[Récit] Les Six Pierres du Volsanga

DeletedUser48249

Guest
Je pense que je vais faire un roman comme toi tu m'a donné envie :)
 

DeletedUser

Guest
Et c'est repartit. J'ai pas mal de temps devant moi, autant le mettre à profit.

[SPR]
4
Songes fiévreux​

La fièvre prît Neirda, le faisant délirer pendant trois jours et trois nuits. Clio resta à son chevet durant tout ce temps, épongeant son front brûlant, veillant sur cet étrange jeune homme que la mer leur avait apportée. Son oncle avait bandé la blessure du jeune homme, changeant régulièrement le pansement mais la plaie suppurante ne lui laissait guère d'espoir sur les chances de survie du blessé.

Il s'éveilla alors que les rayons naissants du soleil pénétraient par la fenêtre. Il se redressa sur la paillasse sur laquelle il était couché. Une douleur cuisante lui parcourut le côté, lui arrachant un grognement de douleur.

Une jeune fille s'approcha de lui suivit d'un homme dans la force de l'âge. Tout deux abordaient un teint bronzé, des yeux clairs, des cheveux bruns ceints d'un bandeau. Ils étaient vêtus de tuniques courtes, fixées aux épaules, retenues à la taille par une ceinture. L'homme lui tendit un bol d'eau. La gorge desséchée, Neirda but avidement. Sa soif épanchée, il lui rendit le bol en le remerciant d'une voix sourde. Ils le regardèrent avec des yeux ronds et échangèrent dans une langue qui lui était totalement inconnue.

Dans quel pays se trouvait il ? Voici la question qu'il se posait alors qu'il sombrait à nouveau dans le sommeil.


Neirda errait dans la brume. De grands pins nus perçaient le brouillard, hautes silhouettes décharnées. Un bruit de cavalcade se fit entendre dans son dos. Des cerfs, bois en avant fondaient sur lui, leurs yeux rougeoyant d'une lueur maléfique. Il se mit à courir.

Il courut longuement, trébuchant sur des racines, s'écorchant contre des rochers. Mais les cerfs étaient toujours sur ses talons. Extenué, il s'arrêta, la respiration sifflante, appelant au secours.

Dans un battement d'aile, une chouette vint se poser sur une branche voisine. Elle darda son regard pétillant sur lui. Un homme de haute taille, enveloppé de brume, le visage indistinct tendit ses bras vers lui.

"Père, cria Neirda en le reconnaissant. Viens à mon secours. Aide-moi, je t'en pris. L'homme lui lança un regard interrogateur. Est ce que tu ne m'entends pas, père ? On dirait que tu ne me comprend pas.

- Personne ne te comprendra si tu ne parle pas comme eux, intervint une voix.

Neirda aperçut une femme, auréolée de lumière sortant de la brume. La chouette prit son envol et vint se poser sur l'épaule de cette femme en armure, casque à cimier sur la tête, bouclier au bras et lance au poing.

- Neirda, lui dit-elle d'une voix douce, tu es bien loin de ton pays. Tu te trouve dans le berceau des dieux, monde à la fois fantastique et des plus dangereux pour un étranger comme toi. Mais par le plus heureux des destins, le venin du serpent né de Céto coule dans tes veines, faisant de toi en partie un membre de ce fabuleux univers. Ainsi, tu pourras ...

La sonnerie d'un cor sonna dans le lointain, l'interrompant. Neirda tendit l'oreille. Le cor résonna à nouveau, un chant guerrier montant des arbres. La chouette pris son envol dans un bruissement de plume.

- Il faut que tu fuis jeune homme. Il en va de ta vie. Maintenant, revient vers le monde réel."


Sa silhouette s'effaça entre les arbres. Un voile noir envahit la vision de Neirda et il ouvrit brusquement les yeux, découvrant deux visages penchés sur lui.
[/SPR]
 

DeletedUser42587

Guest
Salut ici,

Rien a dire de plus que précédemment, j'aime beaucoup ta façon de construire ton histoire, bien que pour le coup, je trouve que ça traîne un peu pour un 4ème chapitre. A part ça bah, vivement la suite!
 

