[Battle-minute]Edition 1,5 (sondage)

  • Auteur de la discussion DeletedUser19733
  • Date de début

Quel texte préférez-vous?

  • Texte 1

    Votes: 1 8,3%
  • Texte 2

    Votes: 5 41,7%
  • Texte 3

    Votes: 6 50,0%

  • Total de votants
    12
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.

DeletedUser19733

Guest
Bonjour,

Sur le skype des battle-minute (n'hésitez pas à vous signaler si vous voulez nous y rejoindre), nous avons lancé une battle minute. Les participants Athéna Parthenos, Mini Vicieux et Yueen ont eu 2h pour écrire sur ce sujet: "L'esclave et la volonté".


Voilà leur création:
Texte 1:

[SPR]Je vagabondai dans les rues sous un soleil brûlant, croisai des enfants, jouai avec eux. Ils m'étaient inconnus, mais le rire et notre innocence singulière brisaient les frontières de la timidité, cette même timidité que s'imposent bêtement les adultes. Sans réserve, nous partagions tout, nourriture, joie, baisers, sans nous lasser d'inventer toujours et de courir inlassablement. Cette ville recelait mille cachettes et chaque jour passant, nous en connaissions de nouvelles. Nous ne craignions rien, ni personne, ni ruelle obscure, ni pervers à la bave dégoulinante. Nos déplacements en groupe soulevaient parfois quelque frayeur aux passants, si bien que nous paraissions alors être les seigneurs de ces terres, craintivement respectés.
Notre temps libre infini nous comblait de joie en cette pleine période de vacances. Tôt le matin, dès le lever de l'aurore, nous batifolions déjà dans les prairies environnantes, ou quand la morne solitude de la campagne nous lassait, après avoir construit moultes cabanes en bois, ou moultes épées forgées de roseau, nous rentrions en ville afin d'en assiéger les remparts, de séduire les charmantes princesses, de se trouver de nouveaux vassaux. Nous ne rejetions personne, et d'ailleurs nous ne tînmes jamais, au grand jamais, de liste de notre effectif. Les uns venaient quand tantôt d'autres partaient, rentraient avec leurs parents, ou profitaient d'une journée accompagner leurs proches, jouir d'un sentiment familial éternellement inconnu à ma personne.
Nous apportions chacun, sans demande particulière, ni sans obligation, des réserves à grappiller au cours de la journée. Quand nous n'en avions pas, nous en volions un peu au commerçant d'un coin – jamais trop sans quoi nous aurions été puni – ou nous en trouvions. Parfois même, en meute, nous nous déplacions chez un parent proche d'untel afin d'en dévaliser en vitesse le frigo, ou la cave, ou en dernier recours, nous allâmes nous-mêmes cueillir des baies, hasardeusement trouvées aux alentours des faubourgs.
Parfois je m'éloignais d'eux, ce qui ne les empêchait pas de poursuivre leurs activités heureuses, pour passer par exemple une petite heure au cinéma. En réalité, les situations où je me sentais le mieux, c'est lorsque nous croisions un adulte, ou même un jeune homme, et que l'on nous enseignait un travail spécifique, un petit tour de passe-passe. La ville toute entière nous supportait, car il nous arrivait à l'occasion, dans l'effervescence que procurait notre groupe, d'apporter du soutien à un déménageur ou à un livreur pour les petites choses d'ordinaire lentes et fastueuses à accomplir. Mais, à une vingtaine, ou parfois même seulement à une petite dizaine, nous émanions de tant d'énergie que sans s'en apercevoir, le temps filait, et le travail s'accomplissait allègrement. Ainsi, un jour, nous déchargeâmes des cageots, ou le lendemain, nous cueillîmes des prunes tombées au sol – en en mangeant une grosse partie – ou le surlendemain, nous fleurîmes le tas de bois d'une vieille dame, simple habitante de la commune qui nous avait quémandé un peu d'aide. Les jours passèrent et les vacances toucheraient bientôt à leur fin, malheureusement ! Cela ne changeait quasiment rien pour moi, je continuerai à vaquer tel endroit, ou tel autre, apprenant un jour à tricoter, l'autre à peindre, un dernier à travailler le bois. Des parents m'hébergeaient parfois le temps d'une nuit et j'apprenais alors un peu de ce morne quotidien qui élaborait leur pauvre vie. Des livres, des jouets ou autres changeaient de mains, on m'en prêtait certains que je donnais alors à mon tour, une fois la lecture achevée.
Je ne comprenais rien à la vie des adultes, même en me creusant les méninges. Pourquoi si peu de solidarité, de vitalité, d'amour pour les instants présents ? Ils n'émanaient rien d'eux qu'une banalité sans limite, qu'une servitude incompréhensible pour le bout d'être que j'étais. Le quotidien de la vie écrasait toute volonté propre, personnelle, toute possibilité d'innovation, de création, d'entraide. Une activité qui me paraissait à moi sublime, profonde, incroyable, tombait dans le non-sens pour eux car répétée des milliers de fois. Ce ne fut plus une activité, mais une tâche perpétuelle à accomplir inlassablement, dénuée de ce grain d'unicité, de cette parcelle si primordiale et si fondamentale de l'énergie de la vie. Le quotidien, l'habitude, présentaient des dangers : ils banalisaient une qualité, une métier, une charge, un numéro, un chiffre, un mot, une vie. Ils diminuaient la volonté de réflexion, et donc le taux d'intelligence intégré à une activité.
Ces éclairs de pensée me traversaient parfois l'esprit, et je pris peur de devenir adulte, de ce loup omniprésent. Alors, je jouai, et j'oubliai. Ma vie me comblait, j'étais heureux. Heureux d'être perpétuellement en mouvement, incessamment en évolution. Simplement heureux.

