DeletedUser
Guest
Bonsoir ! Voici les très attendus textes de la battle ayant pour thème "un mobilier qui bouge" ! :-D
Une battle qui a fini en duel acharné. Merci aux deux participants ayant rendu ! (et honte à tous les autres
)Un petit rappel de la battle :
Et le code de notation :
HTML:
[U][B]Création 1[/B][/U]
[B]Note[/B]:x/20
[B]Commentaire :[/B]
[U][B]Création 2[/B][/U]
[B]Note[/B]:x/20
[B]Commentaire :[/B]Et enfin le plus attendu :
Texte 1
[SPR]"Un mobilier qui bouge"
- Coupures de Presse -
- Coupures de Presse -
" "Un mobilier qui bouge" (film), de John McOneri, réalisé et sorti en 2011. De style incompréhensioniste, cette œuvre a provoqué un profond émoi dans le milieu cinématographique (voir article annexe)..." - Wikispédie.
" "Un mobilier qui bouge" vient de sortir ce mercredi ! Son réalisateur tente encore une fois un essai dans ce style si particulier de l'incompréhensionisme, art dans lequel, il faut bien l'avouer, il excelle au plus haut point. Par contre, il est à craindre que les spectateurs ne remplissent pas plus les salles que la dernière fois. L'auteur n'a d'ailleurs pas produit de bande-annonce, ni d'avant-première, comme à son habitude. Reste donc à attendre l'avis du public." - Ciné-fil Hebdo- 26/10/11.
" "Un mobilier qui bouge", le film mystère sans bande-annonce débarque enfin au ciné ! Un choix volontaire de l'auteur, qui apparemment "préserver la virginité primordiale de son public pour le mener à la transcendance de son art". Comprenne qui pourra. D'ailleurs un concours est organisé la semaine prochaine sur l'interprétation de l'interview la plus célèbre de l'auteur (où il déclare par exemple que "nous ne sommes nés que pour regarder ses films et ouvrir nos yeux à la réalité"). La traduction la plus claire et intelligible est demandée, avec pour récompense la compilation complète des films du producteur." - FunnyNews.com - 26/10/11
" "Un mobilier qui bouge" et qui endort. L'auteur est encore une fois le meilleur dans son domaine, celui du ridicule et du pathétisme. Des acteurs engoncés dans des meubles norvégiens et qui valsent à tour de rôles ont tôt fait de ressembler à ses jouets que l'on fixe au-dessus du berceau. Ils finissent par vous embrouiller l'esprit et vous bercent jusqu'au réveil, quelques longs instants plus tard. Je conseille à chacun de prévoir une montre-réveil, pour éviter tout risque de se réveiller à la deuxième séance" - La Critique du soir - 26/10/11
" "Un mobilier qui bouge", sorti hier, provoque de vives réactions dans le milieu cinéphile. Certains demandent le remboursement de leurs billets, d'autres fustigent le film sur tous médias confondus. Alors que le film témoigne semble-t-il d'une grande médiocrité, il fait néanmoins le buzz sur internet, et certains extraits illégaux du film commencent à circuler sur le net." - The World.com - 27/10/11
" "Un mobilier qui bouge" ne durent que quelques minutes ! L'extrait que tu mets en ligne comprend le début, quelques minutes du film et puis c'est tout ! Pourquoi il y a pas le reste ??? - Auguste45" - Streamingyang.com - 29/10/11 à 21h01
" "Un mobilier qui bouge" ne durent que quelques minutes ! -> @auguste45 : désolé, le film est tellement chiant que tu pique du nez au bout des quelques minutes. Du coup, ton bras tombe et la caméra filme la moquette pendant le reste. Perso, je préfère vous épargner trois heures de malabar séché et de miettes de pop-corn. - PirateDuCiné007" - Streamingyang.com - 29/10/11 à 22h16
" "Un mobilier qui bouge" est le film le plus nul de tous les temps ! Non seulement je me fais suer pendant tout la durée du film, mais en plus il dure trois plombes ! Autant un nanar peut faire rire doucement et par intermittences, ou un navet capter un minimum d'attention sans le faire exprès... Mais celui-ci ne présente aucun intérêt ! Un conseil, n'allez pas voir ce film !!" - La revue du grand écran - 31/10/11
" "Un mobilier qui bouge" bat le record d'affluence en salle. C'est une totale surprise pour les propriétaires de cinéma, qui proposent pour la plupart maintenant une troisième séance inédite en soirée prolongée" - InfoRapide.com - 05/10/11
" "Un mobilier qui bouge" est proposé comme épreuve olympique d'endurance. Celui qui reste le plus longtemps éveillé gagne !" - RumeurPasFausse.com - 10/10/11
" "Un mobilier qui bouge" est en train de devenir le film évènement de l'année par son taux d'affluence, et ce malgré une médiocrité renommée. Ce mois-ci dans Débat Actuel, nous regardons de plus près ce nouveau phénomène de société. Les Français sont-ils attirés par le minable, ou est-ce une façon de rejeter les exigences du cinéma hollywoodien ? Après le fantastique, l'incompréhensionisme va-t-il devenir le nouveau visage du cinéma ? Nos rédacteurs sont là pour donner leur avis sur la question..." - Débat Actuel - 01/11/11
" "Un mobilier qui bouge" me gâche ma soirée: tous mes potes me parlent de ce film, je décide d'y emmener ma nouvelle copine. Résultat, je m’endors et je me réveille le lendemain, seul dans une salle fermée. Je dois prendre mon poste dans une heure. VDM" - VieDeMecs.com - 03/11/11.
