Meurtre au Mont Olympe

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Je jouais tranquillement sur mon ordinateur depuis un long moment, lorsque celui-ci se mit à faire un bruit étrange et à émettre une lueur bleutée. La chaleur se faisant de plus en plus forte, je commençais à reculer précautionneusement lorsqu’un éclair surgit de mon ordinateur éblouit totalement la pièce.
Commençant à maudire le sort qui s’acharnait contre moi avec un ‘C’est quoi ce Bordel ?’, tout en frottant mes yeux, j’entendis un « hum hum » derrière mon dos. Me retournant, je dû lever les yeux sur un personnage étrange, de plus de trois mètres, avec barbe et toge blanches.
- « Tu es celui que j’ai choisi, car tu t’intéresses à Ma Grèce, et tu sembles perspicace. Sois heureux que je t’ai désigné à travers le temps et l’espace.
- Euh, mais t’es qui ? »
L’étrange inconnu me regarda dédaigneusement avant de me répondre :
- « Saches que je ne t’ai pas autorisé à me tutoyer, et que je me demande si j’ai bien choisi finalement. A ton avis qui suis-je ? » Demanda t’il en tendant les bras pour me désigner les alentours.
Je dû me rendre à l’évidence, je n’étais plus dans mon petit appartement, mais sur une colline ensoleillée, entourée d’oliviers et de temples et maisons antiques. Me retournant vers l’étrange personnage, j’osais une supposition qui une fois énoncée me parut stupide.
- « Vous êtes Zeus ?
- Enfin une parole intelligente, mais trêve de bavardage, voici ton engin magique, et voici le corps. » dit-il en me tendant mon ordinateur portable et en désignant un os planté d’une flèche.
- « Tu as vingt-quatre heures pour trouver qui a tué Prométhée, car je ne peux pas tolérer qu’on tue comme ça un Dieu, surtout sur la colline d’Emerios, si proche du Mont Olympe. »
Fouillant dans mes maigres souvenirs de mythologie, je me rappelais que Prométhée avait été condamné par Zeus à avoir le foie dévoré par un rapace tous les jours, mais je croyais que c’était un homme, et je ne pu m’empêcher de poser la question :
- « Prométhée est un Dieu ?
- Bien sûr, du moins, c’est un Titan, et donc une divinité primaire. Mais dépêche-toi plutôt de mener ton enquête, et tu n’as pas intérêt à me décevoir ou tu recevras une punition digne de ma colère»
Aveuglé par la soudaine clarté émanant du maître de l’Olympe, je détournais un instant les yeux. Quand je voulu de nouveau m’adresser à lui, je ne vis rien d’autre que les champs au loin. Sa voix continua de s’adresser à moi malgré ce vide.
- « mais si tu réussis, ta récompense sera à la hauteur de ma grandeur ».

Reprenant mes esprits, je constatais que j’étais seul avec mon ordinateur, qui aussi improbable que cela paraisse (mais qu’est-ce qui ne l’était pas depuis quelques minutes) captait toujours le wifi, et en face de moi un os planté d’une flèche, qui aux dires de Zeus n’était autre que ce qui restait du corps de Prométhée assassiné. Si ma vie n’avait pas été en jeu, du moins si j’interprétais correctement la menace du roi des Dieux, j’aurais sans doute tergiversé, mais là, je me devais de mettre à profit mes connaissances mythologiques et mes lectures de Sherlock Holmes pour m’en sortir, pensais-je dans un sourire.
Mes premières constatations ne furent pas brillantes. Il ne restait qu’un seul os impeccable, mais de très grande taille, transpercé d’une flèche dont la taille suggérait un arc manié par un géant, et entouré d’un tas de poussière répartie comme pour former un corps. Le dessin qu’il formait sur le sol aurait pu être beau s’il ne s’était agit de restes humains (ou plutôt de restes divins). Ma première idée fut qu’un centaure pouvait être coupable, puisque ceux-ci maniaient très bien l’arc, mais comment savoir quelle taille faisaient ces hybrides ? Je décidais de rechercher sur internet et tapais ‘Centaure’ sur mon clavier puis ‘Entrée’. Avant de voir apparaitre la réponse de mon moteur de recherche, je fus transporté en un lieu différent, au milieu de dizaines de centaures qui ne semblèrent pas s’émouvoir de mon apparition soudaine. Je me permis d’en apostropher un qui me confirma qu’il n’existait pas de centaures plus grands que ceux que je voyais, et je les éliminais de ma liste de suspects. Enfin, de ma liste à venir.

