[Récit] Le roi Minotaure

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DeletedUser22852

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Commentaire 1/5^^

Eh bien il a confiance en lui ton Roi^^

Un petit moment calme après les aventures du labyrinthe c'est agréable et, je pense, te permets de bien préparer la suite.

"Ils ne vont pas jusqu’à pourrir la vie de ceux qui réussissent à s’en tirer" sont les paroles du Roi.
En temps normal je préfère ce type de langage a un langage trop snob^^ Mais étant dit dans la bouche d'un roi... Disons que ça ne fait pas très souverain, très noble^^

Le royaume des songes c'est le royaume d'origine de nos héros ?
 

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compliqué...:p


UWdYSM
 
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DeletedUser

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"En temps normal je préfère ce type de langage a un langage trop snob^^ Mais étant dit dans la bouche d'un roi... Disons que ça ne fait pas très souverain, très noble^^"

Dès le premier chapitre le roi disait "Et merde" quand il se faisait enfermé ^^ En réalité le roi à deux facettes : une royale de circonstance et qui le fait bien parler, notamment avec la reine et les personnes de haut rang, et une autre plus gamine qui ressort lorsqu'il est en colère ou contrarié et qui ne le fait pas mesurer ses mots. Être dans le corps d'un adolescent de 16ans dont l'esprit est des plus basiques, n'arrange pas vraiment son cas ^^

Cependant j'avouerais avoir parfois eu des difficultés à cerner le langage que devaient parler les personnages. Parfois la reine tutoie Elthalion, et parfois elle le vouvoie. Des petites erreurs dans le feu de l'action.

"Le royaume des songes c'est le royaume d'origine de nos héros ?"
Roi Rêveur, royaume des Songes, oui ^^ Je ne l'ai pas dit avant parce que... euh... je venais d'inventer le nom pour ce chapitre n_n

"compliqué..."
Non, ça ne l'est pas encore n_n
 

DeletedUser26714

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L'empereur-dragon, ça fait penser au japon et à la Chine. Sinon j'ai adoré les chapitres que tu as mis et j'ai hâte de pouvoir lire la suite.
 

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LES CITES QUERELLEUSES

[SPR]… promettait d’être difficile. Ils avaient rejoint une caravane de marchands qui fuyaient le Haut bientôt traversé par les légions d’Indrianée, pour rejoindre le Bas, vers les cités querelleuses. Ils avaient profité du trajet pour questionner les habitants de la région sur ces fameuses cités, et ce qu’elles pensaient de la menace de l’empereur-Dragon.

__ Ces villes rivalisent depuis des siècles à qui sera la plus fantastique, leur répondit le chef de la caravane, un vieil homme avec une impressionnante moustache bouclée. Quand elles ne se font pas la guerre de l’or, à qui sera la plus riche, elles se font la guerre des idées, à qui développera les meilleurs philosophies, ou bien la guerre de l’imaginaire, à qui imposera le plus durablement ses inventions sur le monde. Et quand tout cela ne suffit pas à les départager – et ça n’a jamais marché ! - alors elles se font la guerre tout court, par les armes.

__ L’empire d’Indrianée ? fit une femme qui s’apparentait à la guérisseuse du convoi. Non, elles ne le craignent pas – et sont bien les seules de tout le continent à ne pas avoir peur du terrible dragon. Pourquoi ? Eh bien, elles sont bien trop fanfaronnes pour ça. Mais si l’une d’elles se rangeait du coté d’Indrianée, alors sûr que d’autres prendraient le revers et s’y opposerait. Et même parmi les opposantes, elles ne parviendraient pas à s’unir. Ce serait un nouveau concours, un nouveau jeu : laquelle parviendra à abattre l’empire ? Quitte à se mettre des bâtons dans les roues.

Un soir, ils discutèrent de toutes ces informations au coin du feu.

