[Autre] Recueil de textes issus de concours... Par Nyadel

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Bonjour,

Pour débuter un étalage littéraire de mon cru (hors réponses sur le forum), j'ai pensé à mettre ici les différents textes que j'ai fait lors d'un concours d'écriture sur une autre communauté dont je passerai le nom sous silence car n'étant pas sous licence InnoGame.

Pour bien situer le texte, je met les conditions juste au dessus.

On va commencer par les plus récents, dans l'ordre.

Plume d'Or 2013, phase 1​
Sur le thème " Vous devrez retravailler un mythe grec pour l'intégrer à l'univers d'*******"(jeu hors licence InnoGames), il leur a été attribué le mythe de la guerre de Troie.

Seule contrainte à respecter, que les textes fassent moins de 3 000 caractères, espaces compris (ce qui a déjà été vérifié par nos soins).​
Hêlen, ministre [spar] ayant lâché son alliance pour rejoindre Pariche des [Troy], Médébaf décidât de rassembler les guerriers de sa liste d'amis, contactant ainsi son frère Agamon, Nostar, Palatête, Ullice, Achile, Ajax, …

L’expédition menée par Agamon, chef [Akh], affronte d'abord Steleph de Mysie qui dépêche contre eux ses propres troupes. Apprenant leurs motivations, Steleph cesse le combat. Les Achéens se consacrent huit jours durant à reconstruire.

Au second départ, défiant Agamon, Artémis bloque les ports sur l’île d’Aulis. Kalachias suggère qu’il envoie Ypsigène, sa fille, en échange d’un HoF avec Achile.

Quand la flotte Achéenne arrive sur Anatolie [3x:3x], la navale doit affronter Skynos de Colone, qui les empêche de débarquer. Achille parvient à le battre en lui coupant toutes ses vagues.

La coalition installe ses volantes sur Anatolie pendant qu'une approche diplomatique auprès d'Hêlen échoue. Une fois les Troyens retranchés derrière leurs murailles, Achile s'emploie à leur couper les vivres en prenant les onze cités libres de l’île .
Toutefois, suite à une dispute avec Agamon, ce dernier décide de se retirer sur sa volante avec le reste des [MyR] et ainsi de ne pas retourner au combat. A partir de ce moment, les Troyens reprennent l'avantage.

Les [Akh] essuyant défaites sur défaites, Nostar et Ullice viennent le voir, plaidant la cause Achéenne. Achile reste ferme mais son cousin Patoche reprend le pseudo Achille et monte au front. La manœuvre réussit mais Patoche, malgré les avertissements, engage la poursuite. Il est vaincu par Hactarus, frère de Pariche, qui expose un HoF assassin sur le forum.

Furieux et humilié, Achile décide de le venger, malgré les avertissements de sa mère : s'il persistait à passer son temps sur le Pc, elle lui couperait la connexion…
Il s'engage à nouveau dans le conflit et abat un grand nombre de Troyens, puis rencontre enfin Hector, le défie et le vainc avantagé par sa forge. Il affiche sa victoire sur les forums pour l'humilier, mais Priwam parvient à le raisonner.

Ullice, qui cherchait une faille, fit détaguer certains Achéens pour feindre la lassitude et l'un d'eux, Keval, demanda asile auprès des Troyens. S'en suivit un retrait des volantes et la dissimulation des troupes sur une « garnison » proche.

Les Troyens, face à l'attitude de Keval, étaient perplexes. Certains se méfiaient et d'autres le pensaient honnête.
Mais Chignon, un autre déserteur, se présentât pour accréditer la demande de Keval en leur expliquant les dissensions qui ont éclatés au sein des [Akh] et leur rappela combien Agamon et Médébaf sont rancuniers. Priwam connaissant Keval l'invita à rejoindre les Troyens.

Au bout de quelques temps, Keval fit appel, de nuit, à ses camarades Achéens en stationnement, quand il savait les défenseurs absent. Ainsi tomba en quelques tours, Troie, jusque là protégée par le Colosse.

Pariche exploitât alors la faiblesse d’Achile et signala l’un de ses messages virulents, le faisant bannir.

[spr]
Casting (par ordre d'apparition):

Hêlen : Hélene de Spartes
Pariche : Pâris, prince de Troie
Médébaf : Ménélas, roi de Spartes
Agamon : Agamemnon, roi de Mycène
Nostar : Nestor, roi de Pylos
Palatête : Palamède
Ullice: Ulysse
Achile: Achille
Ajax : Ajax, roi de Salamine
Steleph : Télèphe, roi de Mysie
Artémis : Artémis (déesse)
Kalachias: Calchas (devin)
Ypsigène : Iphigénie
Skynos : Cycnos, roi de Colone
Patoche : Patrocle (cousin d'Achille)
Hactarus : Hector, prince de Troie
Priwam : Priam, roi de Troie
Keval : Cheval en bois (le fameux cheval)
Chignon : Sinon



Les alliances nommées /peuples :

[Akh] les Achéens
[MyR] les Myrmidons
[Troy] les Troyens
[spar]les Spartiates
[/spr]

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Plume d'Or 2013, phase 1​
Sur le thème "Vous devez raconter le déroulement d'une épreuve ou d'un évènement sportif", il leur a été imposé le point de vue du spectateur.

Seule contrainte à respecter, que les textes fassent moins de 5 000 caractères, espaces compris (ce qui a déjà été vérifié par nos soins).​

Enfin nous y voilà. Hillsbourgh.
Depuis le temps qu'on attendait, enfin nous arrivons au stade.

C'est pas gagné. Après les bouchons, voilà que l'on doit faire la queue. Et il y a du monde.
C'est quand même la demi-finale, Nottingham n'a aucune chance. On va tout exploser et aller directement jusqu'en finale.