Voyant que mon ordinateur m’avait trouvé des pages de recherche sur la mythologie, je décidais de m’installer tranquillement pour consulter les diverses pages web, mais le bruit des sabots me dérangeait. Je me souvins alors d’un cours de géographie sur Epidaure. Tapant le nom sur mon ordinateur, je me retrouvais instantanément sur les gradins du plus magnifique théâtre antique que je n’ai jamais vu. Et pour cause, il était dans un état de conservation intacte, et surtout, il n’y avait aucun touriste. Je me documentais en lisant tous les textes relatifs aux Dieux de l’Olympe et aux mythes antiques lorsqu’un homme plutôt grand vint à ma rencontre.
- « Bonjour mon jeune ami, vous venez admirer ce magnifique théâtre qui vient d’être bâti en mon honneur ? »
Au temps pour moi, le théâtre était forcément intact, puisqu’il était neuf !
- « Je suis venu ici pour admirer effectivement la beauté du site, et pour pouvoir me concentrer sur une énigme bien difficile que m’a confié Zeus » lui répondis-je en lui montrant l’os que j’avais conservé dans ma main.
- « Voilà qui est fort intéressant » me dit-il « Tu permets que j’y jette un œil ? Je m’y connais un peu en médecine, mais tu dois t’en douter puisque ce théâtre m’est dédié ». Je n’eu pas le temps de répondre qu’il m’avait déjà prit l’os des mains et commençait à l’étudier en marmonnant de temps en temps. N’osant pas me montrer incorrect en avouant que je n’avais aucune idée de qui il était, je me mis à chercher sur mon ordinateur à qui était dédié ce théâtre, entendant des « surprenant », « forcément » ou « étrange » sortir de la bouche de mon mystérieux interlocuteur. La réponse vint rapidement : le temple était dédié à Asclepios, Dieu de la médecine. Et de fait, celui-ci me montra l’étendue de ses connaissances :
- « Cet os est semblable à celui d’un Dieu, du fait de sa taille et de sa forme, je dirais même que ça semble être le fémur droit de Prométhée, même si j’ai un doute
- C’est effectivement Prométhée qui est mort.
- Oui, étrange quand même… » Asclepios fut un temps perdu dans ses pensées, puis se tourna de nouveau vers moi
« Le corps a été désintégré par la puissante aura de la flèche, et seul cet os, touché directement a dû résister au sort, il ne doit pas rester grand-chose du corps. Seul un être très puissant a pu tirer cette flèche, et d’ailleurs, seul un être puissant peut avoir eu cette flèche. Ce qui est surprenant, c’est que le trou dans lequel la flèche s’est plantée semble avoir été là avant que la flèche n’y pénètre.
- J’avais pensé aux centaures, mais apparemment vous pensez que seul un Dieu a pu faire ça ?
- Je connais un centaure qui aurait le pouvoir et la puissance de le faire, mais Chiron a été mon mentor, et il serait incapable de tuer un autre Dieu, qui plus est Prométhée. Donc effectivement, il ne reste plus que quelques Dieux assez habiles pour avoir pu faire et tirer cette flèche.
- Vous pourriez me donner des noms ? Cela m’aiderait beaucoup.
- Eh bien, quand on pense Dieu et flèche, à qui penses-tu ?
- A Cupidon … enfin, je veux dire à Eros.
- Oui, ce serait possible, même s’il est dévoué à l’amour, pas à la mort.
- Il y aurait aussi Arès, le Dieu de la guerre, ou Artémis, déesse de la chasse, qui je crois se servent d’arcs.
- Effectivement, ce sont des champions à l’arc. Tu peux ajouter Héphaïstos qui fait des armes sans pareille, ainsi qu’Héraclès.
- Hercu… Héraclès est un Dieu ?
- Pas encore, mais ses douze travaux achevés, il sera un Dieu à part entière. Et il en a déjà les capacités. Tu peux aussi ajouter Apollon, qui est le frère jumeaux d’Artémis, et bien que Dieu de l’art et guérisseur, il a quelques dons à l’arc.
- Ah bon ?
- Oui, son arc peut apporter la peste ! Et ce n’est pas rien, c’est une maladie que je n’ai pas encore réussi à guérir.
- Bon, ben … merci. Ca me fait déjà une belle liste de suspect.
- Cinq si je compte bien.
- Si … Cinq oui » Je n’osais pas lui avouer que j’avais aussi mis Chiron sur ma liste, après tout, ma première idée avait été de soupçonner un centaure.
« Merci encore pour votre aide précieuse !
- De rien. Tu permets que je conserve cet os ? J’aimerais encore l’étudier, je te le ramènerai dès que j’aurais fini.
- Je peux vous laisser aussi ces cendres qui restent du corps de Prométhée. Par contre, il sera difficile de me retrouver, car je ne vais surement pas rester ici, et je voyage vite.
- Ne t’inquiète pas, je te retrouverai où que tu sois. »