__ L’exposé de ces cités ne me remplit pas d’espoir, avoua la reine. Le projet même de se lever contre cet empire ne me parait plus si lucide que ça. Il serait dix fois plus grand que le territoire de toutes les cités réunies. Et ses légions sont expérimentées, menées avec cohésion. Que pouvons-nous attendre d’une bande de gamins chamailleurs ?

__ Nous tirons d’eux tout le possible, grommela le roi Minotaure qui n’aimait pas voir ses plans contrecarrés. Demain, nous atteindrons la première de ces cités, Oriatia. Nous verrons bien si tout ce que l’on dit d’elles est vrai.

Ainsi fut clôt la conversation. Et le lendemain, ils arrivèrent à la première des cités querelleuses.

Ils ne virent d’abord rien. Ils suivaient une rivière qui serpentait dans une région montagneuse, et rendait le trajet fastidieux, vite épuisant. La rivière s’inséra dans une montagne, qui semblait coupée en deux.

__ Nous allons entrer dans les Gorges d’or, leur apprit le chef du convoi.

C’étaient en effet des gorges, une rivière au cours sinueux, flanquée de parois rocheuses verticales impressionnantes, de près d’un kilomètre de haut. C’était à l’intérieur de ces gorges qu’Oriatia était construite. A l’intérieur, littéralement, puisque quasiment la ville tout entière était creusée à même la roche. Les falaises s’ornaient ainsi de façades dignes de palais, la ville en elle-même se trouvant dans des salles et des tunnels sous-terrain. Des passerelles de bois suspendues reliaient en hauteur les deux falaises qui se faisaient face. Les constructions pouvaient s’élever jusqu’à six cent mètres de haut.

Elles devaient leur nom de Gorges d’or, à la profusion de ce métal précieux. Les colonnes qui soutenaient les chapiteaux des frontons étaient recouvertes d’or, les statues innombrables qui occupaient les toits, les arches des fenêtres, soutenaient les étages, étaient d’or elles aussi. La rivière de chaque coté était bordée de jardins, certains allant jusqu’à s’élever dans les parois, taillées en escalier à cet effet, ou sur des plateformes suspendues à des centaines de mètres du sol.

L’intérieur des bâtiments n’était pas aussi oppressant qu’on s’y serait attendu, compte tenu des tonnes de roches qui nous entouraient. Au contraire, salles et couloirs étaient larges et hauts de plafonds pour laisser le plus possible les gens respirer. Les murs étaient recouverts de bas reliefs peints représentant la vie quotidienne de la cité, et le sol de mosaïques multicolores grandioses.

On voyait que la pensée collective prédominante était à la fête. Tous les habitants qu’ils croisèrent étaient en bonne santé, souriants du plus grand des bonheurs, et dans cette région au climat agréable, portaient de simples tuniques de lin souvent sans manches, quand ils ne portaient pas qu’un pagne, voir rien du tout ! Ils virent nombre de soldats vigoureux en armure d’or. Le stade – l’une des rares constructions non taillée dans la montagne - était ouvert à tous et ils assistèrent à l’entrainement de ceux-ci, comme de vrais athlètes. Ils apprirent que tous les habitants recevaient un enseignement civil, religieux et militaire, que tous, de l’adolescent à la femme, savaient se battre, et mieux que n’importe qui ! jurèrent les Oriatiais.

Eux aussi suscitaient la curiosité. Principalement le roi bien sûr, avec sa carrure imposante et son casque terrifiant de taureau. En qualité de hauts dignitaires d’un royaume étranger, ils furent accueillis très vite par le souverain de la cité, le Dieu doré.

Si Elthalion laissa échapper sa surprise en le voyant, le roi lui se refusa à une telle bassesse. Il salua celui qui se faisait appeler Dieu, comme un égal.

Car le Dieu doré portait bien son nom. Grand de deux mètres, le corps sculpté comme un parangon de beauté, sa peau était entièrement faite d’or, de même que ses cheveux qui lui tombaient en une formidable crinière jusqu’aux cuisses, et ses yeux malicieux. Assis sur une simple chaise, il les invita à une petite table ronde assez grande pour trois, où étaient disposés de nombreux fruits, comme s’il ne s’agissait que d’un apéritif entre amis.