. . .
C'est long... Jamais on y arrivera avant le lancement à ce train là. La queue est interminable. Heureusement qu'on est pas arrivé dans les derniers.
Les esprits commencent déjà à s'échauffer derrière. L'ambiance est assurée sur le stade, ça fait chaud au coeur de voir toute cette ferveur.
"Hey, Pourquoi ça avance plus ? Tony, t'y vois quelque chose ? Tony ?"
Mince, voilà que je l'ai perdu de vue. Fallait que ça arrive avec tout ce monde.

Une nouvelle file s’ouvre on dirait, les forces de sécurité font signe. Avec un peu de chance, on arrivera a avoir de bonnes places.
"Tony ? Regarde à droite, ça s'ouvre !"
Ah ça y est, je le vois, il avait déjà vu le coup. Faut que je le rejoigne.
"Doucement les gars, c'est pas entre nous qu'il faut chahuter."
Il ne semble pas y avoir de tourniquets sur celle-ci, ça va avancer un peu plus vite.
Un couloir étroit, deux files qui se bousculent, on va finir par rester coincés... Ah non, je vois la lumière au bout du tunnel.

Par la Reine, quelle foule ! Et surtout quelle chance, juste derrière les cages.
Même si ça évite les débordements, c'est un peu dommage d'être parqués ainsi derrière des grilles de part et d'autre des gradins.
Les joueurs sont déjà sur le terrain, on a pas raté le coup d'envoi. Mais c'était juste.
Où donc est passé Tony, que je le rejoigne ? Ah, je le vois.
"Tony ! Poussez pas derrière !"
Ah, c'est pas évident il y a trop de monde et ça pousse pas mal. Mince, bientôt le coup d'envoi, déjà cinq heure.
"When you walk through a storm,hold your head up high,and don't be afraid of the dark;
at the end of a storm there is a golden skyand the sweet silver song of a lark.
Walk on through the wind,walk on through the rain,tho' your dreams be tossed and blown.
Walk on, walk on with hope in your heart, and you'll never walk alone,you'll never, ever walk alone.
Walk on, walk on with hope in your heart, and you'll never walk alone,you'll never, ever walk alone.
"

Coup d’envoi ! Enfin.
"Go on Liverpool !"
Mais ça n’en finit pas de pousser ! Qu’est-ce qu’ils ont tous ?
" Poussez plus derrière ! Il n’y a plus de place ici !"
J’y crois pas, mais quelle chaut ! Ceux de devant doivent être coincés contre les grilles, impossible de bouger même d’ici.
"Arrêtez de pousser !"
Trop de bruit, j’ai pas l’impression qu’ils entendent derrière. Je commence à étouffer.

Je dois pouvoir monter au dessus, ou passer ces grilles. Tout vaut mieux qu’ici !
"Aidez-moi ! Là, en dessous . Tendez moi la main, s’il vous plait."
J’ai du mal à m’extraire, mais c’est bon, fini la pression.
C’est hallucinant, Ils continuent d’entrer alors qu’il n’y a plus de place ! Mais que fait la sécurité ? Pourquoi tout ce monde rentre encore ?
Où est…
" Tony ? Tony ?!… Tony ?!! "
Je ne le vois plus.
C’est fou, je ne suis pas le seul. On dirait que d’autres ont compris. Ils escaladent les grillages ou tentent de passer à travers.
" Tony ?!! Donnez-moi votre main, je vais vous aider !"
Un coup de sifflet. On dirait que l’arbitre nous a vu. Des gens ont atteint le terrain.
Quelle folie, qu’est-ce qui nous est arrivés ? Les grilles ont lâchés.
Je ne vois plus la personne à qui j’ai tendu la main. Je l’ai vu se faire emporter dans la masse, mais je ne la vois plus.

" Tony ?!!"
Il y a tant de monde dans ce gradin, à croire que tout Liverpool s’est réuni dans ce virage. C’est la cohue.
Impossible de descendre. Mais je dois aller trouver Tony.


Des corps… Partout sur le terrain. La ferveur est tombée.
Les cris ne sont plus les mêmes… Les blessés sont nombreux.
"Non, je n’ai rien, je cherche mon ami."
Je ne comprend toujours pas… Des gens ont été piétinés, se sont jetés sur le terrain pour éviter d’être écrasés et personne ne voyait rien…
"Attendez, laissez-moi vous aider… Asseyez-vous. Un médecin !? Restez calme, quelqu’un va vous aider."
Toujours pas de Tony en vue, mais où est-il ? Il a réussi à rebrousser chemin ?
" Tony ?!! Tony, tu m’entends ?"

Enfin, je le vois.
"Pardon, excusez-moi. Tony !"
Il ne m’entend pas ? J’y suis presque, plus que quelques mètres.
"Tony, ça va, répond-moi. Tony, ouvre les yeux !"
Pourquoi il reste allongé là ? Il ne bouge pas.. Je le vois respirer pourtant… Son cœur bat !

"Aidez-le, je vous en prie !! Quelqu’un ? A l’aide !!! "
 

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Plume d'Or 2012, phase 1

Mot : Professeur
Contrainte : 30 Lignes, maxi 36 (dû au spoiler)
Texte pas obligatoirement en rapport avec la rentrée des classes.​
La démarche rapide et cadencée, un homme avançait d’un pas décidé vers le lieu où l’on l’avait envoyé.
Revêtu d’un grand manteau brun de bonne facture, portant encore les marques de la pluie battante, et d’un chapeau ne dissimulant que peu sa chevelure aux reflets noisette, il s’approchait à grand pas d’une porte d’où provenait des éclats de rire ponctuant le flot continue des discussions s’entremêlant dans une mélopée indistincte.

