DeletedUser22852
Guest
Se ne sera pas forcément une histoire pour rester dans l'histoire mais ça se veut une lecture sympathique et rapide, idéale lorsqu'on a cinq minutes devant soi.
Et voici donc le début:
[SPR]
Lucinius découvrit dès lors que les plaisirs de la chair ne se limitaient pas aux joies d'être avec une femme. Son glaive enfoncé profondément dans le thorax de son ennemi, un sang chaud jaillissait de l'ouverture profonde qu'il avait créé et ruisselait entre ses doigts moites. Un plaisir immense le faisait frissonner alors qu'il contemplait les yeux vides de vie de l'homme au dessus duquel il était affalé. Son corps frêle et tremblant posé sur ce nouveau cadavre lui paraissait si puissant qu'il se sentait capable d'affronter Héliaschyle le colosse d'Ilkiem en personne.
Son souffle haletant, son sourire béat, la satisfaction du travail accomplit, la chaleur réconfortante qui l'envahissait... En cet instant Lucinius était heureux.
Apaisé du démon qui le hantait depuis plusieurs jours c'est soulagé qu'il se releva doucement. Contemplant son œuvre, il dut faire un effort pour retrouver ses esprits et détacher son regard du corps qui gisait à terre. Il ouvrit son paquetage et changea de vêtements, abandonnant sa combinaison noire pour son uniforme rouge et or de l'académie d'Ilkiem.
Dans un soupire il posa son glaive sur le torse embroché de sa victime, une pointe de regret à l'idée de devoir abandonné son outil à occire.
Puis il sortit de la pièce aux commodités pour atteindre le couloir qui menait aux appartements des étudiants de nobles lignées. Le sourire aux lèvres il ralentit le pas, satisfait d'avoir pu cracher au visage de cette noblesse hautaine et malveillante. Lui, le rejeton bon à rien avait été choisis pour l'académie d'Ilkiem; lui, le bâtard écervelé faisait partie de l'élite du monde connu. Et sa place il ne l'avait pas acheté, sa place ne lui était pas acquise de par sa naissance, non il méritait d'être ici.
[SPR]
Assise sur un banc dans les couloirs de l'académie d'Ilkiem Louma observait fixement les Immortels venus constatés l'assassinat. En effet au matin le corps d'un étudiant avait été retrouvé dans les toilettes du troisième étage. Mais ce n'était pas l'odeur du cadavre qui dégoûtait Louma, mais bien la vue de ce tas d'Immortels qui s’enquéraient de l'incident comme si cela les intéressait. Ces colonisateurs qui ont asservis les hommes en prétextant leur permettre d'atteindre un degré de civilisation supérieur.
«Penses-tu qu'ils trouveront le coupable ?» la questionna Valyrio, le fils d'un seigneur vassal de son père. Il la suivait comme une ombre depuis son arrivé à l'académie il y a deux lunes de cela, il n'était pas bien talentueux mais sa loyauté n'était pas feinte et en cela il était bien plus utile que ne pourrait l'être Héliaschyle le champion d'Ilkiem. De plus sa petite taille et son allure chétive contribuaient à ce que tous l'ignorent, un atout de poids. Surtout qu'elle même n'était pas bien discrète, fille aînée de l'un des sept grands seigneurs humains elle attisait les curiosités. Surtout depuis que son père avait abrogé la loi de la primogéniture masculine, un jour elle serait elle-même l'une des seigneurs des hommes.
«Le chercheront ils seulement ? ricana-t-elle, ils n'ont que faire d'un homme de plus ou de moins, pour eux nous ne sommes que des ustensiles remplaçables.
_Nous sommes tout de même des académiciens ! rétorqua Valyrio, et il était de bien noble lignée.
_Ils ont en mépris total notre noblesse, pour eux il n'existe qu'une hiérarchie qui soit: les Immortels sont supérieurs aux humains. Pour ne pas froisser les susceptibilités et soigner l'image ils rendront honneur à la famille de ce malheureux et feront semblant d'enquêter. Puis les choses se tasseront et chacun sera satisfait. La justice n'existe pas en ce monde.»
Devant ce pessimisme assommant Valyrio ne sut que se taire. Et de toute manière Louma ne l'aurait pas écouté, son attention toute entière tournée vers sa petite sœur qui venait d'apparaître. Si Louma était grande, forte et caractérielle, sa sœur Irisséa était tout l'inverse. Le mal avisé insultait Louma de garçon manqué; à l'inverse d'Irisséa qui n'était que grâce et féminité. Ses longs cheveux blonds, ses formes avantageuses et son sourire ravageurs attiraient tous les meilleurs prétendants du monde connu. Sa beauté était déjà une légende au sein des contrées des hommes. Mais ces atouts de charme étaient flanqués d'une gentillesse niaise, d'un esprit candide. Elle était une jeune femme enviable et manipulable qui attisait les pulsions des hommes. S'exposant sans défense à leur fureur lorsqu'elle se refusait à eux. Bestiaux incontrôlés, Louma se méfiait de la gente masculine influencé par ses besoins primaux.
À côté d'Irisséa se tenait un certain Lucinius qu'elle crochait par le bras. Un ridicule brun chétif aussi laid qu'un Vraks. Un abruti de basse naissance qui ne devait sa présence en ces lieux qu'à la fortune de sa famille. Une fortune acquise en collaborant avec les Immortels. Une famille de lâches opportunistes qui avilissaient la race humaine par leur existence. Que faisait-il aux côtés d'Irisséa ?
