Wow, ça fait longtemps
Chapitre 2 :
[SPR]
Dés qu'il heurta l'eau, Martin comprit qu'il y avait un problème. Alors qu'il s'attendait à une grande douleur suite au plat qu'il avait fait, il atterrit dans le Tibre...doucement ! Sans douleur. Sans résistance. Sans bruit. Très surpris, tantdis qu'il coulait lentement vers le fond...non, il ne coulait pas. Disons plutôt qu'il volait. Il avait en effet l'impression de n'être pas sous l'eau, mais dans les airs, comme s'il venait de sauter d'un avion ! Et quand il ne put plus retenir son souffle, il s'aperçut qu'il pouvait respirer. Emerveillé, oubliant un court instant le danger qui le menaçait, il dévora des yeux le fond du fleuve, les quelques gros poissons qui y nageaient tranquillement, et le sol vaseux dans lequel étaient plantés des canettes, des vélos, des morceaux de ferraille, et même un canapé ! Pestant contre l'irrespect de l'espèce humaine pour l'environnement, il fut néanmoins interrompu par un grondement sourd. D'abord faible, celui-ci gagna progressivement en puissance, jusqu'à devenir difficilement supportable. Se bouchant les oreilles, il donna un coup de pied sur le fond pour remonter plus vite quand il sentit avec horreur que de l'eau remplissait sa gorge. Refermant la bouche par réflexe, suffoquant, il battit des pieds encore plus fort. 3 mètres de la surface. Ca devrait aller ! 2 mêtres... Plus vite ! 1 mêtre... Allez, allez, allez ! Emergeant de l'eau à l'agonie, ne voyant quasiment rien, il s'écroula sur le quai.
Sauf que...il n'y avait plus de quai ! Dés qu'il retrouva une vue correcte, le le jeune homme regarda effaré les traces laissées sur ses bras par les galets brûlants sur lesquels il était allongé.
"C'est là que je suis censé commencer à avoir peur, se dit-il. Il faudra quand même qu'ils pensent à modifier la vitesse officielle du courant du Tibre..."
Puis aussitôt :
"Bon, c'est pas tout ça, mais Rome, c'est pas où ? "
Martin avait toujours trouvé qu'il était facile de se repérer en Italie, surtout avec un bon sens de l'orientation et une maîtrise assez correcte de la langue du pays. Mais il s'aperçut rapidement que retrouver son chemin en rase campagne déserte, sans route ni indications, sans aucune idée de son emplacement ni de la direction qu'on doit prendre, est légèrement plus compliqué. Déchantant très vite, à court d'autres options, il décida de suivre en sens inverse le cours du Tibre pour tenter de trouver une ville. Mais, après 30 minutes de marche haletante, épuisé par la chaleur et par les séquelles de sa noyade, il s'allongea. La campagne était calme, silencieuse. Un vent faible agitait les feuilles des rares arbres présents. Tout était vraiment calme. Trop calme. Martin s'endormit.
Un coup violent sur la tête le réveilla en sursaut. Emergeant des vapes, il distingua quantre silhouettes dont l'une d'elles était penchée sur lui. Au fur et à mesure qu'il se réveillait, il comprit qu'il était encore une fois en difficulté : des quatre silhouettes, trois étaient manifestement des soldats : tenues militaires, traits durs, cheveux ras, le moins musclé des trois paraissait capable de soulever trois fois son poids. La quatrième était une jeune femme mince, elle aussi en tenue militaire. Penchée sur lui, elle paraissait sur le point de prendre son pouls lorsque ses yeux bleus croisèrent ceux de Martin. Elle lui adressa un petit sourire, puis se releva et s'écarta. Martin dévisagea les quatre adultes, et fit mine de se relever. Mauvaise idée : les trois hommes et la jeune femme dégainèrent immédiatement des révolvers.
"On ne bouge plus ! " ordonna l'un des soldats d'un ton dur.
Menotté, relevé de force, encadré par les 3 soldats, maudissant sa poisse, Martin s'adressa à la jeune femme qui, malgré son air dur, paraissait plus engageante que les trois gorilles.
"Bon, maintenant, quelqu'un m'explique pourquoi tout le monde veut me tuer ?
-Est-ce qu'on a l'air de vouloir te tuer ? répondit sèchement son interlocutrice.
-Est-ce que vous voulez me tuer ? contre-attaqua Martin en explosant de rire. Non, certainement pas...Vous êtes juste quatre soldats à m'avoir fait prisonnier, avec des flingues, l'air...pas très engageant...Non, franchement, je ne vois vraiment pas pourquoi on voudrait me tuer !
-Nous avons reçu l'ordre de te ramener vivant au QG. Enfin, si possible..."
Cette simple phrase ôta à Martin toute envie de fuite.[/SPR]