Extrait d'une page de mon journal intime.[/SPR]

Texte 2:
[SPR]Chronique ordinaire d’un esclave moderne

Au crépuscule de ma vie, il m’est apparu nécessaire d’en faire le bilan, de peser le bien et le mal que j’ai pu apporter, de juger mes accomplissements et de regretter les projets jamais concrétisés. Force de reconnaître que j’ai délaissé nombre de mes désirs et de mes envies qui m’avaient pourtant fait vibrer et rempli d’espoir en leur temps.

Depuis tout petit, j’ai toujours voulu. Peut-être de trop même. Je voulais la glace à la fraise que le magasin en face de l’école vendait, je voulais la même petite voiture jaune et rouge qu’un de mes camarades d’école possédait, et je voulais tout un tas de choses futiles, mais qui, enfant, recevait tout mon intérêt. Mes parents, très conciliants, avaient souvent accédé à mes désidératas enfantins.

J’adorais peindre. J’avais l’impression qu’un nouveau monde s’ouvrait à moi, plus beau et plus merveilleux que celui qui m’entourait*: la maladie et la mort y étaient bannies, seules la joie et l’amour y avaient leur place. Il m’arrivait de passer huit heures d’affilées sans même vouloir manger ou me reposer. J’étais transcendé. J’étais ailleurs. J’étais libre.

L’idée de devenir un artiste et de vivre de ma passion m’apparut tout naturellement. Je me voyais déjà révéré par mes pairs, apprécié par un public d’initiés et exposé dans les plus prestigieuses galeries du monde. C’était bien évidemment excessif mais pour le jeune adolescent que j’étais, un tel rêve enivrait mon cerveau immature. Mais lorsque j’en parlai à mes parents, je ne reçus qu’un refus glacial. Vivre de son art est incertain et dangereux. Il fallait un métier sûr et stable, qui permettait de payer un toit et le pain de tous les jours. Je me pliai à la volonté de mes parents sans piper mot. J’étais même d’accord avec eux, persuadé par la raison et non par le coeur. Je devins notaire.

