[Récit] L'inconnu du champs de bataille

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Pourquoi ? Pourquoi nous battons-nous ? Pour la paix ? La liberté ? Je ne crois pas. J’ai tué un homme aujourd’hui. Encore un. Mais cette fois, il s’est passé quelque chose de bizarre. J’ai vu… dans ses yeux… la douleur… pas la douleur physique, mais comme une triste déchirure, à l’intérieur de lui… dans son cœur… Puis, je ne sais pas ce qui c’est passé, il m’a sourit !... On aurait dit qu’il était content de mourir. Qu’il mourait heureux. Je crois que c’est ça. Je lui ai enfoncé ma lance dans le flanc, juste sous le bras. Ca lui à fait lâcher sa propre lance. Il a tourné la tête vers moi, on s’est regardé pendant quelques instants dans les yeux. Des larmes se sont mises à tomber de ses yeux, et des miens… Ce n’était pas que j’étais triste de sa mort. Mais, on aurait dit, à sa façon de me regarder, que ses larmes étaient pour moi… C’est là qu’il m’a sourit, et qu’il est tombé, mort, à mes pieds. Je crois qu’il savait. Il savait ce que je pensais. Oui, c’est ça. Il me pleurait moi ! Parce que lui, maintenant, ne tue plus. Il a trouvé la paix. Moi je suis toujours là, dans le sang et la crasse. Je sais maintenant pourquoi ? Je sais pourquoi on se bat ? Pour la paix. Oui. Pour la paix que l’on acquiert en mourant… Je trouverais la paix…Demain, j’irai me battre. Je chercherais l’ennemi le plus fort, et je me précipiterais sur lui. Je ne sais pas qui lira cette lettre, si elle sera lue. Mais qui que vous soyez, s’il vous plait, ne l’oubliez pas. Ce lancier ennemi. Car il est mort, de ma propre main, et je sais qu’il m’en remercie. Peut-être avait-il une femme, peut-être avait-il des enfants. Je ne sais pas. Mais c’est à moi qu’il a adressé son dernier sourire. Je ne connaissais pas son nom, mais je connais son cœur. Il ressent la même chose que le miens. En vérité, il est celui qui me comprend le mieux. S’il vous plait, vous qui lisez cette lettre, honorez-le ! Car je l’ai tué, et en retour, il m’a sauvé la vie…


J'ai tenté, dans ce petit texte, de préserver au mieux un style d'écriture "militaire". Au temps où on peut imaginer que cela s'est passé, rare était ceux qui savaient écrire, aussi, j'ai tenté de bien écrire mais d'une manière non TROP "bonne" pour le contexte. Des phrases courtes. Une certaine hésitation émanant des mots. Un manière d'écrire "instinctive" (poussé par l'instant présent), présentée le plus souvent par des "...".
 

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Je sais maintenant pourquoi ? Je sais pourquoi on se bat ? Pour la paix. Oui. Pour la paix que l’on acquiert en mourant… Je trouverais la paix…Demain, j’irai me battre. Les "?" sont peut-être de trop, non ? Et je ne suis pas du genre tatillon sur les fautes, mais en voir une dans le titre me chagrine quand même.

Pour le style du texte comme un texte écrit médiéval, ce n'est peut-être pas nécessaire, puisqu'à l'époque des épées et des lances, le papier ne me semble pas encore suffisamment accessible aux soldats sur les champs de bataille pour que l'un prenne le temps d'écrire ses états d'âme.

Quant au fait de se battre juste pour trouver la paix en mourant, c'est une vision particulière ^^ mais le héros est libre. Maintenant pourquoi applique-t-il cette vision à tous les soldats ? Tous ne vont pas combattre pour y trouver la chance de périr, et il est regrettable que notre héros ai besoin de charcuter ses semblables pour espérer trouver le repos éternel. Le tout étant simplement basé sur un sourire, en plus. Peut-être qu'au moment de mourir, notre inconnu a vu un autre lancier glisser dans la boue et il a trouvé ça drôle.

Le texte se tiendrait donc s'il s'agissait d'une méditation (et non d'une lettre) d'un soldat, lequel dans son délire cherche à imaginer le pourquoi du sourire de sa dernière victime, trouvant ainsi pourquoi lui il peut se battre (et non "pourquoi on se bat", le "on" appliquant cette vision comme une généralité, ce qui n'est pas le cas).
 