DeletedUser

Guest
Un peu longé par rapport au temps passé entre le chapitre 3 et 4 ou du fait qu'il ne se passe toujours pas grand chose à ton gout ?
 

DeletedUser

Guest
C'est bien ce que je penser. T'inquiètes pas, ça va bouger dans le chapitre suivant.
 

DeletedUser

Guest
Voilà la suite :

[SPR]
5
L'attaque


La sonnerie d'un cor s'éleva dans l'air matinal.

Les visages disparurent de son champ de vision. Des cris résonnèrent, un bruit de course retentit . Neirda s'assit sur la paillasse. L'homme et la jeune fille avaient disparu de la pièce. La porte donnant sur l'extérieur était ouverte.

Il se leva. Ses blessures avaient été recousues et semblaient propre. Il avisa sa chemise lavée et rapiécée par les bons soins d'une âme charitable, et l'enfila. Un collier en tomba en tintant. Il le ramassa et découvrit une curieuse pierre d'une teinte rosée familière, enchâssée sur simple et à la fois complexe collier, liant astucieusement cuir et fils de bronze.

Il sortit, prenant au passage une large épée de son pays dont il ceignit le fourreau à sa ceinture. Il resta en arrêt sur le perron.

Une troupe armée fondait sur le village. Vêtus de tuniques sales et d'un équipement des plus disparate, ils brandissaient de longues lances et glaives tout en hurlant comme des sauvages. Quelques uns, portant des cuirasses, casques à cimier et boucliers de bronze au poing, semblaient bien plus menaçant. Neirda nota mentalement la présence d'uniquement une demi douzaine de cavaliers et l'absence d'archers bien que quelques frondeurs se trouvaient dans les rangs des assaillants.

Ils déferlèrent sur le village, ne rencontrant aucune résistance. Des chèvres courraient de tout côtés, des femmes criaient, un bébé pleurait. Les villageois fuyards furent fauchés comme les blés. Une maison prit feu. Un homme tenta de faire monté une femme sur une vieille rosse. Une lance lui perça le côté. Un glaive atteignit la femme dans le dos, la jetant à terre dans une gerbe de sang.

Un homme entre deux âges au visage familier faisait tournoyer un trident, entouré de pillards. Plusieurs guerriers gisaient à ses pieds. La fourche perça la gorge d'un assaillant. Un bruit de cavalcade se fit entendre. Un cavalier arriva à sa hauteur et d'un coup d'épée, détacha la tête du corps du vaillant défenseur, avant qu'il ne puisse réagir, l'envoyant rouler quelques mètres plus loin.

Le cavalier fit volter son cheval. Son regard croisa celui de Neirda. Il talonna sa monture, fondant sur le jeune homme, lame au clair. Neirda avisa une perche appuyée contre le mur de la maison et s'en saisit. Lorsque son assaillant arriva a sa hauteur, il se décala rapidement et d'un coup violent de perche qui se rompit, le désarçonna .

Le guerrier se releva sonné et stupéfait. Il jaugea ce jeune homme à la peau clair qui l'avait envoyé à terre devant les yeux de sa troupe. Fou de colère, il chargea en hurlant.

Neirda évita de justesse l'attaque mortelle en se jetant à terre. Il se releva rapidement, tirant son épée juste à temps pour parer le second coup. Les lames s'entrechoquèrent. Le choc faillit lui faire perdre son épée. Il raffermit sa prise sur sa garde. Une avalanche de coups plut sur lui. Il ne put que parer tout en reculant, dans l'incapacité totale de lancer une contre-attaque. Son bras endolori devint lourd, la sueur perlant sur son front.

Soudain, les leçons du maitre d'armes du château, de longues heures de maniement lui revinrent en mémoire. Une énergie nouvelle envahit Neirda. Il ne fit plus qu'un avec son arme, l'épée devenue l'extension de son bras. Face au glaive, il disposait d'un avantage que lui conférais l'allonge de son épée. Il le mit à profit.

