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Texte n°41
Après la terrible bataille de Leuctres qui a décimé nos armées et marqué à jamais notre peuple dans sa chair, le bon roi Cléombrote m’a désigné pour mener deux cents de nos homoioi fonder une cité fortifiée au cœur de la mer Egée afin de préserver l’avenir de notre nation au cas où le pire surviendrait. On fit armer un navire et nous primes la mer par brise favorable en direction des Cyclades à la recherche d’une terre propice. Après dix-sept jours de recherche et d’exploration, la colère soudaine de Poséidon nous plongea dans une violente tempête. Des vagues plus hautes que l’Acropole de l’honnie Athènes ont fracassé notre fier trirème sur des rochers, et près du quart d’entre nous a périt. Les autres ont échoué sur une terre inconnue, à la civilisation primitive. Très vite, il fallut oublier cette tragédie, grecque s’il en est, et organiser notre survie. Le produit généreux de la pêche et de la cueillette nous permis de palier en premier lieu à toute disette. Nous n’avions sauvé de notre naufrage que quelques outils, armes et semences, mais nous trouvâmes sur l’île de nombreuses ressources. Un torrent d’eau pure, une terre fertile et florissante, une faune abondante, des forêts luxuriantes offrant à profusion un bois de qualité, de la pierre que nous saurons tailler, et la satisfaction de Héra nous a même permis de découvrir un gisement d’argent. Dès lors nous pouvions nous atteler à la tâche qui nous avait été confiée : Fonder une cité. Rome ne s’est pas faite en un jour dit-on, mais pourquoi se comparer à cette insignifiante bourgade ? Notre détermination est sans faille, et chaque jour apportera sa pierre aux édifices. Déjà avons-nous découvert sur l’île quelques villages à la populace docile, que nous avons très vite réduits en servage, et qui en échange de notre clémence nous livrent les ressources que nous exigeons. Demain notre cité comptera ses premières naissances, des demeures au confort suffisant, une carrière de pierre, une mine d’argent, d’excellentes moissons, un sénat ordonnant nos lois, une caserne formant nos hoplites, un rempart rendant notre place forte imprenable, et bientôt un navire… Pour rentrer au pays et ne trouver que mort et désolation ? Non ! Pour laver l’infamie, reconquérir nos terres et recouvrer notre gloire passée. Pour reprendre la Laconie notre mère patrie, la Messénie qui nous a été enlevée, asservir Corinthe la félonne et tout le Péloponnèse. Pour occire les Thébains qui nous ont tant meurtris, pour nous venger d’Athènes qui nous nargue, puis mettre à genoux la Thessalie et la Macédoine, unifier la Grèce toute entière sous notre bannière, asseoir notre suprématie sur la mer Egée, reprendre les cités Ioniennes, anéantir les Perses et, si les dieux le veulent, conquérir le monde ! Et si Hades s’y oppose, nous franchirons le Styx pour le combattre ! Nous sommes des Spartiates, et nous sommes immortels !... Pardon Patrocle ? Tu vois bien que je parle là, qu’y a-t-il ? Oui c’est cela, la première pierre, tu la poses là…
Après la terrible bataille de Leuctres qui a décimé nos armées et marqué à jamais notre peuple dans sa chair, le bon roi Cléombrote m’a désigné pour mener deux cents de nos homoioi fonder une cité fortifiée au cœur de la mer Egée afin de préserver l’avenir de notre nation au cas où le pire surviendrait. On fit armer un navire et nous primes la mer par brise favorable en direction des Cyclades à la recherche d’une terre propice. Après dix-sept jours de recherche et d’exploration, la colère soudaine de Poséidon nous plongea dans une violente tempête. Des vagues plus hautes que l’Acropole de l’honnie Athènes ont fracassé notre fier trirème sur des rochers, et près du quart d’entre nous a périt. Les autres ont échoué sur une terre inconnue, à la civilisation primitive. Très vite, il fallut oublier cette tragédie, grecque s’il en est, et organiser notre survie. Le produit généreux de la pêche et de la cueillette nous permis de palier en premier lieu à toute disette. Nous n’avions sauvé de notre naufrage que quelques outils, armes et semences, mais nous trouvâmes sur l’île de nombreuses ressources. Un torrent d’eau pure, une terre fertile et florissante, une faune abondante, des forêts luxuriantes offrant à profusion un bois de qualité, de la pierre que nous saurons tailler, et la satisfaction de Héra nous a même permis de découvrir un gisement d’argent. Dès lors nous pouvions nous atteler à la tâche qui nous avait été confiée : Fonder une cité. Rome ne s’est pas faite en un jour dit-on, mais pourquoi se comparer à cette insignifiante bourgade ? Notre détermination est sans faille, et chaque jour apportera sa pierre aux édifices. Déjà avons-nous découvert sur l’île quelques villages à la populace docile, que nous avons très vite réduits en servage, et qui en échange de notre clémence nous livrent les ressources que nous exigeons. Demain notre cité comptera ses premières naissances, des demeures au confort suffisant, une carrière de pierre, une mine d’argent, d’excellentes moissons, un sénat ordonnant nos lois, une caserne formant nos hoplites, un rempart rendant notre place forte imprenable, et bientôt un navire… Pour rentrer au pays et ne trouver que mort et désolation ? Non ! Pour laver l’infamie, reconquérir nos terres et recouvrer notre gloire passée. Pour reprendre la Laconie notre mère patrie, la Messénie qui nous a été enlevée, asservir Corinthe la félonne et tout le Péloponnèse. Pour occire les Thébains qui nous ont tant meurtris, pour nous venger d’Athènes qui nous nargue, puis mettre à genoux la Thessalie et la Macédoine, unifier la Grèce toute entière sous notre bannière, asseoir notre suprématie sur la mer Egée, reprendre les cités Ioniennes, anéantir les Perses et, si les dieux le veulent, conquérir le monde ! Et si Hades s’y oppose, nous franchirons le Styx pour le combattre ! Nous sommes des Spartiates, et nous sommes immortels !... Pardon Patrocle ? Tu vois bien que je parle là, qu’y a-t-il ? Oui c’est cela, la première pierre, tu la poses là…