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En effet, la faute dans le titre... Ridicule...

Le héros ne généralise pas réellement. Il est écrit "on" au lieu de "je" parce que c'est censé renvoyer à l'utilité de la guerre. Le héros se demande pourquoi les gens se battent. Et il ne veux justement pas charcuter ses semblables. D'où le manque de motivation et le questionnement sur l'utilité de se battre. Quand aux autres qui ne vont pas combattre pour avoir la chance de périr, je ne suis pas d'accord. Si ce sont des Spartiates alors ils vont bien TOUS se battre pour avoir la chance de mourir...
Ce n'est pas exactement basé sur le sourire, plutôt sur l'élan d'affection de ce soldat envers son assassin, agissant comme un stimuli sur la sensibilité du héros. Notre inconnu a peut-être, effectivement, vu un autre tomber et ça l'a fait rire (Dans ce cas-là pourquoi a-t-il pleuré ? Et je rappelle qu'il regardait son assassin). Mais notre héros, lui, ne l'a pas vu. Il va donc INTERPRÉTER ce sourire à SA façon.

Dans le texte, il est souvent question des pensées du héros, de plus, il réagi directement à ses propres propos, il s'agit donc bien d'une méditation. Le héros a simplement pris la décision de méditer sur papier. Enfin, il imagine le pourquoi du sourire. il cherche à le définir. Partant ainsi dans des supposition qui finissent par prendre un sens pour lui. Comme une raison qu'une personne se fait, mais qu'elle seule peut comprendre. Cette lettre est subjective. Il n'est, dedans, question que des pensées, des suppositions, des "certitude" du héros. Non pas du monde entier. Uniquement du héros. IL pense cela, il n'est marqué nul part que les autres pense pareil.C'est un être humains. Les êtres humains ont des préjugés, des certitudes auxquelles ils sont peut-être seuls à croire, mais il n'en est pas moins qu'ils y croient. Cela rends, pour eux, cette certitude réelle. De ce fait, ils l'exposent comme une réalité, ou une généralité.
 

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"Si ce sont des Spartiates alors ils vont bien TOUS se battre pour avoir la chance de mourir..." Une vision très pessimiste de la guerre. Réduit à ça, une bataille est un suicide collectif. C'est ignorer la soif de conquête, de richesse, ou plus simplement la défense de sa propre vie et de celle de ses proches. Ce qui est en complète opposition avec cette vision très défaitiste, très égoïste ou trop mélodramatique.

"Il va donc INTERPRÉTER ce sourire à SA façon." nous sommes donc d'accord.

"Le héros a simplement pris la décision de méditer sur papier." Mais s'il s'agit de spartiates, ou même de soldats médiévaux, la présence de papier à la portée de ce soldat lambda est anachronique.
 

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Guest
"Le héros a simplement pris la décision de méditer sur papier." Mais s'il s'agit de spartiates, ou même de soldats médiévaux, la présence de papier à la portée de ce soldat lambda est anachronique.

Là tu m'as eu ! Mais ce n'est pas franchement très grave un peu d'anachronisme dans un récit, si ? Après tout, j'ai laissé les détails suffisamment flou pour qu'on puisse imaginer que cela se passe dans un univers parallèle, une autres planète. Un monde où l’écriture à devancé le travail du bronze. Où les soldats écrivent.

P.S: Euh... Les Spartiates étaient heureux de mourir au combat. C'est mourir en dehors de la bataille qu'ils n'auraient supporté. Il ne demandaient qu'une chose : Une mort digne. Je ne trouve cela ni défaitiste, ni mélodramatique, puisque eux-même en étaient heureux.
 

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Guest
Oui mais il y a une différence entre souhaiter une mort obtenue au combat, pour la gloire, mais tout en espérant la victoire dans la bataille, et le fait d'y aller pour mourir.

C'est s'il devait mourir, et seulement en envisageant cette possibilité qu'un spartiate se disait qu'il valait mieux mourir au combat plutôt qu'ailleurs.