Il para l'attaque suivante. Il se fendit et toucha la jambe de son adversaire. Les lames se croisèrent à nouveau. Il arrêta un coup destiné à lui fendre la tête. Contre-attaque cinglante. Coup de taille. Le guerrier dévia sa lame. On aurait dit deux danseurs dans un ballet mortel. La lame de Neirda glissa sur la cuirasse de son adversaire sans faire de dégâts. D'une torsion du buste, le jeune homme évita une nouvelle attaque mais sa blessure se remit à saigner. Il fallait abréger le combat au plus vite.

Neirda envoya son pied dans le but de faucher les jambes de son adversaire. Ce dernier l'évita en sautant. Mais il retomba sur le sol mal équilibré. Neirda lui porta un coup de manche à la mâchoire, qui craqua. Un coup d'épée en travers de la cuisse le jeta à terre, mettant fin au combat.

Neirda fit volte face et avisant un cheval avec arc et carquois ceint au coté, courut vers lui. Aucune selle ni étriers. Seulement un tapis. Quel était ce peuple barbare qui montait à cru ? Éludant la question, il enfourcha le cheval et le lança au galop.

En quittant le village, il passa devant une jeune fille qu'il reconnut comme celle qui l'avait soignée. Couchée sur le sol, le sourire aux lèvres, on aurait pu croire qu'elle dormait si l'on faisait abstraction de la plaie béante au ventre et la mouche posée sur ses grands yeux bleus encore ouvert.

Au centre du village, alors que l'un de ses hommes bandait sa jambe, Apion fulminait. Qui était ce jeune étranger qui l'avait vaincu ? D'où venait cette étrange épée avec laquelle il se battait comme un diable malgré son jeune âge ? Tant de questions qui se bousculaient dans sa tête.

Un bruit de cavalcade le fit se retourner. Ses cavaliers étaient là.

"Trouvez ce garçon et rapportez le moi, leur cria t'il."

A ces mots, un guerrier monta en croupe derrière chaque cavalier et ils partirent à la poursuite du fuyard.
[/SPR]
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
On reprend de plus belle.

[SPR]
6
Dans les bois​

Neirda s'éloigna au galop. Arrivé en haut d'une colline, il se retourna. En contrebas, le village brûlait, les pillards grouillant en son sein tel des fourmis. C'est là qu'il aperçut la troupe lancée à ses trousses. Il talonna son cheval et couché sur l'encolure de sa monture, le vent sifflant à ses oreilles, galopa vers l'étendue boisée que l'on pouvait apercevoir au loin.

Il chevaucha pendant de longues minutes avant de se retrouver face à une rivière. Ni pont ni gué à l'horizon. Derrière lui, les cavaliers se rapprochaient dangereusement. Dans quelques instants, ils l'auraient rejoint et le combat de front était perdu d'avance.

Neirda piqua des deux et son cheval pénétra dans la rivière en piaffant. L'eau monta au fur et à mesure qu'ils avançaient, atteignant bientôt l'encolure du cheval qui commença à paniquer. Neirda tint les rênes fermement et le força à continuer.

Derrière lui, les cavaliers entrèrent dans la rivière à force d'éclaboussures. Dans un dernier effort, Neirda et sa monture atteignirent l'autre rive . Des hennissements retentirent dans son dos. Certains de ces poursuivants eurent moins de chance que lui. Plusieurs chevaux, prit de panique, perdirent pied, entrainant avec eux leurs cavaliers vers le fond.

Neirda talonna à nouveau sa monture et repris sa folle chevauchée. Il arriva bientôt sous le couvert des arbres. Le feuillage des pins était si dense qu'une obscurité quasi totale régnait en ces lieux.

Son cheval tremblait, l'écume aux lèvres et le poil luisant. Le jeune homme décida de le laisser car dans son état, il ne lui était d'une quelconque utilité. Il lui retira son mors, et après avoir saisit l'arc et le carquois qu'il passa dans son dos, lui donna une claque sur les flancs, le faisant ainsi partir.

Il avisa un grand pin au tronc épais dans lequel il entreprit de se hisser dans les branches. A califourchon sur l'une de ces dernières, il attendit. Loin en dessous, il entendit ses poursuivants arriver . Ils avaient laissés leurs montures et se déplaçaient furtivement, en arc de cercle, armes aux poings.

