Le Bénéfice...
Quelques attaques, deux pour être exact, de simples voleurs qui rentreront chez eux avec une bonne correction et qui arrêteront sûrement de voler sur les grands chemin pendant un temps.
Il est temps de se reposer, on avançait plutôt vite jusqu'à maintenant, mais le jour commence à décroître et il est bien plus difficile de se défendre la nuit, habituellement les pillards sont bien mieux organisés lorsque seuls les étoiles éclairent le sol.
Heureusement, Larissa n'est pas loin. Une ville de commerçant, sa situation géographique entre Thessalonique et Athènes lui permet surement de faire pas mal de profit.
Le vieux veut se faire un peu d'argent ici, il est rusé...
Malheureusement l'argent commença à baisser lorsque les gardes leurs firent payer leur droit d'entrer, chose pourtant peu commune, Imra voulut s'interposer mais le vieillard réagit plus vite que lui en sortant sa bourse. Pour l'instant cet arrêt en ville faisait un déficit dans le petit budget du vieux commerçant. Soit, tant qu'il payait ce qu'il devait tout irait bien.
Ils prirent une chambre pour la nuit dans une auberge délabrée près du centre ville, ils purent installer les chevaux à l'étable et la cargaison en lieu "sur" selon l'aubergiste, autrement dit une espèce de vieille grange avec une porte branlante.
La nuit passa, et ils se levèrent, avalèrent quelque chose en vitesse et partirent en ville vendre des tissus.
Imra aida le vieillard a installer son étalage et alla s'assoir un peu plus loin au centre de la place. Près de la fontaine, une jeune femme avait le visage camouflé, comme si elle dormait. Imra alla s'assoir à quelques mètres d'elle et surveilla l'étalage du marchand de loin, tout en observant la jeune femme : Une peau blanche, presque aussi blanc que les habits vendu dans les parages et des jambes marquées de cicatrices diverses. La jeune femme leva la tête, et remarqua Imra, lui, il remarqua qu'elle sanglotait, qu'elle avait un énorme bleu au front et qu'elle avait des marques sur le coup, comme si on l'avait étranglée.
D'après ce qu'il savait de la Grèce, et surtout des grandes villes, il devina que c'était une esclave, ou une affranchie. Les "maîtres" ont parfois un comportement extra-violent envers leurs esclaves, comme s'ils étaient des jouets qu'on peut secouer dans tout les sens.
Elle observa Imra à son tour, et ses sanglots cessèrent comme si elle venait de voir quelque chose qui la rendait heureuse, et ça l'était : d'une part quelqu'un s'intéressait à elle, chose peu commune pour une esclave, d'autre part, elle le connaissait. Ils avaient fait un bout de route ensemble, ils s'étaient rencontrés sur les chemins et avaient sympathisé, sans comprendre réellement le dialecte de l'autre.
Imra allait se lever pour aller à la rencontre de son "amie", mais au même moments des éclats de voix se firent entendre vers l'étalage du vieux.
"
Tu oses, je dit bien tu OSES, vendre mes produits, dans ma ville, sur mon marché, sur ma place ! Quel culot, tu me voles pour revendre derrière et en plus tu as l'audace de penser que je ne le remarquerais pas en te pointant ici !
- Mais voyons, rien de tout cela ne t'appartient, tu dit n'importe quoi, cette place ? La tienne ? Laisse moi rire ! Ce tissus ? Le tiens ? On trouve le même partout aujourd'hui !
- Toi vieillard, tu perds rien pour attendre, je te retrouverais et je te découperais en morceaux !
- Je t'attends, fils de Méduse "
Sur ces mots le second marchand vint vers Imra, embarqua le jeune fille et partit.
La fin de la journée arrivait et le petit vieux commençait à voir le bout, plus beaucoup de tissus à vendre, un très bon profit pour aujourd'hui. Imra commença à ranger, et emporta une pile de linge et autres tissus jusqu'au chariot. Il entendit des chevaux arriver, un homme qui parlait du voix forte, et un autre d'une voix chevrotante et peureuse, une épée qui sort de son fourreau, quelque chose de trancher, les chevaux qui repartent au galop. Imra termine son travail, et revient près du vieillard qui était assis sur sa chaise, Imra ne le remarqua pas de tout de suite, mais son employeur n'avait plus de tête, des grandes traces de sang couvraient l'étalage. Une petite flaque de sang commençait à couvrir le sol autour de la tête du malheureux.
Imra ne savait pas quoi faire, dans la précipitation il décida de prendre la bourse du vieillard et partit, puis il revint et adressa une rapide prière aux Anciens, pour qu'ils protègent son esprit.
Pour Imra la journée n'était pas si mal, il se retrouvait avec un jolie pactole grâce au vieillard, et n'avait plus rien pour le ralentir jusqu'à Thèbes. Il reprit une nuit dans une taverne en ville et alla dormir.