DeletedUser22852
Guest
Peut être connaissez vous le mot du sage montrant la lune et de l'imbécile fixant le doigt. Dans ma rêverie je me suis imaginé que le sage n'est rien d'autre qu'un utopiste, et l'imbécile un réaliste.
Que l'utopiste rêvait de la lune, de l'approcher, de l'atteindre, d'y poser le pieds. Le réaliste ne voyait pas ce rêve, il ne voyait que l'impossibilité de la tâche. L'un la tête dans les nuages et l'autre les pieds sur terre, l'un optimiste et l'autre cynique.
«Ton idée est totalement idiote» disait le réaliste alors que l'optimiste regardait la lune. Le réaliste retourna a ses occupations, banales et pragmatiques.
L'optimiste lui se mit en tête de fabriquer une fusée pour atteindre la lune. Il mit cœur à l'ouvrage et travailla sans relâche pour réaliser son rêve fou. Il atteindrait un jour la lune se jurait-il.
La fusée prête, l'utopiste appela le réaliste pour que celui-ci assiste à l'exploit. Riant, le réaliste patienta les pieds sur terre en observant l'utopiste.
La fusée fut lancée, l'utopiste à son bord et le réaliste les pieds sur terre. La tête emplis de rêves l'utopiste atteignit bien vite les nuages. Il dépassa les nuages... Puis la fusée ne s'éleva plus. L'engin perdait en puissance et commença à redescendre. Le rêve de l'utopiste s'enfuyait sous ses yeux. Il n'atteindrait pas la lune. Pourtant plus son utopie semblait fuir devant lui et plus il souriait, satisfait de ce qu'il avait accomplis.
Une fois de retour les pieds sur terre le réaliste se moqua de l'utopiste. Il se moquait de la naïveté, de la défaite et du rêve non accomplis. Pourtant l'utopiste souriait d'un air niais, déconnecté de la réalité de son échec. Cela agaça le réaliste qui demanda pourquoi. L'utopiste lui répondit qu'il avait atteins le royaume des oiseaux, qu'il avait eu la tête dans les nuages, que ses pieds avaient quittés la terre pour s'élever dans les cieux.
Le réaliste ne comprit pas et partit, les pieds bien accrochés au sol. Et l'utopiste se désola pour le réaliste qui subissait la vie avec passivité et résignation, pathétiquement immobile en ne voyant que l'échec possible et non le chemin pouvant être parcouru.
Le mot populaire dont je me suis servis au début, je m'en aperçois à présent, est faux. Le réaliste et l'imbécile ne regardent pas le doigt. Non, ils regardent la lune. Et le sage et l'utopiste ne regardent pas la lune. Non, ils regardent le chemin entre le doigt et la lune.
Ce qui compte ce n'est pas l'endroit où l'on atterrit. Non, l'important c'est l'endroit où l'on va. L'important ce n'est pas d'être arrivé à destination. Non, ce qui compte c'est le chemin que l'on a réussi à parcourir.
L'important ce n'est pas l'égalité ou la liberté absolu, non, ce n'est ni possible ni souhaitable. Ce qui compte c'est de tendre vers nos rêves et nos idéaux. L'utopiste ne veut pas atteindre la lune, non, il veut aller plus loin, il veut avancer, se dépasser.
Ne laissez personne vous dire que vos rêves sont impossibles, irréalisables, naïfs, enfantins... Ne vous laissez pas décourager par la pensée que vous pourriez ne pas réaliser vos souhaits. Car cette pensée, bien qu'elle puisse être vrai, n'a aucune importance. Non l'important n'est pas de réaliser ses rêves. Celui qui vous dit ça vous mens. L'important c'est que vos rêves vous permettent d'avancer et de progresser. Tel est le but des rêves: donner des buts. Si ces buts sont atteins vous serez d'abord contents, puis ils vous laisseront sur votre faim. Car la finalité d'un rêve n'est pas d'être atteins. Non, un rêve a pour unique but de vous faire avancer, de dévoiler le meilleur de vous même. Et alors, sans doute ne réaliserez vous pas tous vos rêves, mais en chemin pour les atteindre sans doute découvrirez vous le bonheur. Vous regarderez derrière vous, et vous serez satisfaits. Non pas d'avoir atteins votre but, mais d'être si loin de votre point de départ.