Lorsque je m’achetai ma première voiture avec ma première paye, je me dis que le monde, le vrai, s’ouvrait enfin à moi*: j’allais découvrir ce qu’était la vie et tous les secrets et trésors dont elle regorgeait. Je voulais tout découvrir, tout goûter, tout vivre. Même si je n’avais pas eu la sensation d’être particulièrement brimé lors de ma tendre enfance, l’idée d’être enfin libre grisait mon esprit.

C’était du moins ce que je croyais. Même si j’avais choisi mon métier plus par défaut que par véritable envie, j’étais satisfait de ma vie. D’un point de vue matériel, j’avais tout ce dont j’avais besoin, et même plus. Je me levais chaque matin pour partir au travail, et rentrait tard le soir, après une journée bien remplie. Le week-end, je travaillais sur des dossiers que je n’avais pas pu finir la semaine et m’accordait quelques heures de répit, pendant lesquelles je peignais. Dans ces moments-là, mes émois d’adolescent revenaient*: j’oubliais tout, ce que j’étais, ce que je faisais*; j’étais comme happé dans le monde fabuleux que je bâtissais à coup de pinceaux. J’arrivais à trouver un équilibre entre mes désirs et la vie de tous les jours.

C’était du moins ce que je pensais. Mon esprit regorgeait de projets, des voyages, des rencontres. Je savais que certains étaient fous ou irréalisables, mais tous étaient simplement remis au lendemain. Non par pure fainéantise, mais par nécessité. La nécessité. Encore elle. Toujours elle. Véritable leitmotiv, elle n’a cessé de hanter mon existence. La vie, la vraie, n’est pas celle d’un conte de fées. La fantaisie et le rêve n’en font pas partie. En tout cas, pas dans la mienne. J’ai toujours été esclave de la nécessité, j’ai asservi ma volonté et mes désirs pour mieux me fondre dans le carcan social. Je me suis aperçu de cette fourberie que trop tardivement.[/SPR]

Texte 3:
[SPR]La philosophie n'était pas son fort.
Sophie détestait à ce moment précis l'ironie du sort qui s'était abattue sur elle le jour où ses parents avaient choisi ce prénom qui ne lui convenait pas le moins du monde. Elle lâcha la Phénoménologie de l'Esprit qui figurait sur la liste des lectures d'été en vue de la rentrée des classes et poussa un long soupir de mécontentement.
Il fallait dire qu'elle avait tout essayé pour comprendre l'obscur ouvrage du maitre allemand mais ses idées semblaient rebondir dans son crâne, se livrant un éternel match de ping-pong dans lequel la balle semblait être une pauvre neurone esseulée qui peinait à travailler seule.
Pourquoi fallait-il que les élèves de terminale littéraire se coltinent très exactement huit longues heures de philosophie par semaine? N'y avait-il pas moins complexe qu'Hegel pour faire ses premiers pas en philosophie?
De guerre lasse, Sophie repris en main le volume et tenta de trouver un sujet qui serait susceptible d'attirer son attention, ou tout du moins qui lui permettrait d'échapper à l'ennui mortel qui la gagnait depuis quelques minutes déjà. Elle feuilletait au hasard quand un mot accrocha ses yeux. La jeune fille se pencha et lu à voix haute:

- La dialectique du Maitre et de l'Esclave.

