Un petit texte, je ne pense pas qu'il donne lieu à une histoire.
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Mes écouteurs enfoncés dans mes oreilles, j’avance d’un pas lourd vers le fond du bus. Je réussis à avoir une place contre la vitre, avant dernier rang. « Ligne 29, direction Brézillet ». Une voix féminine, voir robotique, venait d’atteindre mon ouïe malgré le volume intense de ma musique. Je plaque ma joue contre la paroi glacée de l’hiver, tout en attendant le départ. Ça y est, le moteur s’agite, la vitre bouge malgré le fait que je sois collé à elle. Nous arrivons très rapidement dans la campagne, il m’est alors possible d’observer ces arbres froid, glacés, blancs. Des gens marchent dans l’herbe, habillés de gros manteaux, de bonnets et de gants. Je peux distinguer le menton d’une personne – la cinquantaine environ – grelotté, je compatis pour elle-même si dans l’état actuel, plus de personnes compatissent pour moi.
« prochain arrêt : le bois », j’appuie sur le bouton rouge « Stop ». Les portes s’ouvrent devant moi, donnant naissance à un nouveau monde. Ce bois, lieu de mes moments mélancoliques, a déjà accueilli pleins de fois mes larmes. Je pose mon pied au sol, j’ai l’impression de ne faire qu’un avec la Terre. J’avance d’un pas lourd, lent, frêle, vers les profondeurs du bois. Ma musique « My Immortal » commence à faire monter mes larmes.
Poser sur la mousse d’un arbre, l’adolescent pleure la mort d’un de ses proches. Tel un ange gardien, la personne défunte protègera le jeune grâce au bois.