__ Je sais pourquoi vous êtes ici, déclara tout de go le Dieu doré avec un petit sourire.

__ Visiter votre merveilleuse cité… coula le roi Minotaure sans toucher aux fruits multicolores.

__ Vous savez, je suis un dieu, naturellement omniscient et omnipotent, fanfaronna le Dieu doré. Vous venez du royaume des Songes, et souhaitez trouver de l’aide parmi les cités du Falaï (ainsi se nommait la région) pour se dresser contre l’empereur-Dragon.

Elthalion encore une fois accusa la surprise. Suivant l’exemple du roi, il n’avait rien mangé, bien que le parfum qu’odoraient les fruits lui mettait l’eau à la bouche. Ce fut la reine qui lui dit en esprit, de telle sorte que lui seul entende, qu’elle était plus probablement la véritable source du savoir de leur interlocuteur.

__ Nous avons trop parlé, expliqua t-elle. Trop dit, trop posé de question, trop révéler. Il avait surement des espions dans la caravane, ou bien des marchands ont délibérément tout rapporté en l’espoir d’une récompense. Il cherche juste à nous impressionner.

Le roi bien sûr, ne s’y était pas trompé.

__ Si vous savez tout, dit il d’un ton mesuré, vous connaissez le danger que représente l’empire d’Indrianée.

__ Oui je connais sa puissance. Mais un danger ? Bah ! Pas pour nous. Notre cité compte trente milles citoyens tous entrainés aux arts militaires. Et il n’y a que deux moyens de pénétrer dans les gorges : les portes de fer. Chacune construite à l’endroit où la gorge est la plus étroite, c'est-à-dire trois à quatre mètres de large. Ces remparts s’élèvent à cinq cent mètres de haut, vous l’avez constaté vous-même en arrivant, et sont épais de trente mètres. Ils laissent juste passer la rivière en dessous. Cent hommes pourraient tenir tête à une armée entière. Il n’y a pas assez de place pour qu’un dragon se faufile entre les falaises et nous pouvons tenir un siège de dix siècles ! Nous l’avons déjà fait.

Le Dieu doré se pencha en avant, son sourire s’élargissant.

__ Alors dites, moi quel danger représente ce terrible empire ? Et pourquoi mes citoyens qui vivent ici dans la joie la plus absolue, iraient mourir dans des terres désolées pour d’autres ? Vous m’en voyez navré, roi Minotaure, mais de mon aide vous ne pouvez quérir. Et vous n’aurez pas davantage de succès auprès des autres cités. Permettez-moi de vous épargner tout le tracas que vous causera leur visite. Restez plutôt ici et jouissez pleinement de tout le bonheur que nous offre la vie !

Ils prirent congé du dieu rieur et allèrent même jusqu’à quitter au plus vite cette ville irréelle, tant qu’ils le pouvaient encore.

__ Pourquoi ne pas lui avoir imposé votre volonté comme vous le suggériez, pour contrôler sa cité ? demanda Elthalion après qu’ils aient mis une distance raisonnable, loin de tout espion.

__ Il ne fallait pas s’y méprendre sur ses tours de passe-passe et ses airs d’adolescent puéril, grogna le roi d’humeur maussade. Il faut disposer d’une puissance inventive colossale pour changer son corps tout entier en or, et parvenir à continuer de vivre. Son imaginaire égal le mien, s’il ne le surpasse pas, et c’est pour cela qu’il nous fallait partir. Il aurait pu ordonner à tous ses sujets de nous capturer et d’imposer leur volonté sur nous pour percer nos secrets. Sa force à la longue aurait eu raison de notre résistance.

__ Va-t-il se lancer à notre poursuite ? s’inquiéta Elthalion en jetant un coup d’œil derrière son cheval sur les montagnes grises et désertes.

__ C’est certain, convint le roi. Mais il semble aimer agir dans la subtilité, autant que dans la profusion. Des espions nous suivront, s’ils ne nous attendent pas déjà dans la prochaine ville.