S'agissait-il là d'un traité quelconque sur l'esclavagisme? Sophie sentit sa poitrine se gonfler d'un orgueil immense en pensant aux connaissances élargies qu'elle possédait sur le sujet suite à de fastidieuses séances de travail sur Mandela et son non moins fastidieux combat contre l'Apartheid, ponctuées de recherches historiques sur les racines profondes de l'esclavagisme en Europe et en Amérique.
Elle avait enfin trouvé un passage digne de ce nom et comptait bien lui accorder les pleines capacités de sa réflexion quelque peu rouillée. Cependant, plus elle parcourait les lignes, plus un malaise grandissait en elle.
Il semblait qu'Hegel ne parlait peut-être pas après tout que de l'esclavage au sens où elle s'y était attendu. Bien qu'encore adolescente, Sophie n'avait plus rien de l'innocence touchante des jeunes filles en fleur, et au creux de ses oreilles, sa petite voix intérieure lui soufflait:
"voyons Sophie, tu dérailles. A quoi penses-tu?".
Mais le mal était fait, et chaque fois que les yeux de la jeune demoiselle se posaient de nouveau sur l'ouvrage, la gêne en elle grandissait. Elle ignorait tout des tendances sexuelles d'Hegel, quoi qu'il lui semblait se rappeler que Platon ne s'était pas contenté d'entretenir des relations injustement nommées platoniques auprès de ses disciples. Peut-être en allait-il de même pour le vieil allemand?
Il lui paraissait cependant définitivement délicat de lancer une recherche approfondie sur la sexualité d'Hegel via l'ordinateur familial. Sophie était pudique, il fallait comprendre par là que moins ses parents en savaient sur la sexualité de leur fille chérie, mieux elle s'en portait. Il n'était donc peut-être pas du meilleur goût de leur annoncer qu'elle aimait finalement bien Hegel et notamment la Dialectique du Maitre et de l'Esclave et, qu'après tout, il n'y avait qu'une saine curiosité à vouloir se documenter sur le sujet.
Elle reprit la lecture de son passage et s'amusa grandement à réaliser que la Dialectique permettait à l'esclave de devenir maître, tandis que le maître devenait esclave. Il y avait chez l'être humain une soif de relations qui le conduisait toujours au stade le plus vil qui soit. Mais Sophie n'avait pas encore tranché qui du maître ou de l'esclave était finalement le plus responsable de l'asservissement de l'autre.
A nouveau, elle posa son ouvrage, songeuse, et alla s'admirer dans sa glace.
Elle pouvait décider de devenir une maitresse cruelle dès le lendemain et mettre à ses pieds les malheureux qui croisaient son chemin. Ou elle pouvait au contraire choisir de se réduire à néant pour les beaux yeux du premier venu et se complaire dans un statut d'abandon volontaire.
Volontaire.
Ses sourcils se froncèrent. Elle avait toujours connu la notion d'esclavagisme comme une servitude imposée. Etait-ce réellement le cas? Ses pensées glissèrent furtivement vers quelques auteurs sulfureux dont elle avait eu connaissance en cours de français. Ses joues rosirent et son reflet sembla même un instant lui jeter un coup d'œil complice.
L'esclave comme le maître n'étaient que deux êtres volontaires?
Sophie s'assit sur le bord de son lit et tenta de faire le point.
Il y avait l'asservissement par les colonialistes, qui ne lui semblait pas du tout émerger d'une volonté des peuples conquis.
Et puis il y avait la question des relations humaines, et ceux qui cherchaient toujours à dominer les autres, quelle que soit la raison.
Elle repensa à un garçon au collège qui martyrisait les filles de sa classe. Peut-être attendait-il un asservissement plus ou moins volontaire de leur part obtenu à force mauvais traitements? Ou peut-être attendait-il la grande gifle qui ferait de lui un garçon docile?
Sophie était perdue mais décidemment, elle ne se voyait pas poser la question à ses parents. Ils n'étaient pas récalcitrants à aborder certains sujets matures, mais celui-là était décidemment trop "hors-limites".

Elle décida donc tout naturellement de se tourner vers sa cousine, plus âgée et sans doute plus expérimentée, qui pourrait lui répondre sans faire un compte-rendu aux parents. La banalité du fait de passer un simple coup de téléphone rasséréna Sophie. Etait-ce donc ça la philosophie? Se poser tant de questions pour si peu de choses? Ou était-ce parce que le sujet était peut-être moins scolaire que ce à quoi elle avait put s'attendre?

