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Chapitre 5: Départ en campagne
C'était un grand jour pour Daistyas.
Le vieillard n'était pas venu pour une simple visite, il était venu délivrer les ordres de l'Empereur. La Meute de Loups allait se mettre en marche vers le nord, là-bas les barbares d'Alchée résistaient aux armées de l'Empire.
Daszt en avait perdu l'idée d'interroger le vieillard, les préparatifs exigeaient toute son attention en tant qu'Alpha de la Meute.
Daistyas, lui, avait l'esprit ailleur. Les derniers événements inexplicables rendaient son départ vers le front très lointain. Hélas, toutes ses demandes pour parler au vieillard étaient refusées.
Pour s'occuper et s'empêcher de penser Daistyas partit aider Veya a empaqueter médicaments, linges, herbes et autres ustensiles nécessaires à sa médecine. Il ressentait toujours pour elle une attirance qu'il ne s'expliquait pas. Et pourtant il ne ressentait aucune gêne à se retrouver auprès d'elle, au contraire il avait l'impression de l'avoir toujours connu et qu'il y avait entre eux une complicité inébranlable.
Le lendemain, la compagnie partit, avec a sa tête ce fameux vieillard qui hantait les pensées de Daistyas. A sa grande surprise Nym le maître d'arme était resté au camp d'entraînement.
La hiérarchie en place amusa rapidement Daistyas. Lorsque le vieillard donnait un ordre le Loup a qui l'ordre était adressé se tournait aussitôt vers Daszt qui approuvait l'ordre d'un signe de tête. Ce manque d'autorité ne sembla pas chagriner le vieillard pour autant, de toute manière il n'avait pas la carrure pour se faire obéir d'une compagnie...
Il était gras, court sur pattes, frileux, et sa voix était fluette. Il ne semblait pas non plus être un soldat, il n'avait pas d'épée, et son équilibre semblait précaire pour qui savait regarder. Par contre son œil malicieux et ses douces paroles démontraient une certaine intelligence de sa part.
Le voyage vers le nord devait durer deux longs mois, d'une monotonie étouffante. Daszt criait ses instructions par ci par là mais ne s'avéra pas très bavard. Veya se tenait à ses côtés, le vieillard ensuite. A tout moment Daszt aurait pu lui poser des questions, ces questions qui hantaient l'esprit de Daistyas, mais il n'en fit rien.
_Pourquoi fixes tu le vieil homme de la sorte ? Questionna le Loup Tyron au douzième jour de voyage.
_Il n'est pas guerrier, il n'a pas l'esprit d'un meneur, il n'a pas sa place en campagne. Alors pourquoi nous mène-t-il au front ?
_L'homme s'appelle Houmer, c'est l'un des plus grands magiciens de l'Empire. Mener des hommes il ne sait pas faire, épée en main il ne vaut pas mieux que ma grand-mère et pourtant ses exploits pourraient faire pâlir Ichmir lui-même ! Les légendes racontent qu'il aurait ensorceler le Roi Drachim, celui-ci aurait alors céder son Royaume à l'Empire sans contrepartie et sans aucune effusion de sang. C'est aussi Houmer qui a trouvé la faille dans la forteresse imprenable de Telnbarmarck ! Nous aurons besoin de lui pour vaincre Talin, le détenteur de Zarag.
_Et qui est ce Talin ?
_Tu es vraiment écervelé ! Heureusement que ta dextérité est plus affinée que ta culture sinon j'aurais honte de marcher à tes côtés... Talin est le chef des Alchéens, mais c'est surtout le détenteur de Zarag. L'épée est plus légendaire encore que l'homme... D'après les Légendes l'épée fut maudite par l'Ange de la Mort lui-même, depuis que l'épée a été créé ses possesseurs successifs ont tous connu la gloire avec... avant de la payer de leur vie... C'est le marché, lorsqu'on manie cette épée on devient un puissant combattant quelques temps, avant de mourir au combat. Tous les soldats de l'Empire craignent cette épée mais nos ennemis sont assez fous et désespérés pour s'en servir... Talin ne fait pas exception et notre victoire dépendra de l'Ange de la Mort: s'il décide de réclamer son dû pendant la bataille alors nous gagnerons, sinon Talin nous écrasera avec Zarag...
_Comme toujours mon ami... Le destin choisira pour nous, mais quel que soit son choix j'ai hâte de rencontrer l'Ange de la Mort !
_On pourra peut être faire quelque chose de toi finalement...
Daistyas s'aperçut vite que Tyron adorait les mythes et les légendes. Et l'écouter raconter toutes ces histoires fantasques faisait passer le temps et rendait le voyage plus agréable...
Les jours passants, le froid se fit de plus en plus pressant. Sur les monts avoisinants les Loups pouvaient voir de la neige. C'était la première fois que Daistyas voyait cette eau solide, c'était pour lui un spectacle qui méritait autant de déplacement.
Très vite, comme des gamins en bas âges, les Loups comprirent que la neige était un jouet naturel. Aussi Daszt devait sans cesse les rappeler à l'ordre lorsque les soldats s'aventuraient dans la tortueuse tentation de la bataille de neige.
Après ce qui sembla à Daistyas être une éternité la compagnie arriva à destination. Les soldats purent voir de loin les catapultes et quelques trébuchets qui bombardaient la citée cible. Autour s'entassaient plusieurs milliers d'hommes qui dressaient un campement, prêts à tenir un siège...
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