__ Il mentait, lorsqu’il disait qu’aucune ne nous aiderait ?

__ Je l’ignore, avoua le roi dont la mine s’obscurcit davantage.

Deux jours de cheval plus tard, ils parvinrent à la deuxième cité, Noélyse. Elle avait une parenté avec Oriatia, en ce qu’elle était elle aussi sculptée à même la pierre. Mais au lieu de s’enfermer entre deux falaises, Noélyse avait préféré le grand air de tailler une montagne toute entière. Et elle ne possédait assurément pas le même charme merveilleux, ce sens de l’art et du goût d’Oriatia.

S’il avait fallu un exemple à donner pour le mot « gigantisme » voir même en rechercher l’origine, il aurait fallut regarder du coté de Noélyse. Plutôt que de palais, c’étaient dans des statues que les citoyens avaient choisis d’habiter. Des statues géantes, dont les têtes semblaient aussi grosses que le château du roi Rêveur. Elles n’étaient pas laides, bien au contraire, tant leur visage que leur corps possédait une beauté divine.

Ce qui était hideux, c’était qu’ils avaient taillés partout portes et fenêtres, et qu’ils habitaient à l’intérieur, dans le crâne ou des entrailles des statues, comme des parasites, de la vermine. Comme des mouches qui pondraient leurs œufs dans des carcasses de géants foudroyés. C’était un aspect qui paraissait au roi, à la reine et à Elthalion, singulièrement dégoutant.

C’étaient donc une centaine de géants de pierre, assis, accroupis, allongés, certains atteignant deux cent mètres de haut, qui sortaient de la montagne et formaient la cité de Noélyse. Un seul était debout, au sommet, l’air royal, il contemplait le soleil droit dans les yeux.

Ils pénétrèrent dans la ville par l’arche que formaient deux statues en train de s’embrasser.

__ Imaginez un peu vivre dans un trou du cul, plaisanta le roi.

Il faisait froid à cette altitude, et tous les habitants portaient des vêtements chaud, à l’inverse des dénudés d’Oriatia. Mais là encore, on les conduisit presque immédiatement auprès du conseil dirigeant de la ville.

C’était une assemblée de dix barbus qui logeait dans la tête de la statue levée. La montée des escaliers pour y parvenir leur avait semblé interminable, d’autant que le roi était sûr qu’ils disposaient d’un système d’ascenseur pour ces vieux débris.

__ Son excellence le roi Minotaure, seigneur des Labyrinthes, le présenta un serviteur trompetant.

C’était ainsi qu’il s’était nommé auprès de ceux qu’ils avaient rencontré depuis Oriatia. Soit les barbus Noéliens s’étaient prêtés à la supercherie, soit ils n’en savaient pas autant que le Dieu doré. Le roi Minotaure espérait que ce fut ce dernier cas le bon, car les Noéliens ne semblaient pas aussi puissant que leur confrère doré. Pris individuellement en tout cas. Ensembles, peut être…

__ Exposez le motif de votre visite, seigneur des Labyrinthes, demanda l’un des barbus, qui se ressemblaient tous.

__ Je suis venu vous entretenir de la menace que représente l’empire d’Indrianée. Et espérer que vous vous joindrez à moi pour vous combattre.

__ Combien d’hommes avez-vous à votre disposition ? Qui sont vos alliés ? A quel prix souhaitez vous louer nos services ?

__ Je ne viens rien louer du tout, répliqua le roi qui sentait fleurir un nouvel échec. Je viens seulement parler à votre lucidité. L’empereur-Dragon s’est déclaré maitre du monde tout entier, et vos cités ne seront pas épargnées. Il vous soumettra les unes après les autres et quand sera venu votre tour, vous ne pourrez rien contre lui. En vous unissant dès maintenant, vous pourriez vaincre.