- Sophie?

Voix surprise mais chaleureuse, sa cousine n'attendait pas un appel à cette période de l'année. Sophie en mauvaise fille ne l'appelait que très rarement et disparaissait presque totalement des radars familiaux lorsque les vacances pointaient le bout de leur nez.

- Dis-moi, j'aurais une question à te poser…

Sophie vida son sac de manière abrupte et gênée, honteuse qu'elle était d'admettre que ses hormones la travaillait sur un plan autrement moins élevé que celui auquel les professeurs de philosophie pouvaient s'attendre.

- Mais enfin Sophie, bien sûr qu'il est question de ça. La philosophie c'est une manière d'appréhender la vie. Tu n'es pas obligée de ne penser qu'à la version très, hum, disons adulte des choses, mais ça en fait partie oui.

Sophie fut soulagée. Que sa cousine majeure lui confirme qu'Hegel pouvait aussi être un homme normal était une grande avancée dans sa propre réflexion philosophique. Il ne lui restait plus qu'à résoudre l'épineux problème de la volonté d'asservissement. Elle raccrocha le cœur léger et décida de classer en deux colonnes les cas où les humains s'asservissaient volontairement et ceux où ils le faisaient sous la contrainte. Elle convint assez rapidement qu'il fallait des motifs puissants pour rentrer dans la première catégorie, et que souvent cette réduction à l'état d'objet n'était perçue que dans un stade temporaire. Hegel avait donc tout compris!

La survie, le plaisir et l'espoir d'une vengeance faisait partie des trois raisons que Sophie listait dans sa colonne "asservissement volontaire". L'ensemble, elle en convenait, faisait presque banal et enfantin. Mais la philosophie lui semblait être aussi un peu cela, une façon bien sérieuse de dire des choses simples.

La première et la troisième raison illustraient parfaitement le propos du philosophe. Se rendre esclave pour tirer profit du maître dans l'immédiat ou dans un futur peut-être illusoire mais qui permettait de ne jamais renoncer à sa condition d'homme. Le dernier enfin, le plaisir, suscitait de nouveaux rougissements chez la jeune femme. Etait-il nécessaire d'expliquer pourquoi?
Y avait-il essentiellement des êtres qui souhaitaient dominer et être dominés? Se demandait Sophie. Cela n'était-il juste pas le bilan d'un rêve libidineux égaré quelque part au détour d'une pensée freudienne refoulée? Bien que mauvaise en philosophie, elle ne se sentait pas pour autant désarmée lorsqu'elle était plongée dans les affres de sa propre réflexion.
Elle cherchait dans sa mémoire des exemples qui pouvaient illustrer son propos et repensa à un acteur dans le film Django Unchained de Tarantino. Comment s'appelait-il déjà? Ah oui, Samuel L. Jackson qui incarnait un esclave noir. Sauf qu'esclave n'était vraiment pas le mot puisqu'il était plus tyran qu'esclave et qu'il agissait d'égal à égal avec le maitre de maison, maitre de maison qui d'ailleurs ne s'en rendait visiblement pas compte.

"Avec un peu de volonté, l'esclave devient l'égal du maître, et s'il se montre assez rusé, il pourra même être maître à la place du maître".
Ou calife à la place du calife.

Sophie sourit, satisfaite. Le sujet n'était pas des plus simples, ni des plus conventionnels. Mais elle en était venu à bout.

Elle retourna devant sa glace, se mira un instant et à lança à son reflet d'un ton moqueur:

- Et maintenant, que fait-on? Maitre ou esclave? Dominant ou dominé? Bah, aucune importance, ce n'est qu'une boucle sans fin.
- Tu me disais quelque chose ma chérie?

