La légende de Zuretha

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DeletedUser42642

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Un soir d’automne, on pouvait observer une frêle embarcation en bois se détacher de l’immensité de l’océan. Cet océan refermait ses puissantes mâchoires sur une birème qui sombrait lentement, comme pour donner une puissance dramatique à la scène.
Sur l’embarcation de fortune, des cheveux tressés volaient au vent. Une brise légère mais glaciale frappait un visage creusé de tristesse et des traits tirés par l’angoisse. Un corps fin mais féminin d’une jeune femme d’environ 25 ans se tenait assis en tailleur. Cette apparition quasi fantasmagorique levait les yeux au ciel, se remémorant une ultime fois, le visage des ses parents les minutes précédents le drame.

- Fuit, échappe toi, il reste un bateau annexe ! Criait son père tout en serrant sa femme pour tenter de calmer ses sanglots.

- Mais, je ne peux pas vous abandonner !

- Par Zeus, il n’y a qu’une seule place ! Fuit ma fille… Fuit Zuretha !

Elle ne savait pas pourquoi mais c’était précisément ces dernières paroles qui étaient gravées dans son esprit « …Fuit Zuretha ! ». Mais pourquoi ? La voila seule maintenant. Seule et à la merci des caprices de l’océan. Tous s’embrouillaient dans sa tête pour ne devenir qu’un marasme incompréhensible. Un épais brouillard, qui semblait avoir profité de la situation s’était alors levé pour ne faire qu’une bouchée du canot.
Au milieu de sa peur, de sa malchance et de sa détresse, une voix s’était alors mise à résonner du plus profond de l’océan. D’abord murmure, puis hurlement, Zuretha du prêter attention a ce qu’elle pensait le fruit d’une folie naissante.

- Les apparences sont trompeuses. La complainte de la veuve peut te sauver.

- Qui me parle et que me voulez vous ? Répondit alors la jeune femme bien qu’elle était persuadée n’obtenir aucune réponse. Je deviens vraiment folle à lier.

- Les apparences sont trompeuses. La complainte de la veuve peut te sauver. Répétait la voix.

Non elle n’était pas folle. Et cette possibilité l’effrayait bien plus encore. Elle voulût alors répondre mais senti que son « entretien » était terminé. Ce fantôme, spectre ou elle ne savait quoi s’était évanouie. Me sauver ? La complainte de la veuve… Qu’est ce que cela pouvait bien signifier ? Songeant à une simple légende et intriguée par un bruit qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’à présent, Zuretha abandonna ses pensées pour faire face à ce qu’elle imaginait affronter : l’océan à perte de vu. Mais en levant ses yeux au ciel, qu’elle ne fût pas sa surprise ! Le brouillard s’était totalement levé et à quelques centaines de mètres devant elle se dressait une gigantesque cascade qui attirait inexorablement son embarcation…

Ébahit par la puissance qui émanait des trombes d’eaux, des images de ces dernières broyant son corps se bousculèrent dans sa tête. Pour être aussitôt chassées de son esprit. Non, je ne peux pas mourir. Rien que pour le sacrifice de mes parents je ne peux pas ! Mais il n’y avait aucune échappatoire… Elle avait beau réfléchir, rien à l’horizon n’était susceptible de changer le cours de son destin. Désormais, ce dernier ne lui appartenait plus. Et elle devait s’en accommoder. Décidée à ne pas gaspiller ses derniers instants sur terre, Zuretha s’assit en tailleur, une position qu’elle adoptait machinalement lorsqu’elle se sentait acculée. Et aujourd’hui, elle l’était plus que jamais. Autre réflexe machinale, elle leva ses yeux en direction du ciel. Mais s’arrêta brusquement à hauteur de la cascade. Son visage se crispa. Cette falaise de laquelle s’écoulait l’eau. On dirait un visage… Non elle pouvait même être plus précise ! Ce visage. C’était celui d’une femme ! Les filets d’eaux infinis qui s’écoulaient étaient semblables à un torrent de larme déversé par ce buste de pierre. La complainte de la veuve. La veuve ! La voila la fameuse veuve !

Zuretha avait compris! Poséidon en personne lui avait envoyé cette cascade pour la sauver. Elle ne savait pas encore pourquoi mais elle en était persuadée maintenant. Les dieux me sont venus en aide !
Le visage illuminé, elle ne craignait plus la cascade. Tu me sauveras. Elle inclina la tête comme une marque de respect et s’engouffra sous l’eau. Une fraction de seconde seulement … Puis Zuretha releva la tête. Elle était vivante et ses yeux brillaient encore plus intensément que les dorures qui ornaient la grotte dans laquelle elle se trouvait à présent. La stupéfaction passée, elle distingua, posé ici comme un trésor divin, le trident de Poséidon. C’est alors qu’une voix familière résonna à en faire trembler la cavité dans laquelle elle se trouvait :

- Tu as réussi.

- Mais je n’ai rien accomplit. Merci pour votre clémence. Vous m’avez sauvé !

- Non Zuretha, je ne t’ai pas sauvé. Tu es la seule qui a réussi.

- Comment cela ?

- Tu m’as fait confiance de façon aveugle et tu n’as pas eu peur au moment de traverser la cascade. Tu es la seule.

- Vous voulez dire…

- Oui, si tu n’avais eu, ne serais ce qu’une once de peur dans ton cœur au moment ou tu passais cette cascade, l’eau aurait broyé jusqu’au plus solide de tes os.

Un silence de mort s’empara alors de la salle.

- J’ai besoin d’un représentant sur terre qui a totalement confiance en moi. Je l’ai trouvé. Prends ce trident Zuretha. Prends-le et aide-moi à diriger les océans du monde.

Et c’est depuis ce jour saint que Zuretha chevauche la marée accordant son soutien aux Hommes vertueux et engloutissant les pirates et les meurtriers.

Ceci était son histoire, l’histoire de Zuretha la dresseuse d’océan.
 
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