__ Balivernes d’ignorant ! s’offusqua un barbus. Vos mots sont pleins de peur et de lâcheté. Mais que pourra donc une légion d’hommes ne mesurant pas plus d’un mètre quatre vingt de haut, et seulement armés de fer et d’acier, que pourra un dragon aussi puissant soit il, contre des statues de pierre de centaines de mètres de haut ? Leurs flèches s’éclateront sur nous, leurs épées se briseront, leurs boulets ricocheront, le feu de l’empereur-dragon ne percera pas nos murs. Et nos pieds de géant de les écraser, et nos bras de géant de les balayer, et nos poings de géant de broyer le terrible dragon.

Le roi Minotaure fronça les sourcils – ce qui ne se vit pas bien sûr à travers son casque, autre raison outre son aspect intimidant qui justifiait qu’il le porte.

__ Vous prétendez que les statues dans lesquelles vous habitez peuvent se lever ?

__ Bien sûr ! La puissance de notre imaginaire leur donnera la vie et nous seront en sécurité à l’intérieur, triomphants ! Nous n’avons pas besoin de vous, seigneur des Labyrinthes ! Partez donc répandre votre mauvaise parole ailleurs !

L’accueil fut ainsi bien moins chaleureux qu’à Oriatia. Mais la réponse était la même. Un refus. Le roi bouillonnait.

__ Il reste encore cinq de ces impertinentes, nous les ferons toutes ! ragea t-il alors qu’ils galopaient. Et si aucune ne se plie à ma volonté alors qu’ils craignent mon courroux plus que l’ambition de l’empereur-Dragon, car je les pulvériserais toutes, ces arrogantes, ces prétentieuses, ces fanfaronnes mal placées.

Ils durent prendre un navire pour rejoindre Irmine, la maitresse des océans.

Irmine était autrefois une cité bâtie sur une ile, à quelques kilomètres des cotes de Falaï. Elle s’était dotée d’une flotte de commerce, puis de guerre, la plus puissante de cette partie du monde. Sa richesse était telle que des palais plus somptueux les uns que les autres avaient fleuris sur l’ile. Mais les racines de celle-ci n’étaient pas fiables. Chaque année, l’ile s’enfonçait mystérieusement un peu plus dans l’océan. Les quais du port furent les premiers submergés. Puis les habitants se retrouvèrent les pieds dans l’eau. Les rez-de-chaussée finirent par être engloutis. Et l’eau continua à monter, dévorant lentement la ville.

Les habitants répliquèrent en construisant des ponts, puis des tours, pour échapper à la mer. Mais elle montait toujours à mesure que l’ile s’enfonçait. Pour faire taire les rumeurs sur la fin d’Irmine, ils se mirent à construire des palais encore plus gros et magnifiques sur les précédents, désormais sous l’eau. Et l’ile, croulant sous ce poids, s’enfonça plus vite, alors ils en construisirent encore, et l’ile fut encore plus lourde, et l’eau monta encore plus vite.

Ils ne se laissèrent pas abattre. Ils surenchérirent avec d’autres palais et cathédrales, grimpant toujours plus haut pour échapper à l’eau vorace, construisant toujours plus beau pour clamer au monde entier que leur gloire était éternelle. Ils envoyèrent des navires dans tous les ports connus répandre ce message : voyez, disaient ils, voyez comme Irmine la somptueuse resplendit à jamais, contemplez notre gloire sans fin !

Las, l’ile continua de couler, si bien qu’il ne resta un jour d’Irmine la glorieuse qu’une seule tour perçant les flots, comme un phare oublié en pleine mer. Cela aurait pu signer la fin de l’une des Sept cités querelleuses, mais loin de là ! Les habitants comblèrent les ouvertures des bâtiments engloutis, les portes et les fenêtres, et pompèrent l’eau pour les rendre de nouveaux habitables. Ainsi purent-ils se glorifier à nouveau, de posséder la cité la plus incroyable qui soit : une montagne fabuleuse de palais sous-marins !

La tour émergée qui était le plus haut beffroi du dernier palais construit, au sommet du tas des autres, servait de point de repère. On avait construit des pontons pour permettre l’accostage des navires et les gens pénétraient dans la cité par la tour, en descendant via les ascenseurs.