Regardant le Dieu de la médecine repartir, je tapais Chiron sur mon clavier et me retrouvais dans une vaste hutte, ou je vis un Centaure allongé, qui émettait des râles parfois impressionnants. Lorsqu’il s’avisa qu’il n’était pas seul, l’hybride cessa ses râles et me demanda tranquillement :
- « A qui ai-je l’honneur ?
- Bonjour, Je venais vous consulter pour savoir si vous reconnaissiez cette flèche.
- Effectivement, elle me rappelle celles qu’Héphaïstos a fabriqué pour les trois meilleurs archers et qu’il nous a remise. D’ailleurs, la mienne est ici, dans mon carquois.»
Il m’indiquait de la prendre, ce que je fis pour la comparer avec celle du crime. Elle était identique, si ce n’est un petit symbole sous la tête.
- « Pardonnez ma curiosité, mais n’êtes-vous pas blessé ?
- Effectivement, cette blessure est grave et me fait mal, mais pourquoi ?
- Parce que j’ai croisé Asclepios il y a peu et il pourrait surement vous guérir.
- Il est déjà passé me voir, et il ne peut rien pour me soigner ni réduire la douleur. Il ne peut même pas me tuer pour ça, vu que je suis immortel. Le pire, c’est que c’est un ami qui m’a blessé
- On parle de moi ?» dit un homme d’une stature plus qu’impressionnante, qui entrait à ce moment dans la hutte. Lorsqu’il m’avisa, il me salua courtoisement.
- « Je suis Héraclès, et je suis le malheureux responsable de son état. Mais je pense avoir trouvé une solution, il me reste à voir avec Prométhée s’il accepte mon idée
- Je suis désolé de vous l’annoncer, mais il a été trouvé mort ce matin, tué par cette flèche.
- Mais, c’est la même que la mienne. » Dit Héraclès en sortant de son carquois une flèche identique à celle du crime et celle de Chiron. Encore une fois, seul le symbole de la tête de flèche était différent.
Laissant Héraclès et Chiron discuter ensemble, je consultais mon ordinateur et découvrit la solution que le maître des douze travaux avait imaginée. Je pris ensuite congé en rendant leurs flèches aux intéressés, connaissant désormais la prochaine personne à consulter. Mon moteur de recherche enregistra ‘Héphaïstos’ et je fus de nouveaux transporté. Ca ne me surprenait même plus, étant trop concentré sur mon objectif vital : découvrir le coupable.

A mon arrivée, mes oreilles et mon odorat furent agressés par un bruit de forge assourdissant et une chaleur étouffante. Habituant mes yeux aux variations contrastées de pénombre et de lumières des fours et des feux de forge, j’avisais enfin le forgeron des Dieu (ou Dieu des forgerons, c’est selon) et je fus heureux qu’il ne me vit pas tout de suite et ne pu voir mon dégout face à son visage hideux. Je me repris juste avant qu’il se retourne vers moi pour me demander hargneusement ce que je ‘fichais’ ici. Je me souvins de mes cours de latin (en espérant qu’on apprenait la même chose en grec) ou il était souvent questions de Dieux adorant les flatteries.
-« Pardonnez-moi de vous déranger, mais je venais m’enquérir auprès de vous concernant votre splendide ouvrage, et ayant récupérer une de vos magnifiques œuvres, j’aurais aimé en connaître plus sur elle.
- Fort bien, fais voir cette flèche de plus près. Oui, elle est de moi, d’ailleurs moi seul aurait pu la fabriquer, vu que c’est une des rares armes à pouvoir terrasser un être quel que soit l’endroit où on le touche, mais cela ne fonctionne qu’une seule fois.
- Est-ce que vous pourriez me dire à qui vous avez remise cette flèche, je souhaiterais la rendre à son propriétaire.
- Ma foi, sa propriétaire sera surement ravie de la récupérer vu qu’elle fonctionne encore. Il s’agit de la sœur de…
- Héphaïstos, avant de révéler quelque information que ce soit, sais-tu à qui tu t’adresses ? Ne vois-tu pas qu’il s’agit d’un vulgaire humain, à qui nos actions et secrets ne doivent pas être révélés ? »
Je n’avais pas entendu arriver ce personnage, et même si je ne me sentais pas attiré par le genre masculin (même en Grèce), je ne pu m’empêcher d’admirer sa beauté renversante.
- « Tu as raison Apollon, ce jeune intrus a oublié de se présenter. » Je vis deux regards lourds se poser sur moi et ne vis qu’une solution pour m’en sortir, dire la vérité.
- « Je suis chargé par Zeus d’enquêter sur la mort de Prométhée, et cette flèche était sur les restes du mort.
- Il est impensable sa sœur ait fait cela » rugit Héphaïstos avant de réaliser sous le regard menaçant d’Apollon qu’il venait de me désigner Artémis comme propriétaire de la flèche. S’avisant que j’avais compris, Apollon se tourna vers moi.
- « Ma sœur ne peut pas être coupable de ce crime, car elle était en train de chasser avec moi ces deux derniers jours, et loin de la colline d’Emerios. De plus, elle a perdu cette flèche presqu’après l’avoir reçu d’Héphaïstos. »
Sa voix était glaciale, et cela me semblait un comble dans cet endroit ou la chaleur restait infernale. A cette pensée, j’entrevis une solution évidente pour découvrir le coupable, il me suffisait d’interroger sa victime. Je dis donc rapidement ‘au revoir’ à mes interlocuteurs et tapais ‘Hadès’ sur mon clavier. A ma grande surprise, je me retrouvais dans un endroit plutôt agréable, loin de toutes les descriptions communes, et avisais celui qui semblait le maître des lieux.