La main sur la poignée, il ouvrit sans hâte cette porte qui le menait à destination. Un léger grincement des gonds signala son arrivée. En un instant les conversations se turent et il devint le centre de toutes les attentions.
Pas un bruit ne s’éleva. Il se tenait là, dans l’encadrement de la porte, face à une salle bondée.
Sous son par-dessus, l’homme de grande taille restait stoïque, et laconique.
A l’instar de ce dernier, les personnes présentes s’interrogeaient sur le nouvel arrivant, sans bruit. Quelques regards s’échangeaient toutefois en silence, ne sachant rien du nouvel arrivant.

Sous le regard circonspect de l’assemblée, le nouvel arrivant retira ses affaires qu’il accrocha au portique qui jouxtait la porte. Il découvrit une forte stature, vêtue sobrement, mais sans fioriture d’une paire de chaussures montantes dont le sommet restait dissimulé sous son Jeans « Lewis ». La base bien rangée sous sa ceinture, sa chemise blanche à manches courtes finissait d’habiller ce jeune homme large d’épaules, proche de la trentaine.
Ses yeux de jade scrutaient la pièce et ses occupants sans bruit. Quelques murmures se firent entendre çà et là, pour lesquels il ne se formalisa pas.

« Bonjour à tous » finit-il par dire, se dirigeant vers le mur d’où il déplia l’un des panneaux ébène y étant fixés.
« Mon nom est Frédéric RIDOME. Vous pouvez m’appeler Frédéric ici, mais je tiens à ce que vous me nommiez par mon patronyme en présence de l’un de mes collègues ou supérieurs. »
Tout en disant cela, il inscrivit la date ainsi que son nom dans le coin droit du tableau : « F.RIDOME ».
« Monsieur ? » commençât une jeune fille à laquelle il fit signe de la tête pour qu’elle poursuive.
« Vous êtes nouveau dans l’établissement… Vous êtes un remplaçant, vous aussi ? »

Il sentit une sorte de pression sur ses épaules, sentant les regards intrigués et inquisiteurs des élèves face à lui. Ils le jaugeaient, cherchaient une faille, attendaient patiemment la réponse à cette question.
Il était nouveau en effet, dans l’établissement comme dans la profession. Sa toute première classe. Il était inquiet, certes, il avait une certaine appréhension face à ces jeunes qui n’avait pour la plupart qu’une dizaine d’années de moins que lui. Mais il restait confiant et souriant en apparence.
Les mains à plat sur son bureau, il leur annonça tranquillement :

« Je suis votre nouveau professeur. »

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Plume d'Or 2012, phase 2

Voilà un mois que la rentrée à eu lieu, 1ére rédaction.
Selon l'image qui vous est fourni, veuillez raconter vos vacances.
Tous les textes devront tout de même contenir la phrase suivante :
"Parce que j'ai réfléchi 4heures pour rien "
Ce ne doit pas être forcément une rédaction.

L'image :​
Les vacances de Naralia.​


Bonjour, moi c'est Nathalie, mais mes amies m’appellent Naralie parce que je râle beaucoup.
Aujourd'hui, on nous demande de raconter nos vacances d'été, ce que l'on a fait, ce que l'on a vu. Alors me voilà partie dans mes souvenirs récents pour conter tout cela.

Le contexte, une plage de sable blanc, beaucoup de soleil et une mer chaude.
J'ai traversée la Méditerranée pour rejoindre Carthage, une ville touristique en bord de mer en Tunisie.
C'est une ville chargée d'histoire et surtout une tout autre culture. Les gens là-bas ne parlent pas bien le Français, alors j'ai due apprendre quelques mots en Arabe. Heureusement que j'y ai rencontré Meryem, une Française originaire de Tunis. Elle a pue me guider un peu à travers les Soucs et me servir d’interprète par moment.

La majorité du temps, on le passait sur la plage à bronzer et se baigner. L'eau était chaude, j'y serais bien restée plus longtemps. Un joli bleu azur qui change pour un bleu plus profond à mesure que l'on s'éloigne du bord. Et le sable fin, brulant comme de minuscules braises sous les pieds. En fait, c'est surtout due au climat m'avait expliqué Mery. Beaucoup de soleil et presque jamais de nuages.
On a fait une balade en chameau. C'était amusant, même si c'est assez têtu comme bête. C'est loin d'être stable, mais on a bien rigolé toutes les deux.
J'ai aussi visité la grande Carthage et appris comment elle avait été fondée grâce à une ruse de la Reine Elyssa.
Le roi lui aurait accordé de se bâtir son royaume sur une terre que pouvait recouvrir une peau de boeuf. Elle eu donc l'idée de faire découper la-dite peau en très fines lanières qu'elle mit bout à bout pour tracer les contours de sa ville à venir. Comme quoi, nous les femmes sommes plus intelligentes que les hommes.

En fait, je me souviens de tout cela sans plus de précision parce que j'ai réfléchi quatre heures... Pour rien.

En fait, je me dois d'être honnête, tout ceci n'était que mon imagination bien peu fertile.
J'ai passée mes vacances chez moi, comme tous les ans, a surveiller mon petit frère.
Ma mère est morte quand j'étais petite et depuis mes douze ans, c'est moi qui tiens la maison pendant que mon père accumule les petits boulots pour nous garder un toit au dessus de la tête. Ce n'est pas facile tous les jours, il est parfois... Enfin il me tarde de pouvoir partir.
En attendant, je rêve d'évasion, de soleil et de liberté. Je rêve seule dans mon lit en espérant qu'il ne vienne pas me "border" en rentrant.
Et parfois je me dis que peut-être la misère est moins pénible au soleil.

Voilà mon à moi. Faire le ménage, et m'occuper de ma famille. Sans voir personne.
L'internat, c'est un peu mes vacances en fin de compte.