Oriatia et Irmine, apprirent-ils durant leur traversée, étaient de bonnes amies. Elles se disputaient pour des raisons commerciales, et se livraient quelques batailles à coup de corsaires interposés pour la domination des mers, mais il n’existait pas de franche haine entre elles. Aussi ne furent-ils pas surpris qu’on les attende, et qu’on sache tout sur leur quête. Ils furent conduits au Syrménon, le seigneur marchand de la cité.

On les laissa dans une salle au vaste toit d’ogives, et surtout, à l’immense baie vitrée donnant sur les fonds sous-marins. Des bancs de poissons s’agglutinaient à la fenêtre, attirés par la lumière. Ils convinrent que le spectacle était magnifique.

__ Ne risque t-on pas que la vitre éclate à cause de l’eau, s’inquiéta Elthalion.

__ La puissance de notre imaginaire protège la ville tout entière de cette terrible aventure, intervint une voix derrière eux.

Le Syrménon, homme d’une quarantaine d’année drapé dans un luxueux manteau de fourrure, les fit asseoir autour d’une table de marbre, face à la baie vitrée. Elthalion se demanda avec un certain ennui et découragement, pourquoi ils passaient tant de temps en palabre quand la réponse était toujours non.

__ Je suis au courant des raisons de votre venue ici, attaqua immédiatement le Syrménon d’un ton courtois. Et c’est avec regret que je dois vous informer sans plus vous faire d’espoir que nous ne pouvons vous aider.

__ Vous me surprenez, Syrménon, railla le roi qui avait envie de frapper ce bonimenteur fleuri. Laissez moi deviner, vous ne craignez pas l’empereur-Dragon parce que votre cité est engloutie et que ses hommes ne savent pas respirer sous l’eau.

__ C’est à peu près cela lui, convint le Syrménon sans relever l’ironie. D’autant que nous disposons de la plus grande flotte au monde, et que l’empire d’Indrianée s’équipe encore de galères pour protéger ses cotes. Ils ne parviendraient même pas jusqu’à nous.

__ Un dragon pourrait sans difficulté bruler votre flotte entière, intervint la reine par le biais d’Elthalion.

__ Ah oui ? rigola le Syrménon. Et si nous emmenions nos navires à cent lieus des cotes, combien de temps à votre avis un dragon peut il voler sans se fatiguer ? Nous pouvons l’égarer dans l’océan et l’abattre quand il sera exténué. Non, nous ne craignons pas ce dragon terrible. C’est par simple politesse que je vous ai entretenu personnellement de cette affaire. Vous pouvez profiter de toutes les largesses de ma cité. Vous y êtes en sécurité. Le Dieu doré ne pourra rien contre vous.

__ Que nous voudrait-il bien ? demanda le roi avec méfiance.

Le Syrménon ne répondit pas tout de suite. Il se servit un liquide qui s’avérait être bleu, le fit tournoyer dans son verre de cristal, le bu avec un plaisir non feint, et seulement alors, planta son regard aux yeux verts dans celui aux yeux bleus du roi.

__ Vous l’intéressez beaucoup, expliqua t-il. Personne n’a jamais entendu parler, ni d’un royaume des Songes, ni d’un seigneur des Labyrinthes. En revanche, tout le monde connait ces derniers. On dit qu’ils ont le pouvoir de manipuler le temps et l’espace. Qu’ils ouvrent des portes sur des mondes nouveaux et fabuleux. Qu’ils contiennent des richesses qu’aucun imaginaire n’a jamais réussi à concevoir. Un vrai seigneur des Labyrinthes, un individu capable de s’y promener à sa guise et en connaissant tous les secrets, deviendrait sans difficulté le maitre du monde, voir de l’univers tout entier. Cela intéresse forcément beaucoup de gens.

Il bu une nouvelle gorgée puis posa son verre.