Ils passèrent discrètement devant l'arbre, posant sans bruit leurs bottes sur le tapis d'aguilles de pins, recouvrant le sol. Neirda, tapi sur ça branche, compta neuf hommes. Il mit lentement son arc en place, encocha une flèche, visa et tira.

Silencieuse et mortelle, la flèche vola droit vers le guerrier fermant la marche pour allez se ficher dans sa gorge. Il griffa le vide pendant un moment, bouche ouverte avant de s'écrouler sur le flanc, mort. Ses compagnons ne s'en aperçurent même pas.

Neirda tira une seconde flèche. Elle fusa dans les airs et s'enfonça profondément dans une fente à peine visible, là où les deux parties de la cuirasse se rejoignent. L'homme tomba en avant, heurtant celui qui était devant lui, alertant tout le groupe. L'un des guerrier s'écarta du groupe, tentant de percer l'obscurité afin de savoir d'où venaient les flèches. Dans la pénombre, son visage parut aussi pale que celui de la mort.

Sur un ordre de leur chef, il s'effaça dans le noir. Le petit groupe disparut dans l'obscurité, tels les esprits se fondant dans la nuit.

Quelques minutes passèrent et Neirda descendit de son perchoir et prit le chemin que les hommes avaient pris. Le chasseur allait devenir la proie .

[/SPR]
 

DeletedUser

Guest
[SPR]
7
Crocs et écailles​

Tantôt courant, tantôt marchant, Neirda suivit la piste du petit groupe. L'obscurité environnante ne l'aidant pas, il finit par perdre leurs traces dans les sous-bois. Un gémissement lui fit tendre l'oreille. Il s'arrêta, tous sens en alerte. Sans doute le vent se dit-il. Les gémissements reprirent, tout proche.

Encochant une flèche, Neirda quitta la piste à la recherche de leur auteur. Il finit bientôt par tomber sur une fosse profonde, creusée dans le sol. Les branchages autour laissaient deviner que c'était à l'origine une fosse camouflée, destinée à prendre au piège quelques animaux. Neirda s'approcha et découvrit un énorme loup malingre et décharné.

Pour se sortir du piège, la bête avait commencé à creuser un chemin dans la paroi de sa prison mais ses forces avaient fini par l'abandonner avant qu'il ne parvienne à s'en échapper. Il était donc là, depuis on ne sait combien de temps, faible et mourant de faim.

Neirda eu pitié pour lui. Il avisa quelques arbustes et tirant l'épée qu'il avait ceint dans son dos, entreprit de tailler des perches. Les liant avec du lierre, il confectionna une plateforme qu'il posa entre le tunnel du loup et le rebord de la fosse. L'animal le fixa puis posa ses pattes décharnées sur le pont de fortune .

Le loup sortit enfin de la fosse et Neirda recula. Mais pas assez vite pour empêcher la bête de lui lécher la main d'un coup de langue rapide. Après avoir flairé cette main, l'énorme loup disparu entre les arbres non sans lancer un dernier regard à son sauveur.

Neirda se retrouva , une fois de plus, seul au milieu des bois. Une branche craqua dans son dos. Il fit volte face en tirant son épée de son fourreau. Il se retrouva face à un soldat, fonçant sur lui, lame à la main.

Un rugissement retendit dans la forêt, les oiseaux s'envolèrent et un arbre s'abattit tout proche. Une masse sombre et massive émergea des frondaisons. Soixante pieds de longs, le corps recouvert d'écailles, tenant dans sa gueule le cadavre d'un daim, le nouvel arrivant fixa les deux hommes de ses grands yeux jaunes. Neirda ne le savait pas mais il se trouvait face à un jeune drakôn !

Les autres guerriers jaillirent d'entre les arbres et restèrent là, pétrifiés par la peur, tout comme Neirda et son adversaire, figé en pleine course. Le drakôn laissa tomber sa proie sur le sol et ouvrit une gueule garnie d'une multitude de crocs acérés d'un taille impressionnante. L'un des guerriers, ayant reprit ses esprits, fonça en hurlant sur le monstre. Courage ou bêtise ? Nul ne le su jamais. Il s'écroula, la peau fumante et cloquée, sa cuirasse se liquéfiant sous l'impact d'un jet de poison, craché par la bête.