Nara.​

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Plume d'Or 2012, phase 3

voici les trois règles imposées :

- Le texte devra être centré sur le thème de la chanson
- La phrase que vous recevrez par mp devra être inclue mot pour mot dans ce texte
- Le texte ne doit pas excéder 10 000 caractères

Voici la chanson

Et la phrase :
Dans ton désespoir, il reste un peu d'espoir

5h du mat', nouvelle insomnie. La radio chante un vieux tube aux cœurs stridents.
Seul dans son lit, Gregory se lève frissonnant, comme tous les matins.
Encore une journée qui commence mal.
Il cherche en vain une cigarette entre les kleenex et les bouteilles vides, s’autorisant un dernier verre.
Les effluves lui font encore tourner la tête, son verre se brise sur le parquet.

6h est annoncé, l’alcool s’estompe, les murs ne dansent plus et la radio tourne encore.
L’heure approche, Gregory monte le son. Dans la pièce résonne le refrain de Steppenwolf «Born to be Wild».
Un sourire maussade anime ses lèvres devant le miroir. Il rassemble ses esprits, finit de se raser, trempe son visage dans l’eau fraiche et prends deux cachets. L’un pour le mal de tête, l’autre… Pour tenir la journée.

7h à l’horloge, Gregory coupe la radio, c’est l’heure.
Laissant là son lit aux draps encore froissés et le sol accidenté, victimes quotidiennes de ses insomnies, il ferme la porte et ne laisse voir de lui qu’un homme bien propre partant au travail.
Dans l’escalier il croise la concierge. Un automate, caricature humaine aux traits fermés. Sans même un regard, il lui adresse un « bonjour » sur un ton neutre et continu son chemin sans attendre de réponse.

7h15, la nicotine vient à manquer. Toujours rien à se mettre sous la main. Une moue de désapprobation passe fugitivement sur son visage en voyant son marchand de tabac fermé. Un cambriolage la veille, le tenancier n’a pas passé la nuit et personne pour reprendre à sa suite. Il devra s’en passer pour le moment.
Au sol étaient répandues des affiches promotionnelles. Une réédition de l’album "Highway to Hell" de ACDC. Un clin d’œil sinistre du destin qui n’évoquait rien à personne.

7h20, un café sur la table, Gregory lit son journal. Au milieu des habitués de la terrasse il parcourt rapidement la page des sports et la rubrique nécrologique. Petit encadré pour Mr Maurice, abattu dans son échoppe par un toxicomane. « Encore une victime du tabac » avait noté le pigiste. Mais le temps défilait et il avala sans cérémonie son café noir, bien corsé, avant de prendre le chemin du métro.

7h30 à la pendule, le métro est bondé. Celui-ci ne prendrait plus personne, il faudra attendre le suivant.
Sur le quai, un homme jouait de la guitare. Vieux, mal habillé, le regard presque éteint, il jouait tel un vieux Jazzman rongé par les vices, une chanson qui lui semblait être "The man who sold the world". Son gobelet tristement vide à l’instar du cœur de Gregory, que ce dernier toisait avec dédain fut renversé par une nouvelle vague d’automates affluant dans les couloirs par marées successives. C’était son métro.

7h52 à la montre du chef. Celui-ci attendait à la machine avec le reste des employés.
« Encore un métro de retard Mr Ken, lui lance son supérieur. C’est ainsi que ça commence… »
Toujours sans nouvelles de son taux de nicotine, Gregory ne releva pas. Il lui restait encore huit minutes d’avance.
Sans sourciller, il va vers son guichet et se met en place. Feuilles et stylos bien alignées, bureau propre et en rangé.

8h05, premier client. Une dame âgée, la retraite bien consommée. Traits tirés, dos courbé et la démarche cadencée.
Mme Piermont, retraitée de la fonction publique. Troisième fois cette semaine qu’elle vient aux nouvelles, demandant après le directeur pour un défaut de paiement. Chaque fois le même refrain.
« Mme Piermont, votre retraite ne vous sera versée que dans cinq jours, comme chaque mois. Je vous demanderais donc de ne plus venir et patienter chez vous. Vous faites perdre du temps à tout le monde. »
Le ton monocorde de l’employé de la banque finit par démoraliser et convaincre la septuagénaire. Une petite victoire pour Gregory qui y trouvait une certain plaisir à ce sentiment de puissance.

10h, la pause-café. Une pause de cinq petites minutes accordée. Toujours pas de nicotine.
Les collègues à la machine discutent machinalement de banalités… Toujours les mêmes, le directeur fait des économies sur tout, même sur les sujets de discussions. Peu d’intérêt. Un café noir près du poste… Une musique passe.
« ... bombardé de protons. Le rythme de la ville c’est ça mon vrai patron. Je suis chargé… »

11h55, lui annonce le bip de sa montre. La matinée a été longue, peu de travail, peu de clients.
Gregory aimait à se retrouver seul en arrière salle à faire du classement. Le rythme machinal et régulier de l’horloge et son « tac-tac-tac » caractéristique le gardait en éveil et lui imposait une constance familière. Le contacte des gens finissait par lui devenir lassant et monotone. D’autant plus quand aucun ne passait dans la journée.

12h05, même bar, même place, même collation. Un repas avec les collègues. Les visages étaient fermés.
Devant sa salade, Gregory n’écoutait qu’à moitié. Les banalités d’usage le lassaient. Réédition de la symphonie des commérages de la machine à café durant la matinée. Une strophe l’interpella tout de même : « licenciement ».
Rien ne semblait pourtant prédire un départ de la boite. Les résultats étaient bons et aucun déficit.