" "Un mobilier qui bouge" entre dans sa quatrième semaine en salle, et garde sa première place dans le top-entrée. C'est la plus grande surprise de ces dernières années, où un film réputé minable et sans intérêt captive les médias depuis sa sortie. Des rumeurs venant de la direction prétendent que le nom de l'actrice principale, Natalee Portemane, est murmuré pour l'Award de meilleure interprétation. D'aucuns disent que son rôle est ironique, puisqu'elle joue en effet le rôle de la Porte grinçante. Une porte au joli visage que l'on peut prendre sans problème, disent les plus acerbes, en écho aux rumeurs selon laquelle elle serait en couple avec l'auteur du film." - Ciné-fil Hebdo - 16/11/11.
" "Un mobilier qui bouge" ou la révélation de l'année. C'est pour moi l'illumination et le film le plus profond à ma connaissance. Tant de sentiment exprimé par la valse chaotique de ces meubles, on y retrouve la complexité simplissime du Freudien, sans oublier l'adéquation parfaite qui règne entre les protagonistes et leurs implications primaires dans leur rôle. Le message de l'auteur est clair, et rejoins la thèse du penseur Von Trauchen, à savoir que rien dans la vie ne reste immuable et que par le truchement des actions d'autrui, on finit par revenir à son moi profond, au-delà des rigorismes placides de notre personne extérieure et de la société. Merci beaucoup à l'auteur." - Courrier des lectrices, Psychanalyste Magazine - 16/11/11.
" "Un mobilier qui bouge" entre dans le Guinness des records, dans plusieurs catégories, parmi lesquelles: record du film au budget le plus bas, record de critiques dans la presse, record des entrées en salle pour un film amateur, record de durée de diffusion, etc... Son entrée dans cet ouvrage est contesté par plusieurs grands pontes du cinéma hollywoodien qui déclarent déposer un recours auprès des éditeurs du prestigieux livre dans les plus brefs délais." - The World.com - 14/12/11
" "Un mobilier qui bouge" sort en DVD ! Retrouvez le film le plus célèbre et le plus ennuyeux de toute l’histoire du cinéma dans un coffret Collector. Parmi les bonus, les secrets du tournage, la chambre-décor, le travail des acteurs et leur interview exclusif. S’y ajoutent les commentaires de John McOneri et de l’actrice principale. Sans oublier un extrait de tous les films produits par le même auteur, suivi des interprétations de plusieurs de ses proches collaborateurs. Le cadeau idéal pour la fin de cette année !" – SortieNew.com – 20/12/11.
" "Un mobilier qui bouge" est et reste mon plus grand chef d'œuvre, déclare John McOneri au 20h de TFL. Il signe à la fois la fin de la dictature Hollywoodienne, et à la fois le début d'une nouvelle ère pour le cinéma. Une ère où tout est possible, où l'histoire n'est plus soumise au dictat de la logique et du bon goût d'une majorité. Une ère qui remplace la créativité par l'originalité totale et inattendue.
J'en suis le guide et l'explorateur, et c'est un honneur dont je suis conscient et que j'assume jusqu'au bout, malgré les critiques acerbes.
Je reçois encore aujourd'hui des lettres de pauvres niais qui ne peuvent comprendre cela, qui m'accusent de remplacer l'art par du purin et prendre les gens pour des imbéciles dans le seul but d'attirer l'attention sur moi-même... Et alors ? Je reçois de mon côté aussi des lettres de fans qui me félicitent, qui me disent que je les inspirent, mais aussi qui s'interrogent. Qui se demandent si au final les niais que je viens de citer ont raison de critiquer ma façon de voir l'écriture d'un film... Personnellement, je n'ai aucune crainte. Ce concept a de l'avenir. Bonne année !" - TFLreplay.fr 01/01/12.[/SPR]
Texte 2 :
[SPR]Le bagage
J’ouvre ma nouvelle valise avec une espèce de fierté que je ne suis pas sûr de comprendre. Je suis heureux de mon acquisition, un bagage noir souple et résistant, assez grand pour contenir les milles choses que je me sens toujours obligé de prendre en voyage, quand dix suffiraient. C’est plus probablement le dit voyage qui me rend si content de moi. Par extension, tout ce qui me rappel ce départ m’empli de gaieté. Vais-je me laisser à siffloter*? Je m’y essaie, mais le résultat n’étant pas satisfaisant, je cesse bien vite.