Les hommes fondirent sur le drakôn, bien destinés à venger la mort de leur compagnon au défaut de la taille et de la force de leur adversaire. Neirda sauta sur la bête, s'accrochant à son cou. Le drakôn se tortilla, essayant de le mordre, en vain car il était trop près de sa gueule. Les javelots rebondissaient sur les écailles, un glaive se brisa.

Un nouvel homme s'écroula dans une gerbe de sang, déchiré en deux. Neirda en profita pour planter sa lame dans un interstice entre deux écailles. Le monstre rugit. Une flèche s'envola et alla percer l'œil gauche de la créature. Le drakôn se cabra en sifflant, projetant Neirda qui roula à terre. Ses mâchoires se refermèrent sur un tronc, déracinant l'arbre. Sa queue battit l'air, projetant deux combattants dans les airs qui finirent leur course contre les arbres dans un craquement sinistre.

Les jets de poisons fusaient, l'écorce des arbres fumait et les guerriers tombaient dans des râles d'agonies, témoignages de leur douleur inhumaine. Neirda se releva et avisant un javelot, s'en saisit. Il jeta un coup d'œil au drakôn en train de se repaitre des entrailles fumantes d'un homme hurlant de douleur. Neirda chargea, pointe en avant. L'immense tête triangulaire fondit sur lui et le manqua, creusant un cratère dans le sol.

Arrivé à portée, Neirda ressaisit sa prise sur la hampe et plongea la pointe dans l'œil encore sain de la bête. Le javelot s'enfonça en vibrant dans le globe oculaire, dans un hurlement du drakôn, mortellement blessé. Une secousse a parcouru la tête du drakôn puis son corps entier. Et il s'affala, écrasant Neirda qui ne fut pas suffisamment rapide pour totalement éviter ce poids mort qui fit trembler la terre sur plusieurs lieues à la ronde.
[/SPR]
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser33584

Guest
Toujours aussi fluide dans ton récit, tu as bien mis en scène ce combat :)

J'ai trouvé 2 petites fautes :
Pour ce sortir du piège -> Pour se sortir du piège
Arriver à portée ->Arrivé à portée
 

DeletedUser

Guest
Bien vu. Je te remercie de me suivre.
Tu as un avis à donné plus en détails, des pistes de suites ...
En tout cas, n'hésite pas. Je suis à l'écoute.
 

DeletedUser

Guest
C'est trois nains qui vont à

[SPR]
8
La mine

Neirda se sentait lourd. Il ouvrit les yeux. Une patte du drakôn le recouvrait, l'écrasant sur le sol. Il tenta de bouger, en vain. Il tâtonna dans l'herbe et sa main rencontra la lame de son épée qu'il avait laisser échapper. Il l'attira jusqu'à lui tant bien que mal à l'aide de son bras libre et s'en saisit.

Neirda abattit son arme . Sans force ni élan, la lame rebondit, glissa sur des écailles et finie par s'enfoncer dans une partie tendre de la patte. L'instant d'après, Neirda fut asperger d'une substance épaisse et chaude, à la teinte vermillonne. Une véritable cascade de sang de drakôn coulait sur lui, lui aspergeant le visage. Il arrivait tout juste à sortir la tête du torrent pour reprendre de l'air. Ses poumons le brulaient. Du sang lui coula dans la gorge et il commença à s'étrangler. Toussant et crachotant, il tenta de s'échapper en rampant sur le sol devenu spongieux et finit par réussir à se glisser de sous la patte qui l'emprisonnait encore quelques instants plus tôt.

Il se redressa, glissant sur le sol visqueux , enlevant à l'aide de ses doigts le sang gluant lui collant les paupières. Les vêtements poisseux, il s'éloigna après avoir extrait sa lame, à la recherche d'un point d'eau où faire un brin de toilette. Il ne tarda pas à tomber sur une rivière, où il plongea après avoir ôté ses fripes. Neirda fit quelques brasses et se débarbouilla à l'aide de curieuse plantes aux fleurs violettes qui poussaient sur la rive et produisaient de la mousse au contact de l'eau.