14h, recalé derrière le guichet. Cinquième café de la journée, il ne pouvait rien avaler d’autre à part ses pilules qui lui redonnaient de l’énergie. La fumée lui manquait toujours.
Un homme entre et se dirige vers lui. Le teint basané, probablement un émigré d’Afrique du Nord.
« Bonjour, je voudrais faire un crédit, j’ai un compte chez vous, lui dit-il dans un français approximatif. »
Après un rapide coup d’œil à son compte, Gregory vit qu’il était bientôt à sec. La réponse ne pouvait être positive.
« Désolé, mais vous ne pouvez en bénéficier. Votre compte est trop peu fourni et l’on ne fait pas de prêts aux assistés qui ne nous rembourseront jamais. Allez plutôt vous trouver un travail. »

14h20, c’est le scandale. Le client aborde tous les conseillers pour se plaindre, éconduit également par tous ceux qu’il voit, sans plus de considération. Le directeur est appelé et rejoint la salle. Il invite la personne à le suivre dans son bureau pour limiter les dérangements pour les autres clients. L’ambiance est froidement retombée. Les automates reprennent leur place et le travail reprend.
De sa place, Gregory peut voir l’émigré s’agiter comme orchestrant une symphonie du grand Ludwig Van.

14h40, tous les yeux sont rivés sur le directeur. La personne repart souriant avec un dossier en main.
« Mr Ken, veuillez me suivre je vous prie, lança le directeur rentrant dans son bureau. »
Sans dire un mot, Gregory plaça devant lui la pancarte "fermé" contrariant ainsi le couple avec qui il s’entretenait et suivit le directeur avant de refermer la porte derrière lui. Sur le mur de la salle était accroché l’affiche du concert de noir Désir avec pour titre principal "L’homme pressé".

10h35 indiquait l’horloge ancienne. Posée bien en évidence sur une commode en bois précieux, elle n’avait probablement pas été réparée depuis plus de treize ans qu’il était en poste.
« Vous comprenez, commença le directeur, nous ne pouvons vous garder parmi nous. Votre comportement irréprochable, tout comme vos résultats depuis ces dix dernières années ne peut justifier celui que vous adoptez depuis peu.
- Je..., commençai Gregory.
- Ne m’interrompez pas, je vous prie. Nous sommes une équipe, nous devons travailler ensemble. Mais depuis quelques temps, vous semblez absent et vous ne communiquez plus. Je me moque de savoir les raisons qui vous poussent à vous isoler, votre comportement envers cet arabe m’a obligé à lui accorder un prêt pour éviter le scandale. Je ne pourrais tolérer une seconde fois ceci. Je vous demanderais donc de me donner votre démission avant la fin de la journée pour le bien de tous.
- Monsieur, je comprends bien votre…
- Cette discussion est terminée, nous n’avons plus rien à nous dire. Veuillez sortir de mon bureau, j’ai du travail ! »

16h au son de cloche, près de l’église. La tête dans les mains, il ne comprenait plus rien.
Sur les nerfs, poussé à démissionner, jugé par ses pairs pour une chose qui lui était devenue normale…
Doucement il ouvrait les yeux sur une réalité qui lui avait tout ce temps échappée. Il aperçut son propre reflet dans une vitrine face à lui. Les traits tirés, des cernes tombants et les yeux rougis par la fatigue.
A ses côtés, un jeune écoutait bien trop fort une musique au rythme effréné dont il saisit quelques mots chantés d’une voix gutturale : « Zerlegen, zerbrechen, sich rächen… ».

Rentrant à pied, il croisa une vieille dame qu’il reconnut être Mme Piermont. Celle-ci le voyant, serra son sac et accéléra le pas. Vision surréaliste d’une septuagénaire courant vers la zone d’en-but adverse pour marquer un Touchdown !
Le voilà qu’il perdait la tête. Il lui fallait un remontant.

Une certaine heure… Environ. Le soleil passait encore à travers la vitre, comme à travers la culot de la bouteille qu’il tenait au-dessus de sa tête.
« Allez mon vieux, c’est pas finit, faut pas désespérer, se disait-il. Il changera d’avis avant ce soir... Mais il y a d’autres banques, dit-il à sa bouteille. Dans ton désespoir, il reste un peu d’espoir, non ? Tu as de bonnes références, tu peux retrouver une place ! »

17h54. Le moral revenu, il rédigea sa lettre et, après avoir repris un cachet. Il attendrait un peu avant de postuler ailleurs. Après tout, il avait le droit de se reposer. Un dernier verre pour la route…

10h35, retour à la réalité. Gregory émergeait, il ouvrit les yeux et pris conscience de ce qui l’entourait.
Son crane résonnait, il était déboussolé, mais compris ce qu’il venait de manquer.
Sa lettre de démission terminée, il l’avait portée à son directeur, dans un état second. Celui-ci ne pouvait la contester, elle était posée sur son bureau… Ou plus exactement fixée à son dos par un couteau de cuisine, alors que lui gisait sur le bureau.

Il y avait toujours le même air à la radio « chacun fait-fait-fait c’qu’il lui plait-plait-plait… »
 

DeletedUser

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Plume d'Or 2012, phase 4

Pour la quatrième manche, je vais attribuer un film à chaque groupe et
vous devrez trouver une autre manière de raconter ce film.... En restant
fidèles à l'histoire, vous devrez le raconter d'une manière différente
que celle dont il est raconté... Bien entendu, vous pouvez choisir de
raconter tout le film ou seulement une partie

Je résume donc les règles :

- Raconter d'une manière différente tout ou partie du film attribué
- Ne pas dépasser 15 000 caractères.


Film Groupe 2 : Forrest Gump
Savannah, Georgie.
Une belle journée ensoleillée.
Un banc publique à quelques minutes du centre ville.

