DeletedUser
Guest
Oui, je savais que j'étais hors délai et sans doute hors contrainte ... Pas de regret , j'attends les tours suivants
Depuis trois jours, Pâtros avait la tête ailleurs.
Hier matin, les esclaves l’avaient sorti de la baignoire et le jeune homme était ensuite allé sur la voie publique sans s’apercevoir qu’il était tout nu. Plus tard, lorsqu’il déjeuna, il ne prêta pas attention aux convives qui le regardaient bouche bée : au lieu de se servir de ratatouille qui accompagnait le délicieux canard, il prit à la place un onguent aux pétales de rose. Il y avait dans la maison un laisser-aller nouveau ; le jardinier pouvait ne pas arroser les fleurs et le brave chien pouvait roupiller sans monter la garde. Une fois, profitant de l’ouverture de la porte, son fidèle intendant l’avait observé ; oui, décidément, son maître avait bien changé.
Depuis trois jours, Pâtros était amoureux.
A la seule vue de sa silhouette, grande et mince, Pâtros baignait dans une ivresse sans fin, un ouragan de pensées inavouables balayait toute raison et le poussait à aller se jeter dans les bras de cet homme : Alcibiade !
Nicias le ressentait, il allait bientôt rejoindre seul Sisyphe dans le Tartare. Il avait voulu comme lui, défier la mort, lui faire un dernier pied de nez mais la maladie telle une machine, ne cessait d’escalader les dernières étapes qui le retenaient à la vie. Ce matin, cette tache de sang qui fit rougir le linge, annonçait comme une lettre de mort l’ultime phase. Le mal très longtemps contenu dans ses entrailles, inexprimé par l’ermite jusqu’à maintenant se fit un plaisir de crier et de chanter les louanges d’Hadès, ce dieu colombophile qui dépêchait aux mortels en guise de messagers, ses ombres brumeuses.
Les convulsions de Nicias prirent fin comme si la présence de l’envoyé se voulait apaisante.
Nicias ferma alors délicatement les yeux.
J'ai vu trop tard cette 1ère liste. Je me suis entraîné avec, voilà ce que ça aurait donné.
Mes ennemis de Rome,
L’ouragan, ils me nomment.
Même les plus vaillants
Périssent sur le champ
Arroser ma victoire,
Trop manger, trop boire
Trop de ratatouille
Toujours plus de nouilles
S’imbiber jusqu’au soir
A l’aide d’un entonnoir
L’estomac cafouille
Ma vue se brouille
Ivresse pour oublier,
Oublier, roupiller
Survivre à ce sang
Qui rougit les étangs
Seul dans ma baignoire
Je pleure mon désespoir
Des larmes dans les yeux
Moi le Roi, moi le Dieu
D’une fille publique
A la taille si mince
Le regard j’ai croisé
Amoureux suis tombé
A toute allure
Sitôt l’ouverture
Au marché suis-je allé
Une rose acheter
Parti la marier
Allongée l’ai trouvée
Un couteau dans le côté
Près d’elle suis resté
Un canard s’envole
Je dépose la rose
Près du Capitole
Pour l’éternité tu reposes
TOI, passant qui passe en ce moment, pas à pas devant ce cimetière des textes oubliés, défectueux qui n'ont pu être sélectionnés pour diverses raisons, arrête toi un moment et lis le texte de la liste n°3:
Snif... Adieu texte imparfait Te voilà plongé dans les limbes du forum, là où sont égarés les sujets moribonds que tout le monde a oublié.
Pas seulement la rime : il s'est payé le luxe d'un poème en quatrains hexasyllabiques style Ronsart (aka l'ordre des mots plutôt latinisant), dommage pour le neuvième quatrain : s'il en avait eu huit, j'aurais crié à la perfection formelle.Horemheb, aède égyptien... ton ode me plait pour différentes raisons. Non seulement tu es resté dans le thème de l'antiquité, non seulement aussi tu as su combiner les mots imposés sans que cela fasse artificiel mais surtout, cerise sur le gâteau, tu t'es rajouté une difficulté supplémentaire, celle de la rime.
Nicias le ressentait : il allait bientôt rejoindre seul Sisyphe dans le Tartare. Il avait voulu comme lui, défier la mort, lui faire un dernier pied de nez mais la maladie telle une machine, ne cessait d’escalader les dernières étapes qui le retenaient à la vie. Ce matin, cette tache de sang qui fit rougir le linge, annonçait comme une lettre de mort l’ultime phase. Le mal très longtemps contenu dans ses entrailles, inexprimé par l’ermite jusqu’à maintenant se fit un plaisir de crier et de chanter les louanges de la Mort, messagère colombophile qui dépêchait aux mortels son ombre brumeuse.
Les convulsions de Nicias prirent fin comme si la présence de l’envoyé se voulait apaisante.
Nicias ferma alors délicatement les yeux.
Nicias le ressentait : il allait bientôt rejoindre Sisyphe dans le Tartare. Comme lui, il avait voulu défier la mort et lui faire un dernier pied de nez. Mais la maladie, cette machine à broyer, ne cessait d’escalader les derniers paliers avant l’issue finale. Ce matin, cette tache de sang qui fit rougir le linge, annonçait comme une lettre de mort l’ultime phase. Le mal très longtemps contenu dans ses entrailles, inexprimé par l’ermite, se fit un plaisir de crier et de chanter les louanges de la mort. Fatalité qui à l’instar d’un colombophile, dépêchait aux hommes ses funestes messagers.
Les convulsions de Nicias prirent fin comme si cette libération du mal l’avait apaisé. Nicias ferma alors délicatement les yeux.