(Geste Médiévale) Histoire des deux Seigneurs et du Gueux, Acte I, Scène 1 à 3

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ACTE I

Scène 1

Le Narrateur, Seigneurs Loubes et Loison

NARrateur

Salut à vous, mignonnes damoiselles
Vous si fraîches, si pures, si peu frêles
Vous sentez bon, vous êtes donc parfaites
Des Princesses, dignes de Lafayette

Salut à vous, tas de gros damoiseaux
Vous bien assis, j'espère, à vos places
Ah vous puez, la peur et le vin chaud
Pâles crapauds, qu'enfin on vous tabasse !

Salut à vous, messeigneurs respectés
Qui de nous tous, êtes plus distingués.
Et croyez le ! N'est que la vérité
Ce que je dis. Car vous me noterez
Longtemps je crois, encore dans l'année,
Aussi pourquoi ? Ne dirais je pas vrai ?

Cette geste, est pour vous messeigneurs
Car trop sont ceux, qui oublient vos exploits
Et je m'en vais, vous la conter sur l'heure
Cette geste, qu'avant j'intitulois :

Comment messeigneurs Loubes et Loison
Vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants (chacun de leur côté)
Malgré les fréquentes trahisons
De leur laquais que nous appellerons Jacques Jean
Valet très aigri
Car versé dans la philosophie.

Ah n'est ce pas, que c'est un titre cool ?
Grav' bien cousin, comme un oiseau roucoule

Seigneur Loubes, le jeune aventurier
Très apprécié, amateur de bons mots
Courtisait mal, ouvertement moquait
Les galantes, comme les piètres sots.
Vous comprenez qu'il se fit peu d'amis
Aussi chassé, des salons de Paris
Parcourait-il, au hasard, notre pays.

Seigneur Loison, était jovial aussi
Fier toulousain, il restait au pays
Moquait beaucoup, les hommes de la Cour
Qui savent peu, rester à leurs amours.
Marchant beaucoup dans sa contrée aimée
Il rencontra, à l'orée d'une forêt
Seigneur Loubes, le jeune aventurier
Et s'amusa de son air dépité.

Seigneur loison

Comment Monsieur ?

NARRATEUR

lui dit-il en bon prince,
Vous le savez, il se sentait maître ici,

SEIGNEUR LOISON

Comment Monsieur, vous semblez attristé,
Proche pourtant, d'une belle forêt ?

Seigneur loubes

Pardonnez moi, mais je suis étranger
En ce pays, personne ne connait
Seigneur Loubes, et j'en suis attristé
Comprenez moi, la Cour m'a bien chassé

SEIGNEUR LOISON

La Chasse à Cour n'est pas un sport d'ici
Soyez heureux, car la Cour vous chassât
Terrier maudit, heureux qui le quittât
Obscur enfer, où l'on entend que cris.
Ah Messire, pourquoi alors pleurer,
Parce qu'enfin, vous avez échappé
A ces vampires, ces pleutres, ces flatteurs
Ah Bienheureux, vous l'êtes à toute heure

SEIGNEUR LOUBES

Mais voyez-vous, j'y avais des amis.

SEIGNEUR LOISON

Vraiment ? Avais ? Ils vous abandonnâtes ?
Encore amis ? Tels Jésus et Pilate ?

SEIGNEUR LOUBES

Je le sais bien, qu'ils étaient des pourris.

SEIGNEUR LOISON

Eh bien alors, que pleurez-vous enfin ?

SEIGNEUR LOUBES

Célébrité, elle ne m'a suivi
Comme Gloire, s'enfuit de mon destin
Et Renommée, la douce loin d'ici.

SEIGNEUR LOISON

Ah le drôle, ah ! Vous vous méprenez !
C'est ce pays, qui a fait Renommée.
Célébrité est sa fille cadette
Ici Gloire, est une femme honnête.
Ah Oubliez, imitations de Cour
Les vulgaires, qu'on fait passer pour Reines
La vraie Gloire vous sourit tout autour
De ces forêts de majestueux chênes.

Seigneur loubes

Difficile, de ne pas vous en croire
D'accord, allez, adieu les idées noires
Mais dites moi, en matière de gloire,
Elle est, c'est vrai ? Femme en ce terroir ?

seigneur loison

Assurément, mais qui vois je accourrir ?

Acte I

Scène II

Le Narrateur, Seigneur Loison et Loubes, Un gueux

narrateur

Arrive un gueux, sur le chemin marchant.