J’ouvre mon armoire et farfouille à la recherche des meilleurs habits. Déjà, une pointe de désespoir m’étreint. N’ais je vraiment que du noir ou du gris*? Je sors ce que j’espère avec une certaine appréhension être une chemise bleue foncée mais c’est trop tard, le doute m’a envahi et je vois désormais toute ma garde robe en monochrome. On ne peut raisonnablement pas partir en vacances sans avoir l’air un minimum festif. De dépit, je saisis les vêtements inopportuns et les jettent presque rageusement dans ma valise, noire elle aussi me rend-je compte. Cette constatation me plonge dans une fureur fébrile. Je ferme la valise et d’un coup de pied l’envoi loin de moi. Je m’assoie sur mon lit et ferme les yeux pour me calmer. Je contrôle mon souffle, respire plus calmement.
J’ouvre les yeux. Ma valise est devant moi, à mes pieds. Je la fixe un moment, sachant que quelque chose ne va pas, sans trop comprendre quoi. Cela me dérange l’arrière du crâne, comme une sirène d’alarme aux allures de marteau piqueur. Je repousse légèrement la valise, m’accroupi, soulève le rabat. Je cligne des yeux plusieurs fois, expire brusquement, balaye ma chambre du regard avec frénésie. Non, c’est bien ma valise, il n’y en a pas d’autres à l’horizon. La porte de ma chambre est fermée, je l’entrebâille et jette un coup d’œil dans le couloir. Je suis bien seul chez moi. Je darde la valise d’un nouveau regard interrogateur. Non seulement les vêtements que j’y aie mis ne sont plus chiffonnés, mais impeccablement repassés, pliés et rangés en ordre, mais en plus ils se parent de couleurs franchement criardes, tel rouge bonbon ou jaune poussin.
J’ouvre le clapet de mon portable et appelle l’ami qui m’a à si bas prix vendu cette valise. Je ne lui donne pas la raison de ce rendez vous. Viendrait il si je lui avouais que c’était pour parler d’un bagage aux propriétés mystérieuses de transfiguration de vêtements*? Comme le doute m’étreint, je coule un regard vers l’intéressé. Toujours béante, la valise laisse entrevoir un spectacle qui ne déplairait pas à un hystérique du rangement. Je tâte l’intérieur, ne découvre aucun double fond ou mécanisme particulier. C’est en somme une valise parfaitement normale. On sonne, mon ami est arrivé.
J’ouvre la porte et laisse entrer le jeune homme aux cheveux noirs. Les présentations d’usage effectuées, je lui désigne la coupable.
«*Un problème avec la valise*? demande l’impudent d’un air innocent.
__ Regarde, le prévins je en brandissant un doigt plein de menaces. Je prends un tas de linge blanc et gris et le jette pèle mêle dedans. Je hausse un sourcil de défis à l’encontre de mon compagnon, l’invitant à tout avouer avant que je ne procède à l’affligeante démonstration. Il me retourne un regard interrogateur et vaguement gêné. Je ferme le rabat, attend un instant, puis le soulève d’un air triomphant.
__ Oui, constate le garçon après un coup d’œil. Il y a une bonne contenance je sais.
__ Non ce n’est pas ça du tout, répliques-je agacé. Le linge était chiffonné et la valise l’a repassé toute seule*!
__ Hum… trouve t-il juste à dire, et suivant son regard je m’aperçois que le linge est tel que je l’aie mis. Je marmonne avec affolement, referme la valise, patiente de longs et douloureux instants sous les yeux scrutateurs de mon ami, découvre avec appréhension son contenu…
__ Dame*! La dernière fois ça avait marché*!
__ C’est un tour de magicien c’est ça*? demande mon ami dont le visage s’éclaire soudain de compréhension et de soulagement. Il me tape sur l’épaule avec condescendance. «*Aller c’est pas grave, tu y arriveras une prochaine fois. Bon j’y vais, tu me montreras quand tu seras bien rodé.*»
J’ouvre à nouveau la porte et le laisse sortir. Je reste seul avec ma valise, que je foudroie du regard pour la forme. J’ai presque l’impression qu’elle me le renvoi. J’en reste estomaqué. Vais-je me faire battre par une valise*? Je l’ai saisi et l’emmène dans ma chambre, je la lâche sur le sol, j’ouvre grand mon armoire et alors qu’une certaine hystérie s’empare de moi, je prend une pleine brassée de T-shirt et de pantalons et je les lâche dans le bagage. Le rituel reprend*: je la ferme puis la découvre. Elle est vide*! Disparus, mes vêtements*! Je la soulève mais non, ils ne sont pas passés au travers. Je lâche sans le vouloir un petit rire nerveux. Puis je fais volte face, attrape tous les habits de mon armoire, la vide entièrement, tel que je ploie sous une montagne de chemises et de sous vêtements. Qu’elle avale donc tout ça*!