__ Ne vous méprenez pas. Le Dieu doré n’est pas aussi superficiel qu’il y parait. Il est intelligent, ambitieux, retord, et terriblement puissant. La seule raison pour laquelle les cités de Falaï n’ont pas encore été envahies par Indrianée, c’est qu’entre les marches du Haut et le Bas, se trouve Oriatia. Et l’empereur-Dragon redoute le Dieu doré. On vous a sans doute dit que si une cité s’alliait à Indrianée, toutes les autres se ligueraient immédiatement contre elle. Rien n’est plus faux. Chacune des sept cités est attachée à son indépendance. Aucune n’acceptera jamais de ne ranger du coté de l’empire, même pour le plaisir d’un allier de ce poids pour écraser ses rivales. Nous ne sommes pas stupides. Nous savons ce qu’ambitionne l’empereur-Dragon. Mais contrairement à ce que vous pensez, nous n’avons pas besoin d’être unis pour lui tenir tête.

__ Pourquoi me raconter tout cela ? dit le roi toujours aussi méfiant.

__ En échange de la réponse à une question, avoua le Syrménon dont la figure se fendit pour la première fois d’un sourire.

Le roi conserva sa méfiance, la redoubla même. Ce sourire ne lui rappelait que trop celui du Dieu doré. Tous jouaient manifestement un double jeu, avaient leurs propres objectifs en tête. Et il refusait de se faire manipuler comme une pièce. Jusqu’à présent, seuls les barbus de Noélyse avaient paru le craindre. Pourquoi donc avaient ils eu peur de lui. Qu’en serait-il des autres cités ?

__ Vous avez été des plus polis avec moi, Syrménon, posez donc votre question et je verrais s’il m’est possible d’y répondre.

__ Oh, je suis sûr que vous vous attendez à ce que je vous demande de révéler quelque secret. Oh non, il n’en est rien. Simplement, je demeure curieux. Quel est, pour vous, l’intérêt de se dresser contre Indrianée ? Vous mettez en avant la survie des Sept cités, mais vous n’en êtes pas originaires. Nous ne savons même pas d’où vous venez.

Le roi Minotaure compris ce que le Syrménon tentait de lui faire dire. Beaucoup plus qu’une simple raison de se battre.

__ Je viens d’un royaume lointain, que vous ne connaissez pas. C’est cela, qui justifie de combattre l’empereur-Dragon. L’abattre pendant qu’il est encore faible, avant qu’il ne soit plus possible de l’arrêter. Et je suis pour cela à la recherche d’alliés.

__ Sans aucun doute, approuva le Syrménon comme s’il ne lui apprenait rien – ce qui était le cas. Eh bien, je vous souhaite bonne chance pour recueillir l’aide des autres cités.

__ Le Dieu doré a affirmé qu’aucune ne se rallierait à moi. Qu’en pensez-vous ?

__ Aucune n’a de raison de s’opposer à Indrianée à l’instant présent. Mais, loin de votre royaume, si je peux vous donner un dernier conseil, c’est de vous, que vous devriez vous inquiéter en premier lieu. Le Dieu doré, et moi-même, ne sommes pas les seuls à s’être penchés sur votre cas. L’empereur-Dragon a ses propres espions dans nos lignes, et la rumeur est sans doute parvenue jusqu’à lui, qu’un mystérieux seigneur des Labyrinthes cherchait à le détrôner. Alors prenez garde, tout le monde n’a pas le même sens du respect de l’hospitalité que moi.
[/SPR]

Je continue ici. J'ai effectivement atteint la limite de caractères sur le premier post n_n

Le roi Minotaure s'engage dans les cités querelleuses afin d'obtenir de l'aide contre l'empereur-Dragon. Hélas ! Si la reine et Elthalion se plaignaient des complots qui rongeaient le royaume des Songes, ce n'étaient que gamineries d'enfant. Les voila entrés dans le pays de Falaï, aux 7 cités querelleuses, où tromperies et plans machiavéliques sont un art délicat. Le roi Minotaure qui espérait se servir des cités à son propre compte se retrouve lui même vulgaire pion d'un jeu qui le dépasse. Parviendra t-il à reprendre le contrôle et cesser de se faire manipuler ? Face à ces nouveaux adversaires aux intentions troubles, il ne doit pas oublier la menace qui plane dans l'ombre... celle de l'empereur-Dragon.
 