Il sortit de l'eau, frissonnant, et entreprit d'ôter le sang de ses habits en les lavant à grande eau. Tout en s'activant, il tendit l'oreille et réalisa qu'il se passait un curieux phénomène. Les oiseaux qui pépiaient dans les arbres semblaient avoir un langage compréhensible. Sans le savoir, le sang de drakôn qu'il avait ingéré lui donné la faculté de comprendre des langages qui jusqu'alors, lui étaient inconnus.

Une alouette sonna l'alerte, prévenant l'arrivée d'intrus. Neirda finit d'enfiler ses chausses lorsqu'un groupe à la mine patibulaire jaillit d'entre les arbres. La plupart étaient armés de gourdins et quelques uns portaient le fouet à la ceinture. Des esclavagistes. Fatigué, Neirda opta pour la fuite et ramassant ses effets, tourna les talons. Quelque chose siffla dans l'air et Neirda sentit une piqure à la nuque. Il porta sa main à son coup et retira en retira une fléchette. Ses membres devinrent lourds et le sol vint à sa rencontre.

Neirda ouvrit les yeux lorsque le chariot franchit la porte de l'enceinte du camp. Il se redressa. Il se trouvait dans une cage, montée sur chariot, à l'étroit avec une vingtaine d'autres personnes. Derrière et devant eux, s'étendait une longue file d'hommes, de femmes, de vieillards et d'enfants, sales, enchainés et encadrés dans leur pénible marche par des hommes d'armes à la mine farouche.

Ils se trouvaient sur un large plateau, entouré de palissades où des soldats patrouillaient. Sur leur droite, s'étendaient de nombreux baraquements, destinés sans doute aux esclaves. Des chariots transportant du minerais que des esclaves chargeaient à la sortie des puits croisaient des chariots remplit de bois, combustible pour les fours rougeoyants des fonderies où s'affairait nombre de personnes.

Sur la gauche, femmes et enfants, triaient et lavaient le minerais dans de grandes laveries planes, alimentaient par d'immenses réservoirs. Se trouvait également là, des meules destinées au broyage et concassage ainsi que de grandes aires de séchage.

Au loin retentissait le bruit des cognées abattant nombre d'arbres, rasant des forêts entières et le choc des marteaux contre les matrices dans les ateliers de frappes, où l'on frappait les pièces sous le regard vigilant d'archers.

Neirda saisit quelques mots qui revinrent à plusieurs reprises dans le rang des nouveaux arrivants. C'est ainsi qu'il su où il se trouvait. La mine de plomb argentifère de Eakós.
[/SPR]


Que tout ceux qui lisent ce chapitre et ayant lu les sept précédents, laisse un petit commentaire. Merci d'avance.
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser33584

Guest
Bon ben...puisque je dois laisser un commentaire ^^

Neirda fit quelques brasses et se débarbouilla à l'aide de curieuse plantes aux fleurs violettes, poussant sur la rive, produisant de la mousse au contact de l'eau.

j'aurais plutôt écrit :
Neirda fit quelques brasses et se débarbouilla à l'aide de curieuse plantes aux fleurs violettes, qui poussaient sur la rive et produisaient de la mousse au contact de l'eau.

Parce qu'à la première lecture, j'ai cru que Neirda poussait quelque chose (donc je n'ai pas compris, et j'ai relu ^^)


Sinon, il serait peut-être temps de faire apparaître l'une des pierres, non ?
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
Si ça te perturbe, je change. Mais c'est parce que c'est toi ;)

Pour les pierres :

Chapitre 3 a dit:
Un objet brillant attira son regard. Elle se pencha et récupéra sur le sol une curieuse pierre émettant une lueur rosée.

Chapitre 5 a dit:
Il avisa sa chemise lavée et rapiécée par les bons soins d'une âme charitable, et l'enfila. Un collier en tomba en tintant. Il le ramassa et découvrit une curieuse pierre d'une teinte rosée familière, enchâssée sur simple et à la fois complexe collier, liant astucieusement cuir et fils de bronze.