Le gueux

Salut seigneurs, tout cela est du flanc

Seigneur Loison

Connaissez vous, ce pince sans rire ?

Seigneur Loubes

Si peu vraiment, il m’a suivi longtemps.

Le gueux

Eh messeigneurs, ne disent plus bonjour ?
Tant mieux alors, les conventions m'ennuient
Je me présente, allez, ça vous ravit ?
Moi, Jacques Jean, on m'appelle DuFour
Pour raccourcir, sans doute c'est trop dur
Pour les seigneur, d'un nom se souvenir
Allez voyez, moi un pince sans rire ?
Mais laissez moi vous pincez, tu es mûr.

SEIGNEUR LOISON

Qui tutoit-il ? Qui est donc l'offensé ?

LE GUEUX

L'offensé, non, je ne fais qu'amuser
Je suis bouffon, j'adore rire, vrai !

SEIGNEUR LOISON

Comprenez vous, quelque humour qu'il y ait ?
Les mots hardis de ce dévergondé ?

SEIGNEUR LOUBES

Je ne crois pas, veut-il donc se moquer ?

LE GUEUX

Dieu, quelle idée ! Moi moquer des seigneurs ?

SEIGNEUR LOISON

Ah il se moque, allez vous en railleur

LE GUEUX

Ah laissez moi, aider votre fortune
Moi bon valet, ce malgré mes lacunes
Je ne peux nuire, à de si doux rêveurs
Accompagnant, j'évite les heurts.

SEIGNEUR LOUBES

J'ai selon moi, vraiment peine à le croire

SEIGNEUR LOISON

Un compagnon, la Gloire ne refuse
Que les bandits, maîtres de viles ruses
Lui me semble, mesquin mais peu méchant
Laissons ce gueux, aller accompagnant.

SEIGNEUR LOUBES

Vous choisissez, pour moi, je m'en défie.

LE GUEUX

Ah messeigneurs, le beau choix que voici.

NARRATEUR

Ainsi, allèrent, à travers les forêts
Les compagnons, liés par leur destinée.

Acte I

Scène III

Le Narrateur, Les Seigneurs, le gueux, un bandit.

NARRATEUR

Nos beaux héros, marchant sans se soucier
D'où ils allaient, ni là d'où ils venaient.
Approchèrent, d'une vaste clairière
Alors le gueux, restant loin en arrière.
Fut pris d'assaut par un bandit sournois
Un arc bandé, le tenait ainsi coi.
Et le gueux alors, bas chuchotant
Se fit flatteur et se fit éloquent.

LE GUEUX

Monseigneur est, je le crois, bien aveugle
Des trois prendre celui qui le moins beugle...

NARRATEUR

Et ne laissant le gueux bien achever
Le bandit mit, sur son cou, main gantée

Le bandit

Tu beugles trop, déjà je veux tuer

LE GUEUX

Beugle fortune, andouille que tu es
Ils sont riches, ceux qui là m'accompagnent
Et tu t'en prends, au paysan et son pagne.

SEIGNEUR LOISON

L'ami, ça va, que vous arrive-t-il ?
Que cherchez vous ? M'entends tu joyeux drille ?

LE BANDIT

Répond lui vite, ou je t'égorge bien

LE GUEUX

Ah soyez sûr, je ne veux mourir chien
Mais lâchez moi, vous m'étouffez ainsi

LE BANDIT

C'est un piège, pour héler tes amis !

LE GUEUX

Je ne peux crier, il faut que tu le fasses

LE BANDIT

Cela n'est rien, un roc dans ma godasse

LE GUEUX

Crois tu crétin, que je parle comm-ci ?

SEIGNEUR LOUBES

Dépêchez vous, il fait trop chaud ici

LE BANDIT

Alors, tu vois, l'astuce a fonctionné

LE GUEUX

Assurément, c'est grâce à un doué
Mais écoute, tu dois me relâcher
J'ai une idée, as tu des compagnons ?
Oui, sûrement, piège dans la clairière
Ces impudents et met les bien à terre.
Pour que leur or, partagé nous puissions.

LE BANDIT

L'offre tente, d'accord, va les rejoindre
Mais si traîtrise il y a, n'oublie pas
On les tuerait mais toi on irait t'oindre
Du meilleur miel pour fourmis un repas.

LE GUEUX

Ah j'entend bien mais je ne trahis pas
Honnête homme que Dufour, croyez moi.
 
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