grépolis
n’ayant pas encore totalement pris fin, Il s’était permis une certaine forme de
relâchement et d’oisiveté pendant sa garde, les principaux dangers du voisinage
proche étant gérés par la diplomatie pensait-il…. Pour le Moment…

D'une main, il se gratta le haut du crane où foisonnait ses cheveux qui
avaient du être sombres à une époque ... De l'autre il pointa la côte de
son long doigt noueux.

"Alooooors ??? *HIPS*... ...... les Zennneemis ??? …. Arf .. ?
On s'est pas encore Mangé les, prote….ctions ??
Muhahahaha houa houa haha kof kofff
*tousse *

Pris d’une envie pressante , il posa l’amphore de son breuvage à ses pieds
Pour soulever alors le pan de sa toge et asperger l’un des pans de la
fortification, oubliant toute discrétion en déclamant ces vocalises :

"Grim…pez, grimpez le long de nos Murrrrrraaaaaaaaiiiiiilllllllllllles,
Essayez… donc . Heeeein ? de choper mon attiraaaaaaiiiiiiiiiillllllllllll .
Hurlez ,Grognez, -Hic- aux portes de la Viiiiillllllllllllllle
Pendant que je vous –Hips- montre mon coté viiirrrrrrrriiiiiiillllllllllll
"….

La réponse ne se fit pas attendre……

Elle prit la forme de l’obscurité soudaine d’un seau renversé sur sa tête
et d'un réveil brutal par l’eau fraîche qui s’en écoula, suivi d’une violente douleur
à l’arrière train, le tout allié à la sensation de chute jusqu’à l’impact final sur une
botte de foin heureusement placée là, au pied de la Muraille interne.…
Dans l’enclos des cochons…. Malheureusement….

Hébété … Englué ... Dans la paille et le lisier…. il sortit de sa torpeur pour constater,
un peu trop tard le regard Noir de Kaísar, Le Capitaine de la Garde qui l’avait
surpris et qui le contemplait quelques mètres plus haut.

« Tu aimes chanter pour prouver ta valeur et ton courage ???
Tu traînes après toi tous les opprobres et tous les vices en baissant ta garde !!

Retourne à La Caserne pour rendre tes effets , Ta cuirasse et tes Armes...

TU N'EN A PLUS BESOIN !!!

Va plutôt montrer tes talents à La Taverne où là ils seront reconnus comme Ceux d'un Ivrogne !

Et VOUS AUTRES !!!! s’écria- t- il aux autres membres de la garde présents avec lui

Seriez-vous assez dépourvus de raison pour livrer votre propre salut à celui ci qui voudra
vous exposer sa gaîté de cœur, et vous abandonner à être la proie d’un ennemi impitoyable
lorsque le moment sera Venu ?

Vous seriez autant responsable que lui pour ce crime de désertion et d’insoumission
en tant que Frère d'Armes!!


Là dessus, il les laissa à leurs réflexions et continua son tour du Rempart…



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A la taverne, les discussions de la Journée étaient à l’image du Vent de sable qui s’était levé au loin …
Irritant, pénétrant, s’insinuant par tous les pores de la peau, dans la moindre interstice ...
Donnant une impression de démangeaison … Devançant les décisions du Sénat, supputant sur
les prochaines décisions d’Alliance à Venir, le tout Alimenté par des conversations stériles
ramenées par les caravanes des Marchands de passage sur les différentes places publiques de Grépolis.

En passant devant l’établissement, Kaisar reconnût immédiatement cette sensation qui lui remontait le long
de l’échine, lui qui avait l’habitude de monter au front , le front en avant , le vent en poupe,
le glaive au taquet , l’œil aux aguets …

Une intuition déjà connue Auparavant…
D’autre combats déjà affrontés au Pare à Vent qu’était son Bouclier…
Le même goût qui revient en bouche .. entre amer et salé , le goût de la défiance contaminée par ses ragots.

Mais il était plus Homme d’Action qu’Homme sachant manier Le Verbe.

N’y Tenant plus ,il se dirigea alors vers l’échoppe de Plume D’Acier pour obtenir un peu de répit.
Celui ci était avec l’un de ses élèves pour un cours de peinture.

-"Salutations …. Quelles Nouvelles de Tes Messages? Une Alliance en vue ?"

-"Tu peux ranger ta Lame pour le Moment, Mon Ami … Une Guerre est toujours très prompte à être déclarée,
fastidieuse lorsqu’il s’agit de la mener, et plus longue à arrêter.Le temps Viendra , sois en sûr !
Et cela tu ne le sais que trop Bien."


Un silence … un instant pour admirer l’œuvre de l’apprenti .

-" Maître, pourquoi me faites-vous faire de la peinture plutôt que de continuer mon apprentissage
ici à L’école et Mon entraînement à La Caserne?"


"-Et toi, pourquoi as-tu choisi de peindre une île ?"

Comme toujours, le maître répondait aux questions par d’autres questions.

-"J’imagine que c’est parce que c’est ce que je ressens," lui répondit-il.
"Une île, c’est comme une identité. C’est un lieu réconfortant que je peux appeler « chez moi »."


-" Et l’Océan autour ?" s’enquit l’instituteur.

-" C’est l’absence d’avenir, l'inconnu en dehors du paradis que nous nous sommes créé.
C’est la solitude des choix que nous faisons. La somme des incompréhensions dont nous sommes victimes."


-"Tu as peur de cela ?"

-"Certes, maître."

-" De quoi exactement?"

-" D’échouer j’imagine..." lâchât-il sans réelle conviction.

-"À moins que... ce soit ta peur d’être oublié ?" enchaîna le Maître en guise de conclusion.
Ce sera tout pour aujourd’hui. Tu peux retourner vaquer à tes occupations.

Celui-ci s’exécuta.

Tu vois Kaisar, comme ce jeune soldat en devenir, on a tous besoin de sentir chez nous un jour.
L’attachement à notre Terre constituera notre meilleur défense… Sans rien attendre de Personne.
Construisions au mieux notre Identité, pour mieux pouvoir la défendre…
Et Alors, Les alliés seront toujours présents pour nous aider à la défendre,le moment venu.

Le temps viendra, sois en sûr … Et là, avec L’aide des Dieux
!!!


Il sourit ….
 
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