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Rien de nouveau sous le soleil. De magnifiques descriptions et de l'espionnage industriel. Rien de nouveau
 

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Eh oui, l'imaginaire permet de rendre possible l'impossible ce qui est narrativement bien commode ^^

/!\PETIT JEU /!\
Vous aussi déchainez votre imaginaire !
Le pays de Falaï est composé de 7 cités rivales. Nous avons déjà vu Oriatia la cité taillée dans les falaises, Noélyse, cité des géants de pierre taillée dans une montagne et Irmine, cité des milles palais engloutis.

A vous de deviner quelles seront les particularités des 4 cités restantes !
-Téhina :
-Shive :
-Selvition :
-Vaitiaire :
Faites preuve d'imagination pour inventer des cités extravagantes ! Je n'ai rien arrêté concernant la dernière de ces 7 villes, donc si vous inventez quelque chose d'original, vous pourrez figurer dans l'histoire :eek:
 

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En manque d'idée? :eek:

j'en verrai bien une caché dans les entrailles d'un animal protecteur
 

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Guest
Non j'ai déjà inventé les 4 villes, y'en a juste une que je trouve pas super original et puis ça vous fait participer et commenter c'est sympathique n_n

Je rappel :

/!\PETIT JEU /!\
Vous aussi déchainez votre imaginaire !
Le pays de Falaï est composé de 7 cités rivales. Nous avons déjà vu Oriatia la cité taillée dans les falaises, Noélyse, cité des géants de pierre taillée dans une montagne et Irmine, cité des milles palais engloutis.

A vous de deviner quelles seront les particularités des 4 cités restantes !
-Téhina :
-Shive :
-Selvition :
-Vaitiaire :
Faites preuve d'imagination pour inventer des cités extravagantes ! Je n'ai rien arrêté concernant la dernière de ces 7 villes, donc si vous inventez quelque chose d'original, vous pourrez figurer dans l'histoire
 

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boarf, j'ai plein d'idées!

Une ville au milieu d'un nuage magique qui transforme tous être en gaz, chaque habitant est un gaz différent

Une ville perché dans les entrailles d'un animal géant

Une ville arbre, et pour y rentrer, il faut passer un portail qui nous amène à la taille voulue pour y accèder

ou bien... un mélange de tout cela?
 

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lol, si tu fais genre "avatar" (la maison dans l'arbre) laisse tomber, c'est pas original.

Pareil pour une ville "normale" caché dans un marais dont la vase est de l'acide
 

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Je up avec une petite image qui m'a bien fait rire

skein.jpg

in

Aller il faut encore trouver quelles seront les prochaines cités o/
 

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Guest
énorme :-D

je verrais bien une ville banni du cercle des sept, perchée sur un animal géant comme une tortue marine, et en perpétuel mouvement pour échapper au courroux de ses anciennes soeurs
 

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Guest
J'allais lire une partie de ton récit mais j'ai lus les commentaires en premier, alors je ne peux commenter pour l'instant, mais je participe à ton concours sans avoir lu !

Alors voila, un grand roi avait décidé de modifier la structure de la Terre de par son imagination et ainsi il modifia les caractéristiques d'une forêt pour en faire, la forêt des poils. Forêt indomptable et imprévisible dont les "arbres" bougent au gré du vent, peuplé de monstre monstre étrange tel que des "poux" géants ! C'est dans cette forêt que la septième cité est construite. Des poils ont été rasés, d'autres attachés les uns aux autres et ainsi fut formé la septième cité.

- Attention !! Les personnes souffrant de calvitie peuvent se faire attaquer par la forêt sans aucune raison apparente ! -
 

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Une ville qui n'est trouvable que quand on ne la cherche pas?

Bon, la suite! La suite!
 
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