La premiere pierre est à son cou ;) Et la seconde arrive dans le chapitre suivant. Patience, j'ai tout prévu :)
 

DeletedUser48010

Guest
On encourage l'auteur pour sa quête d'inspiration et petite MAJ pour ceux qui ne l'ont pas lu :)
 

DeletedUser

Guest
Merci Saabriinaa. Le chapitre suivant pour ce soir ou demain. On s'y remet sérieusement.
 

DeletedUser

Guest
Comme convenu le chapitre neuf.
Neirda recontrera t'il des nains dans la mine ? ^^
A vous de lire.
Bonne soirée.

[SPR]
9
Les pierres sœurs

Le sol tremblait. Des pierres se détachaient du plafond, roulant sur le sol de la galerie faiblement éclairée. Une vague de peur parcourut l'équipe de mineurs.

- Allez, tout le monde sort, cria le chef d'équipe, un homme qui répondait au nom de Démos. Et plus vite que ça !

Ce fut la cohue. Les homme abandonnèrent leurs marteaux et pointerolles, les jetant parmi les paniers pleins de minerai et se bousculèrent vers la sortie. Fatigués par dix heures de travail d'affilées, mal nourris, ils fuyaient pour éviter d'être prisonniers d'un éboulement car ils savaient que personne ne viendrait à leur secours. Personne ne se soucie des esclaves car les esclaves, ça se remplace aussi facilement que du bétail.

Alors qu'ils rampaient pour leur salut dans les galeries à l'atmosphère étouffante et poussiéreuse, un homme restait en retrait. Dans les galeries depuis plus longtemps que ses camardes, ce n'était pas la première fois qu'il voyait la Terre manifester sa colère. Dans le cas présent, il savait que la panique était leur plus grande ennemie.

Neirda ôta la lampe à huile de sa niche creusée dans la paroi et s'enfonça dans l'obscurité des galeries à la suite des ses camarades. Deux ans avaient passés depuis son arrivée. La rudesse de la mine l’avait aguerri, dessinant ses muscles, la sous-alimentation laissant toutefois voir ses côtes. Il avait rapidement appris le langage des autochtones, pouvant passer facilement pour l’un des leurs si on omettait ses yeux sombres et son teint clair.

Il avança pendant de longues minutes dans les galeries creusées à même la montagne, la main en coupe devant la flamme vacillante de la lampe. Soudain, la terre trembla à nouveau, le sol se dérobant sous ses pieds. Neirda chuta, laissant échapper un cri ainsi que la lampe qui alla s’éteindre plus bas dans les ténèbres de la mine. Sa main rencontra une corniche à laquelle il s’agrippa in extremis, allant s’écraser contre la paroi, le souffle coupé.
Tâtonnant dans l’obscurité à la recherche d’appuis, s’accrochant à des aspérités du bout des orteils puis des doigts, il entreprit de se hisser le long de la roche. Un morceau de roche céda sous son poids. Il dérapa. Par chance, il réussit à retrouver son équilibre et reprit son ascension.

Un nouvel appui se déroba à nouveau sous lui. Neirda resta un moment suspendu dans le vide, accroché d’une main, sans aucune prise apparente. La panique le gagna. Dans quelques instants, il irait s’écraser sur le sol de la crevasse, plusieurs dizaines de pieds plus bas avec peu de chance de survie.

C’est alors qu’une poigne solide saisit son avant-bras et le hissa jusqu’au rebord de la corniche. Une fois en sécurité, Neirda se laissa tomber sur le sol, les jambes flageolantes, exténué. Il leva les yeux vers son sauveur. Devant lui se tenait un colosse massif à la peau ébène, son torse nu laissant voir une puissante musculature, le sourire éclatant et les yeux pétillants d’intelligence. Saisissant avec force le jeune homme, il le remit sur pied.

- Aasim déclara-t-il, lui tendant la main. Et voici mes compagnons dit-il en montrant les hommes se trouvant derrière lui.
- Neirda répondit le rescapé en serrant la main de son sauveur. Je vous remercie.