Un homme, assis, patientait là, attendant probablement un bus. Comme tous ceux qui viennent me voir.
A première vue, il semblait tout a fait normal, avec son costume gris tiré à quatre épingles, mais sa pair de "Nike" usées et sales dénaturaient le tableau.
Il avait avec lui une petite mallette et une boite de chocolats. Et il attendait.

Ah, une jeune femme est venue s'assoir elle aussi. Charmante, mais peu loquace. Elle n'avait pas le sourire. Elle était noire et portait une robe courte blanche avec des chaussures tout aussi blanches, ainsi qu'un gilet beige.
Manœuvre d'approche, présentation... Elle ne semblait pas réceptive.
Nouvelle approche, il lui a proposé des chocolats. Sans plus de résultats. Lui en revanche ne se privait pas.
Mâchouillant sans retenue la pauvre petite confiserie dont il n'avait que faire de l'agonie.

"Maman me disait toujours, la vie c'est comme une boite de chocolat. On ne sait jamais sur quoi on va tomber."
Non d'une planche, elle n'avait pas tord la bonne dame ! Et j'en sais quelque chose, car j'en ai vu passer du monde.
Mais le voilà partit à lui parler de ses chaussures... Puis de son enfance. Il n'était pas très futé à l'époque et légèrement handicapé à ce que j'en ai compris. C'est probablement de là que lui vient cet attrait pour les chaussures.

La damoiselle restait là, assise à attendre, son journal à la main, tandis qu'il lui racontait son histoire. Alors j'écoutais aussi.

Tout petit, sa "maman" le bichonnait et lui racontait des histoires pour le rassurer et lui rendre la réalité plus supportable.
Il n'avait plus de père et vivait seul avec sa mère qui tenait une maison avec chambre d’Hôtes pour vivre. C'est là qu'il a rencontré "le King", alors méconnu.
Son admission dans une école publique n'a pas été sans sacrifices et il a du faire face à la méchanceté de ses camarades vis à vis de ses handicaps, envers et contre tous, sans en comprendre la raison... Quel niais celui-là.
Il avait tout de même une amie. La seule qui semblait l'accepter. La petite Jenny. Elle aussi avait eu une enfance difficile, élevée par un père un peu trop "affectueux". Sa devise : "Cours Forrest, cours !"
Et il a couru. Un miracle, il courrait et on ne l’arrêtait plus. Ce n'était pas une lumière, mais au moins, il avait de bonnes jambes !

Ses jambes, elles lui ont permis d'intégrer malgré lui une équipe de foot universitaire et ainsi décrocher un diplôme.
La jeune Jenny avait grandi elle aussi et ses amourettes les avaient éloignés. Mais ils restaient amis.
A la sortie de la fac, il a été recruté pour aller dans l'armée. Il s'est engagé sans même réfléchir... Brave petit gars. Naïf et influençable.

Le voilà donc partit au Vietnam, en compagnie de "Booba", son nouvel ami qui avait une passion irraisonnée pour les crevettes.
Il y a fait la connaissance de Dan Taylor, le Lieutenant Dan, comme il l'appelait.
Obéir aux ordres et courir, voilà bien ce qu'il savait faire de mieux. Et ça lui a valu une médaille d'honneur en sauvant ses camarades, n'en déplaise à ses fesses qui furent touchées par une balle perdue.

Après son rétablissement, il a commencé à jouer au tennis de table pour l'armée et fut une sorte d'ambassadeur de la paix sportive entre Chine et Amérique.
Champion de Ping-pong après avoir été Star du Football... Il a rencontré les plus grand et notamment le président J.F. Kennedy.
Quand j'y pense, il a croisé bien plus de célébrités que moi... Mais bien peu se sont assises sur lui.

Plus tard, après sa démobilisation, il a retrouvé Jenny à une manifestation... Ou c'était avant.
Son histoire est bien confuse tant elle est surréaliste.
Le fait est qu'ils se sont retrouvés, puis quittés et retrouvés à nouveau. Jenny ne tenait pas en place et elle semblait apprécier la vie de Junkies.

Échappant avec son crevettier à un ouragan, oui, car il a poursuivi le rêve de son ami Booba avec Dan Taylor, démobilisé suite à la perte de ses jambes au Vietnam, est est devenu Capitaine de navire sur un crevettier.
Donc je disais qu'en échappant à un Ouragan, il serait devenu milliardaire en étant le seul pêcheur de crevettes encore en activité. Il a monté sa boite Booba-Gumb et s'est reconverti dans l'entretiens des pelouses.

Un jour, après une énième séparation avec jenny, il a pété une durite et s'est mis a courir, sans but.
Allant d'un coté à l'autre des Etats-Unis, sans raison, simplement l'envie de courir encore et encore. Et ce, durant de longs mois, s’arrêtant juste pour manger, dormir et faire ses commissions. Oui, moi aussi je trouve ça difficilement crédible. Mais c'est son histoire.
Et puis un jour, il en a eu marre et il est rentré chez lui.

Je me demande vraiment comment il a pu faire tout ça... Même les personnes qui sont venus s'assoir n'y croient pas. Sauf une petite vieille.
Mais je pense qu'elle n'a plus toute sa tête. Ou alors elle veut y croire ou lui faire penser qu'elle le croit pour ne pas le blesser.
C'est qu'ils sont tordus les p'tits vieux. On ne s'en méfie pas assez. Et des commérages, ils n'en sont pas avares.

Enfin quoi qu'il en soit, il était là, assis à raconter son rêve, prétextant que sa Jenny lui avait écrit et voulait le rencontrer à nouveau.
Elle lui avait donné l'adresse et le chemin à prendre, dont le fameux bus qu'il attendait.