J’ouvre la bouche, estomaqué. Elle n’est plus là. Je passe dans le couloir, pénètre dans la salle de bain. Aucune marque de présence non plus. Je tends l’oreille. Il y a comme un crissement. Je descends prudemment les escaliers, semant des chaussettes dans mon sillage. Oui ce sont ses roues, j’en suis certain. Elles patinent sur les dalles du salon. Je pénètre dans ce dernier avec précaution. Nous nous faisons face. La stupeur me fait lâcher ma stupide masse de vêtements. Elle se tient au beau milieu du salon, le plus naturellement du monde et sous elles, se trouvent des centaines de petites roues noires. La valise pivote dans un sens, puis un autre, comme si elle cherchait à me voir sous le meilleur angle. J’ai l’impression de me trouver face à un taureau, se préparant à charger. Je prends peur. Je recule d’un pas. Ses centaines de petites roues avancent. De sa propre volonté, la fermeture éclaire glisse en crisaillant, comme une gueule pleine de dents minuscules. S’en est trop. Je succombe à la crise de nerf.
J’ouvre violemment la porte de ma chambre après avoir grimpé à quatre pattes les escaliers et la verrouille de l’intérieur. Je me plaque dessus, haletant. Elle a pu descendre les marches en glissant, mais ses roues ne lui permettront pas de les monter. N’est ce pas*? Je m’efforce de me calmer, les nerfs à vif je tends encore l’oreille, à l’affut du moindre bruit. Crrrshiii. Crrsshhiii. C’est visiblement à quoi ressemblent une centaine de petites roues grimpant je ne sais comment les escaliers. Ccrrshiiclonk. Elle est sur le palier, devant ma porte. Aucune chance qu’elle arrive à tourner la poignée ou le verrou. Un choc me fait sursauter. Baaaam*! J’en reste ulcéré. Ccccrrshhiiiibaaam*! Tel un bélier elle prend son élan sur le parquet ciré et s’élance sur ma porte, tente de la défoncer. Elle qui était censée être ultralégère, comment peut elle avoir une telle puissance d’impact*? J’entends le bois se fissurer, vois de petits copeaux voler. Je balaye ma chambre du regard, cherchant désespérément une arme anti bagage fou furieux, mais n’en trouve à mon grand désespoir aucune. Mes yeux s’arrêtent sur la fenêtre. C’est mon seul espoir.
J’ouvre la fenêtre au moment même où la porte explose sous une ultime poussée. Des échardes grosses comme mes doigts sont projetées dans toute la chambre et plusieurs s’enfoncent dans mon dos et mon bras droit. Je gémi mais la terreur que m’inspire la valise noire l’emporte sur la douleur. J’enjambe le rebord et pose les pieds sur le toit. J’ai ce vain espoir qui me taraude le ventre et m’en fait presque pleurer, qu’elle ne puisse pas sauter assez haut pour passer par la fenêtre et que je m’enfuisse loin de cette folie, sain et sauf. Les tuiles oranges ne sont pas assez obliques pour me faire glisser, je peux courir dessus sans difficulté, jusqu’au toit du voisin, contingent au mien. Je jette un coup d’œil derrière moi. Je suis seul sur le toit. Je tente de me laisser aller à la détente mais je tremble de tous mes membres. Un faux pas et brusquement, je glisse.
J’ouvre les bras au ciel qui emplit soudain mon champ de vision. Il est gris. Ce paysage monochrome m’aura poursuivi de ses ardeurs autant que cette fichue valise. Je tombe, je tombe, je chute encore. Pourtant le toit n’est qu’à cinq mètres du sol. Je comprends soudain que la valise m’a avalé. Elle m’a attrapé au vol ou peut être m’attendait elle patiemment en bas, que je tombe comme je l’ai fais, pour me cueillir dans sa gueule ouverte. Je distingue les créneaux de sa fermeture éclaire, de ses dents vicieuses, qui se rapprochent de plus en plus. Ils dévorent le paysage, gobent le ciel et sa grisaille. L’obscurité se ferme sur moi.[/SPR]
À vous de noter ! Et bonne chance à nos deux duellistes :-D
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