Sophie tourna la tête. Sur le pas de sa porte, sa mère la regardait d'un air vaguement inquiet une pile de linge entre ses mains. Sophie sourit en essayant de deviner quelle posture sa mère occupait le plus souvent. Elle pensa à son père vautré quelque part dans le canapé du salon et son sourire s'élargit encore plus.

- Papa et toi, vous en êtes au stade trois de la relation dialectique hein?

Et sous les yeux ahuris de sa mère, Sophie lui ferma la porte au nez avec pour seul commentaire:

- Chut, je travaille un exposé de philosophie.[/SPR]
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser16174

Guest
Je tiens à dire que je ne suis pas DU TOUT satisfaite de mon texte et que je ne l'ai pas fini à temps.

Je vous autorise à me jeter des tomates pourries.
 

DeletedUser9258

Guest
J'ai voté le texte 2, ayant préféré ce texte car il aborde le sujet d'un point de vue moins philosophique et plus littéraire et que par conséquent j'ai préféré ! :) Même si en réalité, c'est une vie assez banale présentée ici, réalité de la vie tout de même. Il manque un petit côté unique, exceptionnel au récit, c'est dommage.

Pour le troisième texte, plus long, je trouve que tu prends peut-être pas assez le temps de poser le contexte. Tu réfléchis trop à une trame, alors que j'aurais préféré lire un style littéraire, plus qu'une intrigue aboutie. Sinon c'est bien raconté et j'ai beaucoup aimé les mentions philosophiques !

Dur à départager.
 

DeletedUser28613

Guest
J'ai beaucoup aimé les textes 1 et 2 et il me parait vraiment difficile de les départager. Cependant, le deuxième même s'il est court permet par son utilisation du cadre simple d'une vie et des choix que l'on fait durant celle-ci d'aborder le sujet dans toute sa largeur. Il remporte donc mon vote.
Cette battle était vraiment serrée et les textes qui ressortent m'ont vraiment plus.
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
Texte 1:
"Quand nous n'en avions pas, nous en volions un peu au commerçant d'un coin – jamais trop sans quoi nous aurions été puni – ou nous en trouvions." un peu bateau je trouve, ce sont des voleurs mais pas vraiment, quoique la quantité pour rassasier toute une troupe laisse quand même à penser que le commerçant ne devait pas le voir d'un bon oeil.
Ce qui me dérange le plus, c'est que la notion de volonté est très peu abordée, celle de l'esclavage quasiment pas. Ou pas assez explicitement.
Texte 2:
"Depuis tout petit, j’ai toujours voulu." attention à ne pas confondre "volonté" et "désir"
Texte 3:
Rien à redire, bien au contraire ^^. Le texte est très bien peaufiné, aborde les deux thèmes sous un angle vraiment intéressant. J'adhère, d'autant que ça me donne la curiosité de voir qui est Hegel.
 

DeletedUser

Guest
Le texte 1 n'aborde pas vraiment l'esclavage et la volonté. Ou bien de manière tellement imagée qu'elle est imperceptible ? L'esclavage du groupe, en faire partie asservi ses membres qui se contentent de suivre le mouvement ? Et la volonté qui permet d'entrer ou de sortir de ce groupe ? Si c'est le cas, c'est assez bien écrit, et même si ce n'est pas le cas, j'ai bien aimé ce récit de mémoire d'enfant.

Le texte 2 est très terre à terre et ce à quoi on s'attendrait le plus en réfléchissant à l'esclavage moderne. Pas forcément original, mais simple et traitant bien le sujet.

Comme MV, je trouve que le texte 3 pèche par une volonté trop philosophique, et un coté "intrigue poussée" pas vraiment nécessaire dans une battle rapide. Il donne un peu trop l'impression de suivre un cours, et moins de lire un récit ^^

Après, le thème était pas évident, très sérieux, mais vous vous en êtes bien tirés.
 

DeletedUser42533

Guest
Bonjour,
la discussion étant inactive depuis plus de 6 Mois, je ferme et j'archive ~
Bonne journée.
Elie
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
Haut