Hadès me regarda avec un air amusé, puis surpris.
- « tu es bien en avance, je ne t’attends pas avant …. Plusieurs siècles. Comment se fait-il que tu sois ici ?
- Eh bien, j’ai juste demandé à descendre afin de pouvoir discuter avec l’un de vos pensionnaires récent.
- Tu as demandé à venir ? Sachant qu’on ne peut pas ressortir d’ici ? »
Je fus horrifié par ce qu’il venait de dire, je n’avais pas pris conscience qu’effectivement, seules deux personnes du fonds de mes souvenirs mythologiques avaient réussies à sortir des enfers après y être entrées. Il ne me restait qu’un seul espoir. Je regardais la barre wifi, et celle-ci fonctionnait toujours. Avant de tester mon moteur de recherche, je décidais de toute façon de poursuivre mon enquête, et je testerai plus tard si je pouvais sortir d’ici.
- « je ne sais pas si je pourrais ressortir, mais j’aimerai pouvoir discuter avec Prométhée.
- Prométhée ? Mais il n’est pas ici !
- Pardon ? Alors il doit être en route et perdu dans les limbes, car il est mort il y a plus de douze heures.
- S’il était mort, je le saurais, et je peux affirmer qu’il ne fait pas partie de mes pensionnaires. »
Je restais abasourdi par cette information. A ma connaissance, les morts se retrouvaient forcément chez Hadès après leur trépas, et il n’existait pas d’autre endroit où aller. Hadès me proposa de m’installer tranquillement, me disant qu’après tout, je devrais m’habituer à l’endroit, qui était désormais ma dernière demeure. Ayant besoin de réfléchir, je pris un des fauteuils qu’il me proposait pour réfléchir aux derniers événements, et pour parfaire mes connaissances mythologique sur mon ordinateur. Comme je l’avais appris de mes lectures de Conan Doyle, lorsque toutes les solutions possibles ont été écartées, même la plus improbable des solutions était la bonne. Et en fait, dans les circonstances actuelles la solution que j’entrevoyais n’était pas si ‘improbable’ que ça.
Je me levais et m’adressais à Hadès.
- « Pardonnez-moi mais je vais devoir vous laisser, j’ai eu toutes les réponses à mes questions.
- Tu penses toujours pouvoir partir d’ici ?
- Je l’espère, on verra bien. » Je tapais alors Zeus sur mon clavier, et fus soulagé quand je sentis cette attraction désormais familière m’emporter vers le roi des Dieux.