C’est alors qu’un phénomène étrange survint. Le collier que Neirda portait scintilla d’une lueur rosée conjointement avec la boucle d’oreille d’Aasim, qui elle émettait une lueur bleutée.

- C’est impossible, lâcha un homme stupéfait, pâle comme la mort malgré les ténèbres environnantes. Par tous les dieux, cela ne se peut !!!
[/SPR]

Note: Merci de ne pas fusionner les messages.
 
Dernière édition par un modérateur:

DeletedUser

Guest
Libérés, délivrés ^^
Nouveau chapitre. Bonne lecture.
Les suivants arrivent vite.

[SPR]
10
Liberté retrouvée

Les deux hommes se retournèrent vers lui, intrigués. Ce dernier s’avança vers eux, les mains tremblantes, en proie d’une certaine émotion.

- Ces pierres sont un mythe, enfin c’est ce que je croyais jusqu'à ce jour. La légende raconterait qu’il en existe plusieurs semblables et que toutes réunies en un même lieu, elles déclencheraient un gigantesque pouvoir. Mais je n’en avais jamais vu jusqu'à maintenant et voilà que deux de ces pierres mystiques se trouvent ici, à des pieds sous terre, en possession de pauvres esclaves que nous sommes. Ironie profonde.

Neirda et Aasim restèrent pensifs un moment, faisant rouler leur pierre dans le creux de leur main.

- Après, je ne connais que les grandes lignes. Mais je connais une personne qui pourrait nous en apprendre plus.
- Qui ça ? demanda Neirda.

- C’est un peu compliqué répondit l’homme. C’est une prêtresse dans un sanctuaire sur la côte. Mais nous sommes prisonniers ici.

- Ce n’est pas un problème, déclara Aasim. Cela doit être le chaos en ce moment à la surface avec ce séisme. C’est le moment de briser nos chaines et de retrouver la liberté. Mettons-le à profit. Mais avant tout, sortons de ces sombres et étouffantes galeries.

Sur ces mots, la petite troupe se regroupa et s’enfonça à nouveau dans les galeries. Combien de temps cela dura ? Personne ne put le dire avec exactitude. Ils errèrent longuement dans les galeries, comme des âmes en peine, trébuchant souvent, se perdant parfois. Et c’est fourbus et affamés qu’ils aperçurent enfin la lumière salvatrice, délivrance de leur calvaire.

Dehors, le chaos régnait en maitre. Nombres de baraquements s’étaient effondrés, des arbres avaient dans leurs chutes détruits des parties de l’enceinte, créant ainsi des brèches que les soldats tentaient tant bien que mal de garder contre une masse d’esclaves avides de retrouver leur liberté.

La petite troupe s’élança, vers le chemin de liberté. Neirda obliqua vers ce qui restait des baraquements de commandement.

- Où vas-tu ? lui cria Aasim.

- Il faut que je récupère mon épée, lui lança Neirda en guise de réponse.

Aasim cria quelque chose au reste du groupe et rejoignit Neirda qui venait de disparaitre dans un bâtiment. La vaste pièce dans laquelle ils se trouvaient était un véritable capharnaüm. Effets en tout genre jonchaient le sol, faisant crouler les multiples étagères des murs. Des années d’objets pris aux esclaves à leur arrivée.

Les deux hommes entreprirent de retourner le bazar ambiant à la recherche de leurs effets personnels. Neirda ne tarda pas à dénicher son épée et son compagnon extirpa une lourde hache de combat, arme des plus étranges mais s’adaptant parfaitement avec le personnage. Ainsi équipés, ils filèrent vers l’enceinte où des archers avaient pris positions, arrosant de traits les hommes en contrebas, se souciant peu des pertes.

Avisant deux troncs disjoints, Neirda les indiqua à son camarade qui à l’aide de ses muscles puissants pratiqua une ouverture leur permettant la fuite. Et c’est laissant derrière eux le souvenir d’une dure existence et les cris d’agonies des blessés que les deux hommes pénétrèrent au pas de course, sous le couvert des arbres.
[/SPR]
 
Haut