Une demi-journée de perdue quand la petite vieille lui a dit qu'en fait, c'était juste a coté et qu'il a décidé d'y aller à pied.
Au moins, j'ai eu un peu d'animation.


Son nom, c'était Forrest. Forrest Gump.
C'est tout ce que j'ai a dire à ce sujet.

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Plume d'Or 2012, finale

Texte libre, pas de conditions.

Marchant dans ce tunnel sombre éclairé par quelques raies de lumière saillantes, faibles et austères, Dillius progressait lentement.
Le bruit mat de ses pas dans la fange résonnait sur les parois, malgré la mousse accumulée au fil des siècles. Il tentait encore de ressasser pour lui-même les raisons qui lui ont values d’atterrir dans ce labyrinthe, vestige d’un ancien royaume que l’on disait maudit, mais abritant encore secrètement un monarque et sa suite.
Ce n’était probablement pas de grandes qualités martiales ou un sens inné pour la diplomatie qui l’y avait conduit. Il ne se leurrait pas. Aucun fait d’arme n’aurait prévalu à cet « honneur ». Il était de ceux que personne n’attend ou ne regrette. Entièrement dévoué à sa tâche depuis son jeune âge, il n’avait plus ni attache, ni famille. Lui qui rêvait de voyage et d’aventure, il n’avait jamais réfléchit à son avenir qu’il savait incertain. Son métier n’est pas des plus simples, contrairement à ce que l’on pourrait croire, mais jamais il n’a hésité, remplissant ses contrats à la demande, et dans les temps … Jamais jusqu'à aujourd’hui !


Le vent jouait une mélopée macabre, rythmée par le clapotis des gouttes d’eau qui perlant des murs, rendant le lieu d’autant plus sinistre. Dillius sentait sa tension monter à mesure qu’il progressait, il pouvait sentir battre son cœur sur ses tempes. L’air était épais, presque palpable, et Dillius commençait à manquer d’oxygène. Il fit une halte dans une raie de lumière, respirant profondément, le temps de se calmer. Laissant son esprit s’évader à travers cette maigre ouverture échangeant un peu de tension contre un filet d’air.
Soudain, il fut ramené à la réalité, par un pressentiment. L’impression de n’être pas seul. Une présence. Mais où ?
Tous les sens en alerte, il scrutait le tunnel devant lui. Il entendait nettement chaque goutte, sentais la brise et ses effluves, mêlée à l’air vicié et stagnant. Sa tension montait à nouveau, il lui semblait voir plus clairement les parois du tunnel… Il ne se trompait pas. La lumière avait augmenté très faiblement. Puis un rire retentit. Une voix cristalline, une voix de femme ! Rien de plus. Le rire s’éteint comme il était apparu et nulle ne bougeait. Il était définitivement seul et cela lui étreignit les entrailles. Etait-ce une apparition ou son esprit vacillait-il déjà ? Mais il ne pouvait se résoudre à perdre ainsi la raison.
Cherchant d’où provenait la voix, le jeune messager perdait peu à peu son calme. Ayant repris son avancée, il scrutait en essayant de faire le moins de bruit possible au cas où un nouveau son viendrait l’orienter.


On l’avait habitué à la tension batailles, formé au combat et instruit sur les bases de la magie. Mais rien n’aurait su le préparer à ce qu’il vivait, ce à quoi il devait faire face...
Une malédiction ! C’est ce qu’avait mentionné avec conviction le garde, à la sortie de la citadelle.
Il avait parlé un moment avec les gardes avant de prendre la route, demandant à la patrouille la direction qu’il devait suivre. Mais il n’y avait rien d’autre à des lieux à la ronde et le capitaine se doutait que ces ruines étaient liées à sa mission. Quand ils l’interrogèrent sur le but de sa mission, question à laquelle il répondit vaguement par « un message… rien de plus », ils restèrent sceptiques, mais ils s’en contentèrent. Les messagers de sa Seigneurie avait toute autorité et ne devait de comptes qu’au Roi en personne.
L’un d’eux, le plus âgé, l’avait mis en garde contre ce qu’il pourrait rencontrer au fond du tunnel. Mais sa mission restait prioritaire, et rien ne devait l’en détourner.


« Andria, comme tu me manque !», lança-t-il à voix haute pour percer enfin ce silence qui le pesait.
Faisant une nouvelle pause, il relâcha sa vigilance pour caresser le souvenir de sa belle.
Il la revoyait nettement la première fois qu’il l’a croisée. Lors d’une mission diplomatique où il devait rallier un Ordre d’érudits proche de Sibbavi, pour le compte de son Seigneur. Dans la coursive, une jeune femme brune aux cheveux détachés et en bataille l’avait percuté, par manque d’attention. Absorbée dans sa lecture.
La prenant pour une servante, il bomba le torse et lui tendit son accréditation pour qu’elle le conduise à son maitre. Il sentit toute sa prestance le fuir au moment où leurs regards se croisèrent. Le temps de ramasser ses livres et elle repris sa route sans même prêter attention au document qu’il tendait et le laissa sur place, sans un mot. C’est après qu’il apprit qu’elle était l’élève du doyen de l’établissement avec qui il devait entrer en contact. Suite à cela, il insista pour faire sa connaissance et de fil en aiguille, ils devinrent très proches et il revenait la voir aussi souvent que ses missions le permettaient.
Mais ce ne fut que trop court. Comble de l’ironie, c’est à lui qu’il avait été confié de transférer l’avis de recherche la concernant, après l’assassinat de son mentor. Lui ne pouvait y croire et elle lui manquait tellement. A chaque mission, il espérait la retrouver… La revoir. Une simple entrevue, une rencontre fortuite et furtive…