Zeus me vit apparaître et sembla surpris.
- « Tu as déjà réussi à trouver le coupable ?
- Pas exactement, car je ne pense pas qu’il y ait réellement de coupable dans cette affaire.
- Pas de coupable ? Aurais-tu perdu l’esprit ? Prométhée est incapable de s’être suicidé de cette façon.
- Effectivement, il ne s’est pas ‘suicidé’ mais c’est tout comme. Je pense que le mieux est que vous me suiviez là ou je vais. Vous aurez toutes les réponses.
- D’accord, je te suis. »
Je tapais le mot sur mon ordinateur, et fus transporté dans une maison ou je retrouvais Apollon en compagnie de celle qui, vu de la ressemblance, devait être sa sœur Artémis, et d’un homme blond aux yeux verts.
- « Eh bien » Dis Zeus « que faisons-nous ici ?
- Je … Vous ne reconnaissez pas Prométhée ? » Dis-je en désignant l’homme blond.
- « Prométhée est brun aux yeux marrons, et ne ressemble en aucun point à cet homme » dit le roi des Dieux visiblement agacé. Perturbé, je regardais mon écran ou figurait le nom de Prométhée correctement orthographié, il ne pouvait cependant pas y avoir d’erreur. Je relevais la tête et découvrit le sourire d’Apollon. Je fis alors le rapprochement, et fut sûr de moi, la présence du frère et de la sœur allaient d’ailleurs dans mon sens.
- « Certes, cet homme ne lui ressemble pas, mais ceci est une mise en scène artistique, tout comme l’était la mise en scène de sa mort.
- Vous êtes grotesque » dit Apollon.
- « Développez » dit simplement Zeus
- « D’abord, il s’avère que Prométhée n’est pas mort. Il vous suffira d’aller demander à Hadès pour apprendre qu’il n’a jamais mis les pieds dans son royaume. Par ailleurs, la flèche que l’on a retrouvé plantée dans l’os et censée avoir désintégré le corps n’a pas servi, puisqu’Héphaïstos m’a indiqué que son pouvoir était toujours existant, et que cette flèche est à usage unique. Enfin, la scène de crime me semblait plutôt artistique, et c’est normal puisqu’elle a été mise en place par le Dieu des arts.
- Comment oses-tu m’accuser ? » Rétorqua Apollon.
- « Simplement parce que vous m’avez dit ne pas avoir mis les pieds sur la colline d’Emerios, alors que vous ne pouviez pas savoir ou avait eu lieu le crime si vous reveniez d’une chasse de deux jours.
- Et vous pouvez prouver que le corps n’est pas celui de Prométhée ? » Demanda Artémis.
- « Moi je peux » Intervint Asclepios, apparaissant avec l’os et les cendres. « Les cendres sont celles d’un Titan mort depuis plus de trois siècles, et cet os est une copie parfaite de celui de Prométhée, si ce n’est ce trou, dans lequel s’est planté la flèche.
- Ce qui indique l’intervention d’Artémis qui seule pouvait viser aussi précisément pour boucher ce trou. » Répondis-je. Cette dernière accepta à contre-coeur le compliment, qui en faisait une coupable. Le Dieu de la médecine se tourna vers Apollon :
- « Pourquoi ce trou ?
- Pour recopier en tout point un objet vivant, il faut poser son doigt sur l’objet et la copie sort du doigt de l’autre main. Avant que la copie soit terminée, mon doigt s’est enfoncé dans l’os, créant ce trou. Je n’avais pas le temps d’en refaire une »
- mais pourquoi m’avoir dit que cet inconnu est Prométhée ? » Me demanda le maitre de l’Olympe.
- « Parce que ça ne peut être que lui, vu que mon engin magique me mène auprès des personnes que je désigne et que c’est vers cet homme que je suis arrivé.
- Je suis effectivement Prométhée.
- Et Apollon vous a déguisé ? » Lui dis-je.
- « Effectivement, c’est exactement comme vous l’avez décrit.
- Vous avez fait cela pour échapper au supplice quotidien de voir votre foie dévoré ?
- Je n’en peux plus de ce martyr. Je voudrais que cela cesse.
- Je pense que vous serez bientôt exaucé. Il me semble que Chiron et Héraclès ont une solution.
- C’est ce qu’on verra » déclama Zeus, visiblement furieux, à voir son visage et surtout les éclairs qui l’entouraient. « Tu subiras deux fois aujourd’hui ton supplice mérité. Quand à vous deux, vous verrez ce qu’il en coute de vouloir berner votre maître. Quand à toi, » Dit-il en me désignant, « tu t’es habilement occupé de ta tâche, et comme promis, voici ta récompense. » Il tendit alors un doigt vers moi, et j’écarquillais les yeux d’horreur en venant venir vers moi un éclair.

Je criais encore en levant la tête de mon clavier. Ce n’était qu’un cauchemar. J’avais trop joué à Grepolis et tout s’était mélangé dans mon esprit. Après avoir éteint mon ordinateur, je reculais ma chaise et entendit un bruit de vaisselle cassée. Je découvris alors plusieurs tas de pièces d’or renversées par mon mouvement. La récompense de mes efforts …
 
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