Mais rechercher le combat dans le but de mourir est une action à connotation suicidaire. C'est la différence entre "je veux mourir, donc je vais au combat" et "Si je dois mourir, ce sera au combat".

Pour le papier, oui c'est léger, mais dans ce cas précise ton texte, ça ne pourra que l'enrichir :-D
 

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Guest
C'était justement le but de ne rien préciser. Pour que le lecteur s'imagine où et quand cela se passe. Qu'il se demande qui est le héros ? d quel peuple est-il issu ? lequel combat-il ? Bref, que le lecteur s'imagine lui-même le background du texte. Je lui donne un morceau de bois, et lui me montre la forêt. Ca rend l'expérience du lecteur plus "personnelle".

"C'est s'il devait mourir, et seulement en envisageant cette possibilité qu'un spartiate se disait qu'il valait mieux mourir au combat plutôt qu'ailleurs."
Bah non, il se le disait à chaque instant, c'est ce que j'ai dit. Il préfère mourir au combat plutôt qu'ailleurs. Pas parce qu'il est mourant. Si les Spartiates allaient au combat, c'était bien évidemment pour gagner, ce qu'ils faisaient très bien d'ailleurs. Mais s'il retournaient au combats, encore, encore, encore et encore, au lieu de s'arrêter et devenir politicien ou philosophe, c'était parce qu'il ne recherchait la mort nulle part ailleurs que sur le champ de bataille. Je vois ce que tu veux dire. Tu veux dire que si un combat est perdu d'avance, ils combattront quand même, pour l'honneur, et une mort digne. Ce n'est pas totalement vrai. C'est plus encore. A chaque combat, perdu d'avance ou gagner d'avance, ils se disait : "C'est peut-être dans ce combat que viendra mon tour". Ils faisait tout pour mourir, mais en emmenant le plus d'ennemi avec eux dans la tombe. Cela étant assez complexe à réussir puisque, pour tuer, il faut rester en vie, et pour être mort, bah... il faut mourir... Alors il tuaient, tuaient, tuaient encore, en attendant que quelqu'un fasse de même avec eux. Tu t'ai répondu à toi même :
"Mais rechercher le combat dans le but de mourir est une action à connotation suicidaire. C'est la différence entre "je veux mourir, donc je vais au combat" et "Si je dois mourir, ce sera au combat"."
Ils combattaient pour mourir victorieux. Ca retire la connotations suicidaire. Ou tout du moins ça l’atténue. Mais, après tout, mener une vie uniquement dédié à la guerre, n'est-ce pas, dans un sens, suicidaire ? Il y a une connotations suicidaire chez tous les peuples guerriers, voir tous les soldats.
 

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"mourir victorieux" est pour moi un contre-sens, mais ça reste un point de vue intéressant ceci dis. Merci d'avoir développer le sujet :)
 

DeletedUser

Guest
J'ai trouvé le texte très beau, et plutôt bien écrit. L'anachronisme ne m'a pas gêné puisqu'il sert le récit, à la limite il aurait suffit de ne pas dire que c'était une lettre et faire comme si c'étaient les pensées du soldat. Je ne trouve pas incohérent non plus il trouve la victoire dans la mort, après tout c'est sa libération qu'il cherche, si c'est pour elle qu'il combat, à partir du moment où il est libéré, il est victorieux, et chaque jour qu'il survit à tuer d'autres gens est une défaite.

Très intéressant donc.
 

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Merci, ombre colorée. Tu as résumé le truc. Et parfaitement bien en plus de ça.
 

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Guest
Je suis d'accord aussi, je reprochais juste au héros d'en faire une généralité. Que ce concept convienne à un homme, ok, mais pas à toute l'armée.
 

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Guest
Je comprend Wervel. Il est vrai que, du point de vue du lecteur, La comprehension peut-être compliqué. C'est peut-être ce que j'aurai dû faire avant de "finaliser" ce texte : Me mettre à la place du lecteur.
Je pense que c'est bien souvent ce qu'on oublie de faire. Mais c'est justement le petit détail qui permet d'améliorer le texte.
 

DeletedUser42533

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Bonjour,
la discussion étant inactive depuis plus de 6 Mois, je ferme et j'archive ~
Bonne journée.
Elie
 
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