Une forme se dessinait au loin, dans l’obscur tunnel. Il l’apercevait à peine qu’elle disparut au coin d’un mur. Tentant de la suivre, il pressa le pas, pataugeant à grandes enjambées, sans prêter attention aux obstacles éventuels. Mais à mesure qu’il avançait, la lumière se faisait de plus en plus rare et l’air plus pernicieux. Réalisant soudainement qu’il n’aurait été possible à qui que ce soit d’humain de vivre dans ces tunnels, il ralentit et portât la main au pommeau de son épée.
Cette fois-ci il en était convaincu, il n’était pas seul. Et qui ou quoi que ce soit, il était surveillé.
L’air était nauséabond, une odeur de moisie lui prenait les narines à chaque pas dans cette eau croupie. Mais il tentait d’en faire abstraction, cherchant du regard la silhouette qu’il avait aperçu, tendant l’oreille dans l’espoir d’avoir un indice sur sa position.
A nouveau il entendit le rire, mais dans son dos cette fois-ci. Tirant son épée, il se retourna pour voir la lumière vaciller sensiblement sans pour autant définir de contours précis…
Un courant nauséabond lui fit faire volte-face à nouveau juste à temps pour esquiver une lance qui lui frôla le buste. Mais le soldat fantomatique face à lui ne semblait plus hostile. Au contraire, il fit demi-tour et disparut à l’intersection.
Dillius n’y était pas préparé. Tout cela le dépassait et quand il regarda en arrière, songeant à refuser une mission pour la toute première fois, il vit que la lumière ne vacillait plus. Une masse informe était allongée non loin de sa position. Inerte. La forme peu à peu disparaissait, comme un spectre dont la consistance s’émiettait dans un vent qui ne soufflait que pour lui.
Respirant un grand coup pour retrouver son calme, il retint un haut-le-cœur et repris son chemin. Derrière lui, une jeune femme apparut dans la lumière, souriante.


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Voilà, concours terminé.
Pour info, je n'ai pas gagné le concours, mais me suis contenté de la seconde place.
J'ai un grand respect pour mes différents adversaires et notamment sur les deux dernières épreuves de 2012.


A vos commentaires, si vous le souhaitez.
Je sais que les textes ne sont pas parfaits et qu'il y a des fautes "honteuses", mais bon... ^^



Nyadel
 

DeletedUser18441

Guest
Tchhhhhhhhh, que dire.
Je me suis surpris à aller dans cette section pour y lire un texte et au final, j'en ai lu plusieurs qui m'ont beaucoup beaucoup plu.
"Le Professeur" m'a beaucoup impressionné, on ressent une ambiance un peu palpable, c'est plutôt décontenançant ^^
J'ai également apprécié la phase 1 et le déchirement, le suspens avec ce Tony :)
En tout cas, un grand bravo, j'aime beaucoup ton "style d'écriture" et tu ne démérites pas ta seconde place ;-)
 

DeletedUser

Guest
Oh, un courageux ! :eek:

Bonjour à toi et merci d'avoir pris le temps de lire tout ça. :)
Même si ma propre appréciation de mes textes restera certainement en deçà de celle des lecteurs, c'est toujours gratifiant de trouver une personne à qui cela plait. Ne serait-ce que pour un texte ou deux.

"Le Professeur" m'a beaucoup impressionné, on ressent une ambiance un peu palpable, c'est plutôt décontenançant ^^
Oui, j'ai été un peu inspiré, mais pas trop.
Dans le texte, je voulais faire ressortir le sentiment du professeur qui arrive dans un lieu encore inconnu sans a-priori , cassant un peu l'image du professeur aguerri, autoritaire et distant. Comme quoi même les profs ont le trac face à une classe (lui, c'est sa première) et malgré la notion d'autorité, restent des personnes comme les autres.
Niveau ambiance, j'étais partit sur une entrée type "western", l'arrivée du cowboy solitaire, le fameux "étranger" dans la taverne. ^^

J'ai également apprécié la phase 1 et le déchirement, le suspens avec ce Tony :)
En fait, je voulais faire passer une émotion, remonter quelque chose de "vrai" tout en romançant.
L'histoire est inspirée d'un événement historique. La demi-finale de la Coupe d'Angleterre en 1989 au stade de Hillsborough.
Un gros "mouvement de foule", connu comme la "tragédie de Hillborough", due à la ferveur des supporteurs dont le bilan fut de 96 morts et 766 blessés.
Le fameux "Tony" est inspiré de Tony Bland, qui ce jour là a subi de graves lésions et blessures par écrasement. Il est resté dans un état végétatif pendant 4 ans avant que le tribunal n'accorde à la famille le droit de faire couper les machines qui le maintenaient en vie, afin qu'il meurt "dans la dignité".


En tout cas, un grand bravo, j'aime beaucoup ton "style d'écriture" et tu ne démérites pas ta seconde place ;-)
A vrai dire... J'ai remporté quelques manches par "forfait", ou manque de motivation et d'inspiration des adversaires.
Du coup, je me sent un peu redevable de ça car certains éliminés dans d'autres poules n'ont pas eu ma chance et pourtant avait largement plus de talent. A l'époque, je n'estimais pas mériter cette place et je n'en suis toujours pas convaincu. Mais bon, j'ai eu pas mal de chance et une Muse sympathique. :)

Mon style d'écriture... Il est assez large quand on y pense.
Mais je serais bien curieux de savoir comment tu le conçoit...


Nyadel
 

DeletedUser18441

Guest
Ton style d'écriture, comme définir ? Je veux dire par là, c'est plaisant à la lecture, c'est plutôt... fluide, disons ^^
La petite référence, pas mal :)
Et pour les autres textes, ce n'est pas que je n'aime pas, c'est juste que j'ai vraiment apprécié les deux dont j'ai parlé :)
 
Statut
N'est pas ouverte pour d'autres réponses.
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